Une messagerie électronique pour… enfants de 3 à 10 ans. Voilà ce que propose l’appli mobile Maily depuis déjà près de trois ans.
Inconnue chez nous – parce qu’elle a d’abord été lancée en anglais -, Maily est pourtant une application 100% belge, l’oeuvre au départ de Raphaël Halberthal et de Tom Galle, ce dernier ayant entre-temps quitté le projet. Une appli qui a été incubée au SeedCamp de Londres (en 2013) et qui a donc visé, dans un premier temps, un public anglophone.
Depuis deux mois, l’appli existe également en français et en néerlandais (et 5 autres langues, en plus de l’anglais) et veut désormais convaincre des utilisateurs locaux.
Si les destinataires sont bien les (très) jeunes enfants, ceux qu’il faudra convaincre, ce sont les parents (l’appli n’est exploitable qu’avec l’accord et le contrôle parental) mais aussi les écoles pour lesquelles une version est en préparation.
Messagerie imagée
L’appli mobile, disponible pour tablettes ou smartphones iOS ou Android, permet aux plus jeunes de découvrir, de manière ludique, l’envoi de messages et, surtout, d’en composer avec des moyens adaptés à leur (jeune) âge.
L’idée en est venue à son initiateur, Raphaël Halberthal, face à l’usage grandissant que les enfants font des équipements mobiles, et cela à un âge de plus en plus précoce, “mais sans que les solutions qui leur sont proposées soient adaptées à leur âge, qu’il s’agisse d’outils de communications, de partage, de réseau social… Rien n’est conçu pour eux, en ce compris en termes de sécurité”.
Compte tenu de l’âge de la cible, les messages que Maily permet aux enfants d’échanger se composent, au choix, de dessins, de photos, de “cachets” ou “stamps” (sorte d’images autocollantes virtuelles, représentant une multitude de figurines, d’objets…), de fonds d’écrans ou, pour les plus âgés, de texte à pianoter.
L’enfant dessine, via une palette de couleurs et d’illustrations préconçues, agrémente sa création de fonds d’écran, également pré-conçus, ajoute des photos qu’il aura prises lui-même avec la tablette ou le smartphone…
Pour envoyer un message Maily, pas besoin d’introduire une adresse mail: il suffit à l’enfant de cliquer sur la photo de son destinataire…
La bibliothèque de fonds d’écrans et “cachets”, disponibles en plusieurs thématiques, a été et continue d’être constituée par des créateurs et illustrateurs pour enfants – espagnols et californiens, notamment, pour l’instant – auxquels les initiateurs de Maily font appel: “notre équipe se compose de développeurs et de designers mais ce n’est pas notre métier premier que de créer des contenus pour enfants. Il existe d’ailleurs sur le marché de très nombreux créateurs et artistes de qualité qui cherchent une voie vers le numérique et pour qui Maily pourrait donc être un moyen de le faire…”.
Pour envoyer un message Maily, pas besoin d’introduire une adresse mail: il suffit à l’enfant de cliquer sur la photo de son destinataire… La personne qui le reçoit peut y répondre en se connectant sur son tableau de bord Maily.
Usage encadré
Maily a donc vocation, pour reprendre les termes de Raphaël Halberthal, de servir d’“outil d’apprentissage à la communication” pour “développer à la fois les compétences créatives et sociales des enfants”.
Un outil qui ne peut réellement être utilisé que moyennant approbation et supervision par les parents ou un adulte. Premier barrage: télécharger et installer l’appli requiert un compte mail. Sous-entendu, seul un adulte, en principe, dispose de cette “porte d’entrée”. Le parent doit donc créer un compte Maily, protégé par un contrôle parental, avant de pouvoir en créer un pour son enfant. La configuration de la base de contacts avec lesquels l’enfant pourra dialoguer et échanger doit également être assurée et validée par l’adulte. Impossible pour lui de converser avec une personne qui n’est pas dans cette base de données.
Autre mesure de sécurité: une fonction supervision (que les parents peuvent décider d’activer ou non) permet de d’accepter (ou de rejeter) les messages entrants avant qu’ils n’atterrissent dans la messagerie de l’espace enfant.
Gratuite jusqu’à présent
Depuis son lancement, Maily a séduit près de 200.000 familles et quelque 500 écoles – essentiellement aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne (pour rappel, l’appli n’existait qu’en anglais jusqu’il y a peu).
Aujourd’hui, les responsables de Maily veulent convaincre le marché local.
Des figurines et illus en tous genres, prêtes à l’emploi
A court et moyen terme, de nouveaux contenus (galeries de “cachets” notamment) seront développés et rajoutés. Les fonctionnalités multimédias devraient s’enrichir d’un potentiel audio – “beaucoup d’utilisateurs nous demandent de pouvoir enregistrer la voix, des sons.” Une version “école” sera par ailleurs développée, permettant de créer plus aisément de multiples comptes pour les enfants d’une classe.
Maily est, jusqu’ici, une appli gratuite et le restera. Son équipe de concepteurs a réussi, pour se financer, à récolter des fonds via crowdfunding (Maily a récolté, en mai 2014, quelque 350.000 livres – au lieu des 250.000 escomptés – via la plate-forme britannique Seedrs) et auprès du fonds Faber Ventures. Une nouvelle levée de fonds est en préparation pour financer l’évolution de la solution.
Si Maily est et restera gratuite, la rentabilisation pourrait par exemple venir de la vente de cachets et fonds d’écran. “Mais uniquement aux parents et aux adultes avec qui l’enfant est en relation. Pas question en effet de pousser les enfants dans une dérive commerciale”, insiste Raphaël Halberthal…
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