La transformation numérique du secteur des soins de santé, au lieu d’être perçue comme un lourd fardeau, ne devrait-elle pas plutôt procurer de nouvelles opportunités? Non seulement pour les usagers de première ligne (les professionnels des soins de santé) et les destinataires de leurs prestations (chacun de nous) mais aussi pour les sociétés en tous genres qui conçoivent de nouvelles solutions? Telle est en tout cas l’optique suivie dans le cadre de la préparation du Plan wallon du numérique.
Certains des travaux des Assises du Numérique et du Conseil du Numérique ont dès lors porté sur l’identification de mesures, de projets et initiatives qui, en matière d’e-santé, pourraient avoir un impact, un effet de dynamisation sur l’économie de la Région.
Qu’en est-il ressorti? Que se cache-t-il derrière le rapport du Conseil? Quelles sont les priorités que le futur Plan du Numérique devraient favoriser? Quelles opportunités peuvent/doivent-elles être saisies par la Wallonie et par ses acteurs économiques dans le domaine de l’e-Santé?
Nous faisons le point dans ce dossier (à quelques encablures de la publication du Plan numérique) et nous rappelons ce qui se prépare au niveau fédéral (“Roadmap eHealth 2014-2019), puisque certaines adaptations du plan initial ont récemment été annoncées.
La parole aux acteurs de terrain
Dans ce dossier, nous donnons aussi – et surtout – la parole à trois professionnels du monde des soins de santé — André Vandenberghe (directeur du Réseau Santé Wallon et CIO du CHU de Charleroi), Isabelle Salmon (Hôpital Erasme, Bruxelles) et Julien Compère (administrateur-délégué du CHU de Liège) — qui ont activement participé aux travaux des Assises et du Conseil du Numérique.
Quelle est leur vision des choses? Qu’attendent-ils du Plan? Où mettraient-ils les priorités? Quels sont les défis et les opportunités pour le secteur?
Dans ce dossier, vous pourrez découvrir leurs idées et commentaires. En voici un petit aperçu.
André Vandenberghe
“Si l’on veut que les professionnels s’échangent et partagent les données patient, il faut nécessairement que la sécurité et la confidentialité des données apparaissent comme des garanties. L’Etat ou les Régions devraient investir davantage sur cet aspect de “confiance”.
“Les acteurs wallons [de l’e-santé] sont assez nombreux mais tous petits. Il y aurait donc intérêt à organiser une synergie entre eux mais aussi avec d’autres acteurs. Ils devraient peut-être se fédérer pour atteindre une taille critique sur le marché.”
“On dénombre d’ores et déjà 680.000 patients inscrits, répertoriés via le Réseau Santé Wallon. C’est là un parc de clientèle important qui peut servir de catalyseur pour le déploiement de nouvelles solutions.”
Isabelle Salmon
“On se rend compte que le patient est vraiment partie prenante de son diagnostic et de sa thérapeutique. Il va donc falloir mettre en place une série de métiers qui encadreront le patient parce que le médecin n’aura plus nécessairement le temps de faire tout cela.”
“La meilleure manière de régler le problème de la raréfaction des radiologues et des anatomopathologistes et d’une demande croissante en expertise, c’est de mettre en réseau les ressources humaines présentes, en faisant circuler les clichés pathologiques via les réseaux.”
“Nombre de briques lego existent. Reste à les mettre en ensemble. Seules les Régions sont en mesure de rassembler les compétences, de mettre en présence la société qui a développé un produit et qui est prête à mettre son énergie financière au service de son application à d’autres domaines, avec le corps médical qui veut avancer, avec le politique qui doit faire évoluer la législation…”
“Il faudrait, au niveau juridique, établir des normes pour qu’on ne puisse pas mettre sur Internet n’importe quelle appli – tout comme on ne peut pas mettre n’importe quel médicament sur le marché – sans qu’il y ait un parcours normatif.”
Julien Compère
“La grappe e-santé doit avant tout servir à cette interaction, à déterminer ensemble la manière de gérer les défis du futur. Comment les hôpitaux peuvent par exemple réagir à ce qui se prépare.”
“Le premier défi consiste à améliorer l’intégration entre les différentes lignes de soins. La deuxième priorité reste la manière de favoriser le développement de la télémédecine.”
“Si on veut développer le numérique en Wallonie, il faut un fonds qui, non seulement, apporte des moyens importants mais qui s’appuie également sur une équipe suffisamment experte pour pouvoir analyser les dossiers que soumettent les start-ups.”
“Il faut réfléchir aux domaines dans lesquels l’intervention du gouvernement wallon est nécessaire. Il y a des choses qui peuvent être faites par le privé, si on lui supprime toute une série de freins.”
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