Baromètre AWT 2014 – Citoyens: les tablettes seront-elles un déclencheur?

Pratique
Par · 01/07/2014

Le taux d’équipement du citoyen wallon est en léger progrès, de manière modérée mais régulière en termes de connexion Internet, de manière nettement plus marquée du côté du produit-phare qu’est devenu la tablette. Quelques chiffres.

  • Connexion Internet: + 5% par rapport à 2013 (score de 82% désormais). La progression est de 2% dans la catégorie “plus de 15 ans”.
  • Taux d’équipement en téléphones mobiles: 90% au lieu de 88%; 27% des usagers mobiles disposent d’un smartphone.
  • Source: Baromètre 2014 – AWT

    Tablettes tactiles: elles cartonnent, équipant désormais 34% des ménages connectés à Internet, contre 16% un an plus tôt. Les liseuses numériques, elles, stagnent: 6% contre 5% un an plus tôt. Carton pratiquement plein pour ce qui est des équipements en ordinateurs (tous modèles confondus: desktop, portable ou tablette): 98% des ménages connectés en disposent désormais d’au moins un, contre 78% en 2013.

  • Le WiFi progresse aussi sensiblement: 83%, contre 66%. Signe qui ne trompe pas: “pour la première fois depuis que l’AWT analyse ce types de données [soit 2001], le taux de ménages ayant connecté leur domicile à Internet est supérieur au taux de ceux qui possèdent un ordinateur fixe ou portable” (82% contre 80%). Les tablettes et smartphone sont passés par là… 2% des usagers se connectent uniquement à Internet via smartphone ou tablette.

Principaux usages Internet

Avec 85% des réponses, le mail reste le champion toutes catégories, même s’il ne progresse plus. Suivent la recherche d’informations sur les actualités, la visite de sites d’administrations, la fréquentation des réseaux sociaux…

L’exploitation des cours en-ligne demeure plus que limité (environ 6% des internautes). Publier soi-même des informations sur Internet n’est encore pratiqué que par un quart des utilisateurs.

Chiffres 2013 (%)

Type d’usage Chiffres 2012 (%)

85

mail

86

67

recherche d’infos sur les actus

47

65

visite de sites d’administrations 63

61

fréquentation de réseaux sociaux 59

57

opérations bancaires 70

53

achats et ventes en ligne 56 (le chiffre ne tenait compte que des achats en-ligne)

32

visionnement de vidéos

20

téléchargement de vidéos/musique 34

16

recherche d’emploi, publication de CV

6

e-learning 11

On relève, dans le tableau ci-dessus, de légères progressions dans les divers usages, à l’exception toutefois des opérations bancaires et de l’e-learning. Le recul apparemment des chiffres, estime-t-on à l’AWT, est dû à un changement dans la méthodologie de l’enquête mais aussi, sans doute, à une surestimation coupable des chiffres, l’année dernière.

En fait, les questions ont été posées différemment, provoquant un glissement dans les réponses. Côté smartphone, par exemple, la question posée est plus directe cette année: “possédez^vous un smartphone?”. L’année dernière, la formulation était encore “disposez-vous d’un GSM doté d’un écran tactile?” Nuance, nuance!

Pour ce qui est des opérations bancaires en-ligne, la reformulation est un rien plus fondamentale. Là aussi les personnes sondées n’avaient plus qu’un simple choix entre oui et non pour répondre. L’année dernière, la question avait été davantage “modulée”, s’intéressant à la fréquence avec laquelle les particuliers s’adonnent à la banque en-ligne (une fois par semaine, par mois, au moins une fois l’an…). Il suffisait donc de dire oui, pour avoir ne fut-ce qu’effectuer un virement en-ligne sur l’année, pour être comptabilisé(e) dans la colonne positive. Cette année, le choix oui/non a sans doute induit dans l’esprit des sondés la dimension d’habitude.

Plus acheteurs que vendeurs

Les particuliers sont à l’image des entreprises: ils achètent plus sur Internet qu’ils ne vendent eux-mêmes. 40% procèdent à des achats tandis qu’ils ne sont que 16% à se servir d’Internet comme étalage pour leurs ventes.

33% n’achètent que via des sites commerciaux. 20% ne sont pas regardants et fréquentent tout type de site permettant de faire des emplettes en-ligne. 6% se cantonnent exclusivement aux sites d’enchères.

Les achats en-ligne demeurent classiques: habillement, voyages, locations pour les vacances, livres, billets de concert ou de transport, matériel IT… Aucun changement dans le palmarès depuis 2010.

Le principal frein à des achats en-ligne demeure le manque de sécurisation des sites en matière de de paiements en-ligne (caractérisé par l’absence du sigle https). Toutefois, cette absence de sécurisation sur certains sites ne rebute pas tous les internautes: il s’en trouve encore 52% à qui cela ne semble pas poser de problème (à moins qu’ils ne fassent pas suffisamment attention). “Interpellant”, estime-t-on à l’AWT, au vu des risques de fraude, vol de données, arnaque et autres périls.

Pour les autres éléments qui expliquent le peu d’engouement des consommateurs wallons pour des achats en-ligne, voir le site de l’AWT.

Les usages Internet mobiles

Les habitudes de surf mobile des citoyens wallons demeurent assez stables par rapport aux caractéristiques relevées voici un an. Petit tableau des principaux usages Internet mobiles sur smartphone.

 

Chiffres 2013 (%) Type d’usage Internet mobile Chiffres 2012 (%)

79

recherches via moteur de recherche

83

47

consultation de réseaux sociaux

68

29

consultation de sites d’actualités

28

messagerie instantanée

26

banque en-ligne

28

23

consultation et gestion de documents en-ligne

18

21

outils de géolocalisation

15

achats en ligne

17

12

jeux en-ligne

15

9

Twitter

Les “blancs” dans la colonne 2012 s’expliquent par une variation dans les questions posées. Par ailleurs, on note, ici encore, que certains pourcentages sont en repli apparent. A expliquer par la marge d’erreur, un changement dans la formulation des questions…?

A noter encore que 3% des achats en-ligne se font désormais via smartphone. Essentiellement pour acquérir des contenus multimédias, télécharger des livres, de la musique, des jeux ou des applis.

La fracture numérique persiste

Les plus jeunes (15-29 ans) demeurent les plus actifs sur Internet, avec près de 80% surfant quotidiennement sur Internet. Ce qui n’étonnera personne. Ils se font toutefois petit à petit rattraper par les tranches d’âge 30-44 ans et 41-64 ans. A noter aussi une progression des chevelures grises où, pour la seconde année consécutive, plus de 25% de l’échantillon sont des internautes assidus (quotidiens).

Source: www.neiu.edu

Parmi les tranches de population désavantagées: essentiellement, les retraités et inactifs, les sans-diplôme et, majoritairement, des femmes (64% des non-connectés sont des femmes). 36% des ménages “ayant un niveau de vie très faible” n’utilisent pas Internet.

Dans son analyse, l’AWT insiste sur les deux “niveaux” de la fracture numérique.

Le premier concerne le non-accès à Internet. Le second touche davantage à l’usage qu’on en fait. “Une incapacité à exploiter toutes les ressources numériques disponibles [en ce compris pour des transactions bancaires ou des cours en-ligne] induit potentiellement des désavantages pour le développement et l’épanouissement personnel”.

L’AWT recommande une nouvelle fois une plus grande intégration de l’ICT dans l’offre scolaire. “A court terme, l’enseignement doit se remettre en question par rapport à l’intégration des TIC dans l’ensemble des activités scolaires.”

Comment remédier à cette fracture? La formation – à tout âge – demeure évidemment une piste. L’AWT recommande donc au prochain gouvernement de mettre (ou continuer de mettre) l’accent sur l’insertion de l’IT et de l’apprentissage des pratiques numériques “dès le plus jeune âge, dès le primaire” et de s’intéresser à la fracture numérique des aînés en continuant de soutenir les EPN (espaces publics numériques). Comme elle l’avait déjà dit par le passé, l’Agence estime aussi qu’il serait “utile de mieux détecter et identifier les facteurs de vulnérabilité liés à l’évolution de l’ICT afin de pouvoir mieux lutter contre la fracture numérique et sociale.”

Un autre axe d’action reste la sensibilisation et formation à l’ICT pour demandeurs d’emploi peu initiés à l’IT. A cet égard, le programme PMTIC (Plan Mobilisateur des TIC) reste un levier potentiel. A condition de libérer des moyens et peut-être de revoir les méthodes.

83 opérateurs PMTIC sont recensés à travers le territoire wallon mais “seulement 79 d’entre eux ont réellement organisé des formations en 2013”.

Statistiques: quelque 190.000 heures de formation dispensées, soit 6.000 de mieux qu’un an auparavant où l’on avait dénombré près de 5.900 bénéficiaires, pour un budget quasi inchangé.