A l’occasion de la conférence Smart City Wallonia qui se déroulait à Marche-en-Famenne cette semaine, le Smart City Institute publie les résultats de son nouveau “baromètre Smart City wallon”. Sujet principal de cette édition 2019: “l’impact des démarches Smart City dans le renforcement de l’attractivité territoriale des communes wallonnes”.
Le Smart City Institute a cette année sondé les communes au sujet de leur degré de maturité – et de progrès – dans la définition d’une stratégie d’attractivité territoriale – que ce soit en termes économiques, touristiques, résidentielles (attirer de nouveaux habitants et fidéliser les concitoyens déjà établis) ou “concurrentielles” (par rapport à leurs homologues, voisines ou non).
En mode auto-évaluation, les communes estiment avoir bien progressé dans la définition d’une telle stratégie. Score (auto-proclamé) moyen: 7,9 sur 10.
En termes de cibles à privilégier, les communes visent avant tout à attirer des touristes. Leurs efforts se portent ensuite, dans une moindre mesure, sur l’attraction de (petites et moyennes) sociétés.
Quelle place occupent les thématiques smart city dans cette stratégie d’attraction? Les thèmes davantage privilégiés sont – très logiquement – la mobilité, le cadre de vie (aménagement du territoire, qualité de l’habitat, constructions durables, environnement culturel…), l’environnement et la gouvernance (planification et suivi des politiques locales et projets).
Un PST aux accents numériques et smart
A la fois fil rouge et levier, le PST – Programme Stratégique Transversal – est en outre pointé par le Smart City Institute (SCI) comme “facilitateur” de transformation numérique et de “smartisation” dans la mesure où “il permet de définir, de manière transversale, une vision, une stratégie, des projets en accord avec les réalités actuelles.” Par ailleurs, estime le SCI, le fait que des programmes “soutenant le développement du tourisme, des services numériques, de la participation citoyenne et des échanges avec les acteurs locaux” soient intégrés dans le PST démontrer l’intérêt qu’il ! a donner plus de moyens et d’ampleur à une “dynamisation locale”, par ailleurs considérée comme étant en croissance.
49% des communes interrogées (59 entités ont participé à l’enquête) disent ainsi avoir défini et intégré dans leur PST une stratégie de dynamisation (économique, sociale et/ou touristique). Près de 27% d’entre elles avouent par contre que leur PST en est encore à un stade précoce de rédaction ou d’implémentation.
Parmi les projets les plus fréquemment cités comme étant mis en oeuvre et intégrés au PST, citons l’e-guichet (services administratifs dématérialisés), la participation citoyenne, la communication numérique destinée aux citoyens, la modernisation du site Internet de la commune ou encore les applications numériques mettant en exergue les activités culturelles et sociales.
Le citoyen a-t-il droit de cité?
L’étude du Smart City Institute s’est par ailleurs intéressée à l’implication (“participation”) du citoyen dans la définition des besoins et futurs projets (ou stratégie). “En termes d’implication, nos communes privilégient actuellement (1) la consultation, (2) l’information et la sensibilisation, et enfin (3) la discussion et les échanges avec l’écosystème”, explique Djida Bounazef, chercheuse au SCI. “Toutes les cotes sont supérieures à 5/10. Il y a donc une réelle volonté d’impliquer toutes les parties prenantes du territoire. Les projets annoncés en la matière pour la législature en cours sont un signe très encourageant.”
Mais pas question de relâcher l’effort: “notre baromètre montre qu’il y a encore du chemin à parcourir pour que l’ensemble des parties prenantes clés se parlent, se comprennent et avancent ensemble de manière optimale”, insiste Nathalie Crutzen, directrice académique de l’Institut.
Autre point à améliorer: les échanges d’expérience et les collaborations entre communes. En jeu, non seulement la mise en commun des bonnes pratiques, pas mal d’économies en termes de tentatives mal aiguillées mais aussi l’émergence d’une “vraie dynamique régionale qui facilite ainsi une meilleure visibilité des projets développés par les villes et qui permette de développer une logique Smart City à plus grande échelle.”
Projets envisagés au cours des cinq prochaines années
L’un des chapitres de l’enquête du Smart City Institute s’est focalisé sur les projets smart city que les communes wallonnes envisagent ou planifient de mettre en oeuvre au cours des cinq prochaines années.
La thématique qui réunit le plus de consensus est l’attractivité environnementale, suivie par sa consoeur économique. Par contre, “les communes semblent être moins s’intéresser, à ce stade, à l’importance de développer des projets en lien avec l’e-santé, la coopération transfrontalière et internationale et la cartographie des initiatives Smart City développées par les acteurs publics, privés et de la société civile.”
“62,5% des communes wallonnes [Ndlr: extrapolation des réponses récoltées auprès des 39 communes ayant répondu au questionnaire] se sont engagées dans une démarche ou une dynamique Smart City.” Provinces les plus volontaristes en la matière: Brabant wallon, Namur, Hainaut. Et les communes urbaines le sont un peu plus que les rurales…
En Brabant wallon, les projets classés sous l’étiquette “culture de dématérialisation et partage des données” arrivent en première position, à égalité avec des activités orientées tourisme et culture. C’est la seule province qui pointe ce genre de projets en tête de liste.
En zone urbaine, la “transformation numérique”, la “culture de dématérialisation” et le partage des données se classent en deuxième position (les thèmes de la transformation environnementale, du commerce de proximité et d’aménagement du territoire occupent la tête). En zone rurale, le numérique ne réussit pas à ce glisser dans le top 3.
Pour étudier en long et en large les résultats de l’étude, dans toutes les dimensions de dynamisation territoriale concernées (économique, environnementale, sociale…), consultez et téléchargez le “Baromètre Smart City 2019” via ce lien.
Guide “Gouvernance des données”
Le Smart City Institute dégaine par ailleurs la troisième édition de son “Guide pratique” pour villes intelligentes. Thème: la gestion et la gouvernance des données par les villes, communes et territoires.
Objectif: “démystifier la nébuleuse qui entoure le concept de gouvernance de la donnée”, procurer aux responsables communaux et municipaux des outils permettant de réduire la complexité qu’induisent les concepts – et la réalité – des open data ou encore la mise en conformité par rapport au règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD).
Que trouve-t-on dans ce guide? “Un aperçu complet du concept de données (de quoi parle-t-on? quels rôles jouent-elles? quelle est leur utilité? comment les collecter et les transformer? etc.) ainsi que les clés nécessaires pour optimiser leur gouvernance, les pratiques d’open data, ou encore des explications sur différentes manières d’exploiter les données”.
Le guide peut être téléchargé via le portail du Smart City Institute.
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