L’open data a fêté ses dix ans, sans être arrivé à véritablement décoller. La France se targue d’être en pointe dans ce domaine en libérant de nombreuses données. C’est en tout cas le cas si on compare ce pays avec la Belgique et le Québec. Pour les autres pays, je n’ai pas vérifié. On regarde toujours la quantité pour définir le succès, jamais la qualité.
Dix ans après, on se pose toujours la question de l’usage. L’open data n’a toujours pas atteint la maturité de son développement car nous ne nous sommes jamais posé la question de son usage. Le principe de base de l’open data est de laisser l’utilisateur le définir: fatal error à la conception du principe de l’open data.
Il faut donc refonder l’open data pour lui donner des bases plus solides. La qualité de l’open data, c’est sa capacité à valoriser les usages existant. A l’image du RGPD qui fait de la donnée personnelle le cœur du traitement des données par le “design by default”, il faut appliquer la même chose à l’open data.
Open data, ça n’existe pas
Parler techniquement de “données ouvertes” est un abus de langage. Sur les plates-formes d’open data, ce que nous avons en réalité, c’est un accès à des fichiers de formats différents. Il arrive que le format choisi soit totalement inapproprié par rapport aux types de données qu’il renferme. Les plates-formes qui permettent d’interroger les données directement sont difficiles d’accès pour une personne lambda.
Le véritable open data est donc la donnée la plus brute possible avec la fiche de ses usages et une navigation fluide entre les “données ouvertes”. Toutes les technologies pour le faire existent déjà depuis au moins 10 ans. Je viens d’apprendre qu’un projet “open data” en France allait être abandonné faute d’usage, une fois de plus. C’est bien l’usage qui permet l’ouverture.
Pour cela, il faut donc revoir toute la conception, à commencer par celle de nos bases de données pour en améliorer l’accès, le stockage de “données ouvertes” étant totalement différent de ce que l’on a connu et de ce que l’on utilise encore. La base de données est le parent pauvre de l’informatique pourtant elle est le socle sur lequel nous basons tout.
Open data, une exclu pour les développeurs
L’open data est basé sur deux branches distinctes : les fichiers, que nous venons de voir, et les API, ou interfaces de programmation. C’est cette dernière branche de l’open data qui permet un accès direct aux données. Le véritable open data est dès lors accessible aux développeurs et à eux seuls. J’en fais partie.
“La base de données de l’open data et son moteur de recherche restent à créer. C’est un domaine passionnant. L’impulsion publique peut être déterminante en étant plus exigeante face au privé.”
L’accès direct se fait uniquement par une interface spécifique pour interroger directement la base de données. L’utilisation de la donnée obtenue est très peu portable pour reprendre l’une des bonnes pratiques proposées par le RGPD, sauf encore une fois si vous êtes développeurs.
Je rêve d’un moteur de recherche qui soit aussi simple que Google dans son usage. La base de données de l’open data et son moteur de recherche restent à créer. C’est un domaine passionnant. L’impulsion publique peut être déterminante en étant plus exigeante face au privé.
Open data 5 étoiles
Il existe un schéma de l’open data, celui des 5 étoiles. Actuellement, les acteurs économiques bloquent, par intérêt, le marché au niveau 3 étoiles. Toute la technologie pour le cinq étoiles existe à un coût équivalent, voire moindre.
Avoir un accès complet facilement, c’est déjà possible. L’open data 5 étoiles, c’est la clé du verrou de plusieurs industries futures : les objets connectés, la smart city et même l’intelligence artificielle. En appliquant les bonnes pratiques du RGPD à l’ensemble des données, l’Open data 5 étoiles sera accessible plus rapidement et l’accès direct ainsi créé favorisera toute l’économie de ceux qui l’auront adopté.
Vincent Barberot, fondateur et directeur de Network Virtual Business.
Sa conviction: “La transition numérique et la conduite du changement
se feront par les RH (Relations Humaines et non Ressources Humaines),
l’open innovation et, dès lors, l’open data:
un nouveau processus et une autre méthode à créer.”
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