MCG (Matias Consulting Group), intégrateur wavrien spécialisé en infrastructures et sécurité informatiques, a fait construire et a emménagé récemment dans un tout nouveau bâtiment, en bordure de l’Axis Parc de Mont-Saint-Guibert. Un bâtiment que la société présente comme le premier “smart building” de Belgique.

Du moins, le premier bâtiment à avoir été construit dès le départ – et non adapté ou rénové – de telle sorte à prendre en compte et à intégrer toutes les dimensions de cette “intelligence” que la technologie confère aujourd’hui au domaine de l’immotique ou de la domotique.

“Il existe certes ailleurs des solutions partielles, des bâtiments où l’automatisation pilote certains systèmes- chauffage, éclairage, accès…”, convient Gregorio Matias, patron de MCG. “Notre particularité est d’avoir tout pris en compte et d’avoir imaginé, dès le départ, une automatisation intégrée de tous les éléments.” A savoir: chauffage, ventilation, climatisation, éclairage, sanitaire, gestion des accès, sécurité et audiovisuel.

Une étroite imbrication

Passons en revue la manière dont MCG et les bureaux d’étude et d’architecte sollicités ont imaginé le pilotage de ce nouveau bâtiment.

On peut en effet parler de “pilotage” puisque la gestion de tous les environnements est centralisée au sein d’une solution de gestion intégrée. Une condition de départ imposée par MCG aux fournisseurs fut par exemple que leurs solutions soient conformes à la norme KNX, afin de permettre une intégration la plus simple et efficace possible.

“Pilotage” encore parce que la commande et l’adaptation des systèmes et des paramètres de gestion se font via des écrans tactiles: un par pièce (pour le pilotage de l’éclairage et des stores et pour la visualisation des données de consommation et d’occupation) mais aussi via iPad. Chaque employé en a reçu un, doté de l’appli de gestion immotique qui lui permet, comme on le verra plus loin, de fournir au système global les informations nécessaires à l’adaptation temps réel de la situation au sein du bâtiment et de piloter les dispositifs (éclairage, stores, …) de toutes les salles, sur base de différents scénarios possibles.

Gregorio Matias (MCG): “L’investissement est appréciable mais nous l’avons fait parce qu’il permet des économies et reflète l’image que nous voulons donner de MCG. Nous avons construit ce bâtiment pour l’occuper et accueillir nos clients. Pas pour le vendre au meilleur prix possible en ayant “optimisé” l’investissement de départ…”

Les écrans placés dans les locaux permettent en outre de diffuser des messages d’alerte, des informations générales…

Chauffage

Au rayon chauffage, ventilation et climatisation, MCG a recours à des capteurs et compteurs permettant de réaliser de la comptabilité énergétique.

Pour éviter les casse-tête, les comportements contradictoires, souvent sources de déperdition calorique, des contacts ont été intégrés à même les châssis. Pas uniquement pour détecter des intrusions éventuelles mais aussi pour… couper automatiquement la climatisation d’un local lorsqu’une fenêtre est ouverte.

En cas d’ensoleillement important, les stores se ferment automatiquement.

Eclairage

Pour optimiser les économies d’énergie, la luminosité ambiante est modulée en permanence grâce à un éclairage qui s’adapte automatiquement au taux de luminosité naturelle provenant de l’extérieur. Et ce, salle par salle. Des détecteurs de présence déclenchent ou éteignent automatiquement l’éclairage, afin d’éviter d’éclairer une pièce non utilisée. On ne trouve d’ailleurs plus un seul interrupteur dans l’enceinte du bâtiment (à l’exception des locaux techniques)!

L’extinction de l’éclairage est automatique et complète dès que le dernier occupant a quitté les lieux.

La consommation d’électricité est mesurée via segmentation des collectes de données par source de consommation (éclairage, prises, force motrice).

Sécurité

“Nous sommes un intégrateur, un acteur informatique”, rappelle Gregorio Matias. “Nous avons donc notamment raisonné, pour le chapitre sécurité, dans des termes bien connus dans notre secteur: authentification forte, hiérarchisation des droits d’accès, en ce compris au sein du bâtiment.”

Les systèmes de sécurité (détection de présence, d’intrusion, octroi d’accès à certaines parties du bâtiment…) ont donc été pensés en termes de “zones sensibles et de périmètres, selon un système de couches. Un premier périmètre exige une authentification forte- badge et mot de passe- pour passer la porte d’entrée. Une deuxième couche permet d’accéder à certains bureaux ou zones. Et une troisième, nécessitant à nouveau une authentification forte, restreint les accès à des zones spécifiques, plus sensibles: salle serveurs, stocks… Nous avons ainsi instauré une hiérarchie de droits d’accès au sein-même du bâtiment.”

La mise sous alarme du bâtiment, quant à elle, ne se fait qu’à deux conditions: lorsque les systèmes de détection confirment qu’il n’y a plus personne à l’intérieur et à condition que toutes les fenêtres soient fermées. Si certaines sont encore ouvertes ou des personnes présentes, un signalement en est fait sur les écrans de contrôle (en ce compris donc sur l’iPad de chacun), avec géolocalisation exacte.

ROI “à moyen terme”

MCG se dit confiante qu’elle pourra rapidement rentabiliser son investissement. La mise de fonds a en effet

été assez conséquente puisque l’investissement consenti dans les technologies immotiques se monte à 420.000 euros (soit 15% du coût global du bâtiment). Et ce pour une surface utile de 1.000 m².

“En installant des stores extérieurs automatiques, nous avons déjà réalisé 30% d’économies sur l’investissement fait en systèmes de climatisation. La puissance installée étant moindre, la consommation est réduite d’autant. Nous devrions par ailleurs économiser au minimum 40% par an en termes d’électricité, par comparaison avec un bâtiment traditionnel de taille similaire. Et nos panneaux photovoltaïques nous permettront d’économiser 11.000 kWh par an.”