La Ville de Liège était, récemment, l’un des “témoins” invités lors du séminaire Smart gouvernance territoriale organisé par FuturoCité à venir exposer sa conception de l’open data et la manière dont la ville la pratique. L’occasion pour Gilles Foret, échevin chargé notamment de la mobilité et du numérique, de passer en revue certaines des applications qui en sont faites et lever un coin du voile sur certaines évolutions futures.
La Ville de Liège s’est lancée dans l’open data en 2017, à l’occasion de son projet “Réinventons Liège” à l’occasion duquel une opération consultation citoyenne est intervenue.
Dans la foulée, une plate-forme open data a vu le jour. Initiée en novembre 2018, elle comptait à l’époque 25 jeux de données
Ce nombre a aujourd’hui doublé: listes des services communaux, différents types de parking, répertoire géolocalisé des arbres sur l’espace public, les 983 projets déposés pour Réinventons Liège, disponibilité en temps réel des places de parking “Shop and Drive”, liste des défibrillateurs…
Les données publiées servent par ailleurs à alimenter le site Internet de la Ville ainsi que dans l’application Liège en Poche.
Licence choisie pour la publication des jeux de données; du CC-BY.
La mobilité comme axe majeur
La moitié des jeux de données aujourd’hui publiés ont pour la thématique la mobilité – au sens large: flux automobiles, transports en commun mais aussi mobilité douce (vélos, trottinettes partagées…).
L’exemple-type de l’utilisation que la ville fait de ses open data à des fins de mobilité, croisées à une politique de dynamisation du centre-ville commercial, est celui de l’application Shop & Drive, destinée à “favoriser la rotation dans des zones à forte attractivité et forte pression”.
Le principe est simple: le capteur détecte la présence d’un véhicule dans l’une des rues commerçantes concernées et commence son petit décompte. Au bout de 30 minutes, le stationnement devient payant. Effet garanti sur les voitures-ventouse ou les visiteurs qui s’attarderaient trop… Et ce, tout en agitant la carotte via la gratuité pendant un temps donné. Les livreurs, pour leur part, apprécient le concept !
Les données qui alimentent l’application sont mises librement à disposition, via le portail open data, pour d’autres opérateurs ou prestataires potentiels. Gilles Foret prend l’exemple d’une applicaiton qui, un jour, pourrait s’avérer intéressante: se saisir de ces données (et d’autres) pour obtenir une vision plus précise sur les flux de circulation. “Cela pourrait être utile pour diminuer les temps de recherche d’emplacement de parkings. On sait en effet qu’entre 20 et 25% des flux automobiles sont dus à ce genre de recherche…”
Le déploiement de capteurs à intégrer dans le revêtement de la voie publique, dans sa portion réservée au stationnement, est considéré comme un succès. La ville en compte actuellement 224. Ce nombre sera doublé à l’avenir. Et le principe de surveillance des durées de stationnement, tel qu’appliqué pour la solution Shop & Drive, sera transposé pour d’autres contextes. Gilles Foret évoque ici une meilleure gestion des stationnements aux abords des écoles (pour le va-et-vient quotidien pour aller déposer et venir rechercher les écoliers).
L’intérêt de la ville pour la mobilité se prolonge dans le cadre de son plan urbain Mobility Liège. Projet: le lancement d’une plate-forme territoriale de gestion de l’inter-modalité. La ville-même n’est pas la seule concernée: ce sont les 24 entités de l’arrondissement qui sont en ligne de mire.
Objectif: “orienter vers le meilleur comportement possible des usagers. La plate-forme doit permettre de faire le meilleur choix [de mobilité] possible en fonction de la météo, des circonstances de circulation, des segments de trajet à parcourir…”
Arbres, poubelles et tutti quanti…
Le service de Foresterie urbaine de la Ville de Liège a quant à lui créé une cartographie des quelque 12.000 arbres du patrimoine arboré communal et l’a injectée dans la plate-forme open data.
“Ce jeu de données comprend la géolocalisation de chaque arbre, sa variété, sa taille, son âge et sa circonférence”, précise Bruno Sciannamea, conseiller en mobilité à la Ville de Liège.
Gilles Foret (Ville de Liège): “L’open data, c’est la possibilité d’assumer un rôle de “facilitateur” pour la mise en oeuvre de services aux citoyens qui ne sont pas procurés par l’administration. L’idée est de mettre des données à disposition… sans toujours forcément percevoir l’utilité”. Aux citoyens, développeurs, chercheurs, éditeurs de logiciels, opérateurs territoriaux (énergie, mobilité, propret…), start-ups de faire preuve d’imagination…
Autre exemple d’usage orienté mobilité: l’ajout, en 2020, d’un jeu de données relatif aux vélos, via la mise à disposition des emplacements accueillant des arceaux vélos (1.600 arceaux au total pour quelque 3.200 places individuelles). “D’un seul coup d’oeil, il est désormais possible de vérifier où se trouve l’arceau le plus proche d’une destination précise. De quoi contribuer davantage aux services à l’attention des cyclistes…”
Les utilisations de l’open data touchent réellement (ou potentiellement, à mesure que la ville “libérera” de nouveaux jeux de données) un large éventail de scénarios. Exemple: l’implantation, objectivement analysée, des poubelles publiques. “Elles ont souvent été placées et déplacées au petit bonheur la chance. Il est important, dans cette matière comme dans d’autres, d’avoir une méthode – partagée par tous et partageable – pour que les services soient réellement utiles. En ce sens, les open data, c’est aussi un outil de bonne politique publique dans l mesure où il fait objectiver pour prendre des décisions pertinentes – qu’il s’agisse d’arceaux pour vélos ou de poubelles publiques…”
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