Bubble Post a été fondée à Gand en 2013 par trois jeunes entrepreneurs. Son dada, c’est la livraison express par vélos, vélo-cargos, véhicules 100% électriques et véhicules roulant au CNG (pour le transport réfrigéré). Le créneau suscite beaucoup d’intérêt outre-Atlantique, où la start-up Postmates levait 80 millions de dollars fin juin pour développer une offre de services express à 1 dollar…
Aujourd’hui, la start-up gantoise prend pied en Wallonie, en commençant par Namur, Liège, Mons et Charleroi. Découvrez comment dans la suite de cette article réservée à nos abonnés Select et Premium.
Bubble Post est une société informatique autant que logistique. Une bonne part de sa valeur ajoutée vient d’une application développée en interne qui détermine le véhicule le mieux adapté en fonction du poids du colis, de l’itinéraire à effectuer, du relief ou de l’état du trafic.
Plus qu’un simple transporteur express pour le “dernier kilomètre”, Bubble Post se profile comme un partenaire e-logistique de ses clients, dans un contexte de congestion grandissante de nos villes. Quatre ingénieurs en informatique travaillent à l’optimisation des outils logiciels.
La société reste très discrète sur ses clients, parmi lesquels figurent de grosses sociétés e-commerce autant que des petits commerçants, mais aussi des multinationales du transport qui font confiance à la start-up pour le “last mile”.
Expansion en Wallonie
Née de la demande d’un client qui voulait faire livrer un colis (car à l’origine, la société s’appelait Bubble Taxi et explorait le transport de personnes par vélo ou tricycle), Bubble Post a rapidement connu un beau développement en Flandre. Huit villes flamandes et puis Bruxelles fin 2014 ont succédé à Gand.
La problématique du “last mile”
Le mariage de raison entre commerce de proximité et e-commerce continue de ressembler à un grand défi ou casse-tête. La logistique demeure par ailleurs l’un des points faibles et des freins à l’e-commerce. Bubble Post pourrait potentiellement apporter une partie de la réponse, comme d’autres acteurs.
Côté initiatives d’e-commerce, de jeunes pousses locales francophones se tournent d’ailleurs vers ces moyens logistiques “légers et alternatifs”. Take Eat Easy (commande par Internet et livraison de plats) en est un exemple: lui aussi s’appuie sur des coursiers à vélo (Hush Rush).
Et NearShop, plate-forme jouant les portails pour e-commerçants de proximité, réfléchit quasi depuis ses débuts à une solution de logistique adaptée, envisageant d’inclure dans son offre des services de transport locaux, pour les commerces de proximité. Du genre “livraisons rapides, respectueuses de l’environnement, permettant d’alléger les encombrements urbains”, pour reprendre l’expression de Vincent Bultot, fondateur de NearShop. Des solutions qui pourraient selon lui prendre la forme de livraisons par coursiers à vélo ou d’un système pour zones de stockage en périphérie de la ville qu’a instauré Hasselt, conçue selon le concept du délestage, évitant que des camions de gros tonnage doivent sillonner nos petites (ou grandes) villes.
B.D.
La jeune société emploie déjà 65 personnes (pour la plupart salariés, même s’il y aussi pas mal d’intérimaires et jobistes) et livre entre 2.500 et 3.000 colis par jour, dans un rayon de 5 km maximum de ses entrepôts.
Dotée de moyens conséquents (quelque 2,35 millions levés auprès de la Participatiemaatschappij Vlaanderen principalement et de quelques fonds privés), le coursier “alternatif” vient d’annoncer qu’il ouvrirait des entrepôts à Namur, Liège, Mons et Charleroi à la rentrée.
“Nous espérons développer davantage le réflexe du vélo en Wallonie. Il est vrai qu’il était sans doute plus facile de démarrer en Flandre vu le relief et la mentalité très pro-vélo, mais nous sentons un potentiel au sud du pays aussi,” explique Anas Sukkar, engagé pour développer le marché wallon.
Une partie des clients existants en Flandre, notamment Kiala, Nespresso ou Vente-exclusive.com garantiront d’office un certain volume de livraisons vers la Wallonie. Pour le reste, l’entreprise espère séduire un certain nombre d’e-commerçants locaux, en mettant en avant, outre son mode de livraison écologique, l’interfaçage d’un certain nombre d’outils aux webshops des clients, comme par exemple du “track and trace” des colis. Des fonctions de base seront inclues gratuitement dans le service logistique.
Un vélo adapté au relief wallon
Il est à noter que, compte tenu du relief plus accidenté des villes wallonnes, les véhicules standard ne seront pas les mêmes qu’en Flandre. L’entreprise est en effet occupée à développer avec un partenaire espagnol un vélocargo électrique capable d’affronter les côtes avec jusqu’à 300 kg de charge.
La jeune entreprise affirme avoir reçu un accueil très positif des échevins en charge de la mobilité dans les différentes villes concernées. Elle s’est en outre déjà affiliée au pôle de compétitivité Logistics in Wallonia.
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