La VR s’invite dans la rénovation industrielle

Pratique
Par · 03/03/2020

Le petit raton laveur, mascotte du groupe XLG…

A Jumet, près de Charleroi, la société Caro Maintenance, appartenant au groupe XLG, actif dans le secteur des services d’assistance industrielle (aménagements, études techniques, maintenance, gestion des risques… voir encadré en fin d’article), a décidé d’étendre le spectre de ses activités au travers d’un nouveau service d’aménagement et de rénovation d’espaces de travail. Cible: aussi bien des entreprises industrielles que des sociétés du secteur tertiaire, quelle que soit leur taille.

Une nouvelle cellule de design et de réalisation a ainsi vu le jour qui, d’emblée, s’est tournée vers le potentiel de conviction que constitue la réalité virtuelle (VR) pour donner corps aux créations architecturales et paysagistes.

Les bâtiments industriels, plus encore que dans le tertiaire, sont souvent brut de décoffrage. Or, explique Adnan Uzun, administrateur-délégué de XLG, pour séduire, attirer et convaincre employés et candidats, quelles que soient leurs rôles et compétences, plus spécifiquement encore à l’heure de la transformation profonde des métiers, du New Way of Work, des exigences des jeunes générations et d’une âpre guerre des talents, “un cadre de travail attractif, accueillant et convivial est un élément décisif (*), dans un contexte plus général de bien-être au travail, pour permettre aux employés et travailleurs de se sentir non seulement bien mais d’être réellement productifs.”

(*) A l’appui de ces affirmations, les responsables de XLG citent des chiffres et résultats d’études. Notamment ce chiffre d’une étude commanditée par l’acteur britannique OfficeBroker (1.500 chercheurs d’emploi britanniques ont été interrogés: “81% déclarent qu’ils rejetteraient une offre d’emploi s’ils n’avaient pas le sentiment que les locaux où ils seraient appelés à travailler ne correspondaient pas à un lieu où ils auraient envie d’être”. Ou encore ce pourcentage que l’on trouve sur le site de Space Refinery: “51 % des employés affirment être prêts à quitter leur emploi parce qu’ils n’aiment pas la décoration de leur bureau.” Et que dire de ce chiffre venu de l’américain Staples: “51% des employés accepteraient une diminution de salaire pour pouvoir travailler dans un espace de travail plus agréable”?

Le déclic, de son côté, explique Adnan Uzun, est intervenu en 2016, lorsque le groupe italien Cementir a racheté CCB et, dans la foulée, a libéré une enveloppe supplémentaire de 450.000 euros pour rénover les espaces de travail de l’ensemble des entités CCB rachetées. Il y a vu le signe qu’il y avait là une opportunité d’activités à saisir, pour compléter l’éventail déjà déployé.

Conception 3D et visites virtuelles

En 2019, Julien Marchetto, à la tête de l’activité XLG Building, le convainc de miser sur la réalité virtuelle afin de rendre plus interactif et collaboratif le trajet de design et de conception des projets d’aménagement et de rénovation, en amont de la réalisation proprement dite.

Charlotte Devroede, jeune architecture d’intérieur, est engagée et rejoint les trois chefs de projet. XLG se lie par ailleurs à une agence d’architecture et de design basée à Ittre (Wah Wah Design) pour épauler son équipe.

Désormais, les espaces (bureaux, ateliers, espaces de réunion…) à aménager ou rénover sont analysés et couchés dans des plans 2D ou 3D. Mais c’est le 3D et une couche supplémentaire de réalité virtuelle qui deviennent l’outil de travail majeur, “permettant au client de se projeter au coeur de ce que sera le futur espace, de se rendre compte des proportions et de visualiser de manière hyper-réaliste le projet souhaité.”

Les données sont collectées au départ de plans ou via relevés sur site, transposées en un plan 3D, vectorisées et injectées dans un fichier pour simulation dynamique en réalité virtuelle. L’équipe de XLG s’arme donc de casques de réalité virtuelle – de ceux qui fonctionnent en accueillant un smartphone. 

Les créations sont ainsi transposées dans l’appli VR qui choisi d’utiliser XLG, en l’occurrence l’appli Palette Move de la société allemande Palette CAD. Les deux parties (architecte d’intérieur de XLG d’une part, chef de projet du client, de l’autre) peuvent ainsi visionner le projet, demander des modifications (espace, proportions, disposition, éclairage, décoration, éléments de performance énergétique…) et apporter ces changements de manière plus immédiate et plus respectueuses des attentes du client. 

De premiers projets ont été réalisés depuis environ six mois, mais “de manière encore expérimentale”, explique Julien Marchetto. Désormais, la phase de démarchage et de commercialisation de ce nouveau service est engagée. Avec de premiers contrats à la clé. Dont un pour le groupe Schreder ou une distillerie de la région de Charleroi. Compte tenu de l’accueil favorable du marché, XLG prévoit déjà de renforcer son équipe. La société est à la recherche de deux nouveaux chefs de projet (ou d’un chef de projet et d’un architecte d’intérieur, orienté bâtiments d’entreprise). 

XL Group c’est…

… des activités en services techniques, sécurité de chantier, gestion des risques sécuritaires, travaux de peinture, maintenance et nettoyage industriels, traitements divers de surfaces et bâtiments (industriels ou tertiaires)

… des clients tels que Baxter, NLMK, Lotus, AG Real Estate, ArcelorMittal, Schreder, Alstom, la Sabca, Holcim, UCB, CBR, AGC…

… un chiffre d’affaires de 280 millions d’euros

– 7.735 personnes, réparties dans 48 entités de services dispersées à travers tout le territoire belge (d’Anvers à Virton, de Liège à Jumet)