D’une part, les médias nous parlent régulièrement du potentiel du Big Data et de l’opportunité que ces nouvelles technologies représentent en termes d’innovation pour notre économie. D’autre part, à travers ces mêmes médias, nos politiciens ne cessent de marteler l’importance d’innover pour préserver notre compétitivité. Pourtant, nombreuses sont les entreprises qui n’ont pas encore saisi l’enjeu du Big Data.
Certes, les grandes entreprises ont déjà sauté sur cette opportunité. Mais force est de constater que 90% des sociétés offrant des solutions Big Data sont situées à Bruxelles ou en Flandre. Le marché wallon reste donc à prendre pour ceux qui savent sortir des sentiers battus en matière de stockage, de traitement, d’analyse et de visualisation de données. Par ailleurs, il importe de sensibiliser les entreprises wallonnes aux opportunités du Big Data afin de stimuler la demande. Une demande plus forte stimulera la création d’entreprises dans ce secteur, mais l’inverse est également vrai.
Force est de constater que 90% des sociétés offrant des solutions Big Data sont situées à Bruxelles ou en Flandre. Le marché wallon reste donc à prendre pour ceux qui savent sortir des sentiers battus en matière de stockage, de traitement, d’analyse et de visualisation de données.
Que ce soit les grands acteurs du marché des télécoms, de l’énergie ou de l’assurance, de nombreuses grandes entreprises sont en plein projet Big Data. Profilage des clients à des fins marketing, analyse de la consommation d’énergie pour mieux gérer les flux d’achat et de vente, ou encore analyses comportementales afin de réduire les risques en matière d’assurance, les exemples ne manquent pas, même si chacun se veut discret, espérant ainsi conserver un avantage compétitif…
Ce manque de transparence, en soi très compréhensible, ne donne malheureusement pas une très grande visibilité dans les médias sur ce qui se fait en la matière en Belgique et en Wallonie. C’est pour cette raison qu’un séminaire sera organisé chez Agoria le 13 mars prochain (voir informations pratiques en fin d’article).
Donner du sens à l’information
Ce ne sont pourtant pas les projets qui manquent. Les membres de l’Agoria Data Alliance, plate-forme qui regroupe les entreprises belges offrants des produits et services Big Data, confirment que les demandes ne cessent de rentrer depuis quelques mois. Et cette fois-ci, ce ne sont plus seulement les grandes sociétés mais aussi de nombreuses PME qui s’intéressent aux opportunités du Big Data. Le mot “big” étant plutôt relatif, à chacun “son” Big Data en fonction de son domaine d’activité.
“L’enjeu n’est pas tant de gérer de gros volumes de données, mais plutôt de donner du sens aux informations et de trouver des modèles qui permettent aux entreprises, aux organisations et aux administrations de prendre les bonnes décisions, en connaissance de cause”, explique Issam Tannous, directeur général de 1Spatial Belgium. “C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’information géographique. Ce constat est lié à la révolution géospatiale, qui a vu se développer des outils GPS grand public, des cartes interactives sur le Web et des appareils mobiles de géolocalisation. Cependant, ce passage des anciennes cartes à des données numériques, riches et intelligentes, a vu naître des ensembles de données non structurés, imprévisibles, imprécis et coûteux à gérer. Dès lors, si on prend un exemple simple tel que le recensement d’un pays, les applications traditionnelles de traitement des données ne sont pas capables de gérer le volume des informations produites, ni de fournir les renseignements nécessaires”, précise Issam Tannous.
Où en est le Big Data en Wallonie?
Notons déjà ce partenariat entre NextLab et Datalayer, deux jeunes sociétés wallonnes qui ont déjà plusieurs projets Big Data à leur actif, aussi bien en termes de volume de données que de technologies mises en œuvre.
Andy Petrella, de NextLab: “Un de nos premiers projets concerne la récolte d’informations produites par plusieurs centaines de milliers de dispositifs connectés, produisant parfois plusieurs événements par seconde avec des formats variés. Les données finales, résultant d’agrégations et modèles mathématiques sur de tels volumes, permettent un suivi de la qualité de leurs produits dans des contextes différents ainsi que la planification de leurs futures adaptations et la détection de pannes.”
Un deuxième projet consiste en une solution de Web Analytics où l’entreprise collecte le comportement des utilisateurs de sites d’e-commerce. Eric Charles, de Datalayer: “Nous avons amélioré le traitement ‘batch’ de ces ‘billions’ d’informations journalières, mais également développer les solutions ‘real-time’ qui permettent de créer des actions envoyées directement dans le navigateur de l’utilisateur, améliorant dans certains cas le taux de conversion de 30%.”
Une autre société wallonne qui se démarque dans ce domaine est PEPITe. Sur la base de sa plate-forme Web de ‘predictive analytics’ DATAmaestro, elle a implémenté divers projets destinés à optimiser les opérations de production et de maintenance. En moins de trois mois, chez Prayon, société liégeoise leader mondial dans la production de sels de phosphate, cette approche a permis de réduire de façon récurrente la consommation d’énergie, permettant une économie de plus de 500.000 euros par an.
Philippe Mack, fondateur et CEO de PEPITe: “Notre expertise unique d’exploration de données dans le monde industriel nous a permis de révéler et de quantifier des opportunités récurrentes d’économies d’énergie sans que notre client ne doive faire d’investissements matériels. L’intégration de nos outils d’analyse de données à des approches de type ‘lean’ nous a permis d’aider conjointement le management et les opérateurs à identifier les bonnes pratiques, à détecter les dérives et à mettre en place une communication proactive. En amont de l’analyse des historiques de mesures, des outils pragmatiques de visualisation en temps réel ont été développés afin d’aider les opérateurs à maintenir la performance énergétique de manière optimale. En parallèle, un reporting cohérent a été mis en place pour aider le management à mesurer les progrès et à anticiper les dérives.”
Les PME aussi
Les PME trouvent de plus en plus le chemin du Big Data afin d’adopter un cycle d’innovation plus rapide. Elles mettent en place des applications propres à leur secteur d’activité, applications qui génèrent un bon nombre de données qui seront ensuite analysées rapidement afin de proposer des nouvelles applications plus en phase avec la demande du marché.
Ce cycle “applications – data – analyse – applications…” peut dorénavant se faire rapidement grâce aux outils Big Data. On retrouvera dans cette approche la méthodologie “Agile” que bon nombre de développeurs de logiciels mettent de plus en plus en pratique. Ce cycle court permet de recevoir rapidement un retour du marché et de limiter les coûts en cas de mauvaise orientation tout en redressant la barre pour garder le cap.
Ferdinand Casier
Business development manager, Agoria
Agoria organise le 13 mars prochain un séminaire sur le thème “Data Driven Innovation” et recevra à cette occasion plusieurs sociétés qui utilisent les données aujourd’hui accessibles pour stimuler leurs innovations.
Sirris, le centre collectif de l’industrie technologique belge, qui aide les entreprises lors de la mise en œuvre d’innovations technologiques, partagera son expérience, entre autres avec Luciad, société louvaniste, qui a notamment comme clients BelgoControl, Boeing et l’OTAN.
Après un exposé d’Erik Duval, professeur à la K.U.L. qui mène des recherches dans la visualisation des données, un second témoignage de la société Be-Mobile, active dans la gestion du trafic et offrant notamment des solutions à Toyota, TomTom et la RTBF/VRT, permettra d’encore mieux cerner l’opportunité d’utiliser des données dans l’innovation.
Paul Poelmans, de Sogeti, viendra également expliquer le projet CAP de sa société, qui permet d’aborder la sécurité informatique de façon prédictive grâce à des outils Big Data.
Pour terminer, Toon Vanagt, entrepreneur spécialisé dans l’innovation et le “venture management”, expliquera l’impact du Big Data sur les business models, dans son intervention intitulée “How Big Data destructs your business”.
Pour plus d’infos et pour les inscriptions, n’hésitez pas à contacter Ferdinand Casier par e-mail: ferdinand.casier@agoria.be ou via ce lien. [ Retour au texte ]
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