La Ville de Liège a fait appel à LetsGoCity pour lui développer une appli urbaine spécifique.
Dès 2014, la ville avait certes lancé sa propre appli, à son effigie, avec des infos et quelques services locaux,“mais l’application avait vieilli et son taux d’utilisation était clairement en recul. La mettre à niveau nous aurait coûté aussi cher que de faire développer quelque chose d’actuel et de plus riche fonctionnellement”, indique Christophe Gerlach, porte-parole de la ville.
C’est donc vers une start-up du crû – LetsGoCity et sa solution Wallonie en Poche – que Liège s’est tournée pour lui mitonner une appli d’informations et d’interaction avec ses citoyens. Le résultat baptisé Liège en Poche n’est pas une appli Wallonie en Poche simplement mise aux couleurs de la ville. Liège, “en tant que grande ville”, a voulu se donner “une visibilité propre et reprendre au maximum la main sur le contenu”. Le résultat diffère donc quelque peu d’une implémentation Wallonie en Poche classique.
La Ville prend la main
Appli mobile à part entière, “Liège en Poche” est téléchargeable à partir des boutiques en-ligne Apple et Google (Android).
Généralement (ce fut systématiquement le cas jusqu’ici), les informations que l’appli Wallonie en Poche affiche pour toutes les communes qui la choisissent sont collectées à diverses sources et publiées selon des mécanismes mis en oeuvre par LetsGoCity. Cela concerne à la fois les informations proprement dites (actualités locales…) et les thématiques des “tuiles” (thèmes des micro-services) telles qu’horaires des transports en commun, services de collectes de déchets…
“L’appli Liège en Poche procure ces informations venant de LetsGoCity mais y ajoute des informations et services propres, provenant de trois types de sources: notre portail open data, l’e-guichet de la Ville et notre site Internet”, explique Christophe Gerlach.
“Nous avons la main sur le CMS [content management system] pour alimenter l’application et nous continuerons d’ailleurs à l’améliorer.”
Chez LetsGoCity, on salue le fait que la Ville ait voulu s’approprier et prendre en mains, dans une large mesure, la destinée, le contenu et la charte éditoriale de “son” appli. “C’est la première fois qu’une ville, qu’un acteur public, décide de gérer elle-même son catalogue de services via notre appli, de prendre la responsabilité de sa gestion éditoriale, et c’est une bonne chose pour l’appropriation de la philosophie de ville ou région intelligente”, déclare Pierre Labalue, patron de LetsGoCity.
“Liège peut ainsi décider à tout moment des sujets qu’elle met en évidence. Elle peut paramétrer son mur en adaptant en quelque sorte le curseur de son tableau de bord. Par exemple pour donner plus de visibilité aux travaux du tram, à des sujets de mobilité, en mettant l’accent sur la gastronomie locale, la protection de l’environnement, les commerces…
L’outil d’administration que nous leur fournissons leur permet de gérer aisément leur catalogue de services, d’ajouter par exemple rapidement un micro-service [tuile] que les citoyens souhaiteraient y voir figurer.”
Un contenu plus évolué
Les informations qu’“expose” donc la Ville de Liège via sa nouvelle appli flambant neuve proviennent donc de trois types de sources qui lui sont propres.
Le portail open data de la ville (une solution OpenDataSoft) est la première de ces sources. Quelque 40 jeux de données sont pour l’instant disponibles via ce portail. Pour alimenter et tenir à jour le contenu de l’appli Liège en Poche, la ville a choisi de ne pas proposer la totalité de ces jeux de données, ne sélectionnant que les “plus généraux” et les restructurant pour une “consommation” plus aisée. Ainsi, les jeux de données “maisons pour seniors” et “clubs de pensionnés” ont été regroupés en une seule tuile intitulée Seniors.
Autre exemple d’informations basées sur une source open data: une tuile Shop & Drive, qui signale en temps réel la disponibilité des emplacements Shop & Drive (223 places de stationnement gratuit de 30 minutes). Pour rappel, la ville a équipé certaines artères commerçantes de capteurs connectés détectant la présence d’un véhicule. Objectif: favoriser une rotation plus dynamique et accentuer l’attractivité et l’accessibilité des commerces du centre-ville.
Deuxième source interne de contenus pour l’appli: l’e-guichet de Liège. Il devient ainsi une tuile intégrée à l’appli, qui côtoie une autre tuile – toute neuve, celle-là. En l’occurrence, une fonction de signalement d’incivilités et de problèmes sur l’espace public, baptisée Plus belle la ville (voir plus loin dans l’article).
Troisième source: le site Internet de la ville. L’appli y puise notamment des informations sur les actualités et les événements locaux, via flux RSS.
Encore quelques exemples d’informations que l’on trouve dans Liège en Poche: les horaires des transports en commun (train, bus, navette fluviale), les collectes de déchets (rue par rue), les pharmacies de garde, la localisation des distributeurs de billets, celle des toilettes publiques, des crèches, des marchés…
Les utilisateurs peuvent s’abonner à des fils de notifications spécifiques: modification d’horaire d’une mairie de quartier, nouveaux services de l’e-guichet de la ville…
D’autres développements spécifiques ont été réalisés par LetsGoCity. Par exemple, l’intégration d’un micro-service de gestion de cartes de fidélité auprès des commerces locaux ou l’intégration avec l’appli 4411(paiement mobile de parking).
Le contenu de l’appli Liège en Poche devrait assez rapidement évoluer pour inclure de nouveaux types d’informations. Liège se met, à cet égard, à l’écoute des suggestions et réactions des citoyens et a d’ores et déjà planifié une réunion de travail entre son département Communications et LetsGoCity en vue d’un atelier qui discutera de l’opportunité d’insérer tel ou tel type de contenu proposé par la population.
Echange de bons procédés
Si Liège a donc voulu personnaliser et a complété le gabarit de base de Wallonie en Poche, sa solution “sur-mesure” ne se traduira pas pour autant par une divergence entre les deux solutions.
Les informations piochées par LetsGoCity pour alimenter Wallonie en Poche continueront de constituer une partie des contenus de Liège en Poche. A contrario, les contenus liégeois seront visibles par les utilisateurs de Wallonie en Poche qui veulent garder un oeil sur les infos locales liégeoises.
L’intégration bidirectionnelle va plus loin. Les suggestions d’enrichissement formulées par la ville et les citoyens de Liège, si elles sont intégrées dans Liège en Poche, serviront à faire évoluer la solution-mère Wallonie en Poche.
Et les deux parties affichent leur volonté de faire évoluer la solution. Du côté de LetsGoCity, par exemple, le souhait serait de procurer une plus grande granularité de l’information locale: “l’idée est, à terme, de procurer des informations et actus locales, par quartier…” via mécanisme de géolocalisation/géo-publication automatique.
Plus belle la ville
Un nouveau service a fait son apparition, en ce début décembre, à la fois au niveau de l’e-guichet de la Ville et sur sa nouvelle appli mobile Liège en Poche.
Il s’agit de la fonction “Plus belle la ville”, une solution de signalement d’incivilités et de problèmes dans l’espace public (propreté, mobilité…) développée par l’intercommunale IMIO.
Liège aurait certes pu choisir une solution “toute faite” telle que BetterStreet mais a préféré l’option IMIO. “Nous avons choisi une solution propre afin de pouvoir l’intégrer directement avec un autre logiciel développé en interne pour la gestion des travaux. Les signalements de problèmes aboutissent en effet à notre service Travaux via différents canaux. Jusqu’ici, il s’agissait de courriels ou d’appels téléphoniques au service Allo Maintenance. Désormais, un troisième canal, celui de l’appli Plus belle la ville, s’y ajoute.”
Et ce, que l’utilisateur passe par l’appli mobile our par son espace personnel e-guichet. Cette dernière intégration permet deux choses: d’une part, le “signaleur” s’identifie, donnant de la crédibilité à l’incident qu’il signale ; d’autre part, l’utilisateur peut être tenu au courant, via son espace personnel (relayé vers l’appli Liège en Poche), de toute évolution dans la résolution du problème signalé.
Pierre Labalue (LetsGoCity): “La collaboration entre LetsGoCity et IMIO [pour la solution Plus belle la ville] est le signe que les choses évoluent dans le bon sens. Le marché a besoin qu’on travaille ensemble.”
Côté ville, le signalement aboutit automatiquement dans un nouveau logiciel interne de gestion des travaux.
L’intégration entre Plus belle la Ville et Liège en Poche a été possible grâce à une collaboration entre IMIO et LetsGoCity. Une collaboration que la start-up accueille favorablement: “les choses évoluent dans le bon sens. Pourquoi en effet se faire concurrence entre start-up et organes du genre IMIO?”, s’interroge Pierre Labalue. “Le marché a besoin qu’on travaille ensemble”.
Et cette première collaboration pourrait déboucher sur d’autres interfacages avec d’autres solutions développées par l’intercommunale. Sans lever le voile sur d’éventuelles futures collaborations, Pierre Labalue évoque par exemple le sujet des authentifications…
Dernière info, l’e-guichet de Liège a quant à lui eu droit à une réactualisation via redéveloppement en mode “mobile first”. “Nous avons en effet constaté que le site Internet de la Ville était de plus en plus consulté au départ d’équipements mobiles. 60% des consultations se font désormais sur mobile”, indique Christophe Gerlach. “Il était dès lors temps de rendre l’utilisation de l’e-guichet plus fluide”.
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