Comme chaque année, l’association AnySurfer publie sa radioscopie de l’accessibilité que prévoient les sites Internet belges pour des personnes présentant des handicaps (moteurs ou visuels). Si le pourcentage de sites jugés “suffisamment accessibles” (voir quelques exemples de critères d’analyse en encadré ci-dessous) progresse, on est encore loin d’avoir atteint un taux satisfaisant. Certes, il y a progression par rapport à 2017 (+ 33% en chiffres absolus) mais on vient de tellement loin (18% de sites “accessibles” l’année dernière) que le chemin demeure encore bien long.
Score: 23,7% de sites jugés satisfaisants. Autrement dit ayant atteint un score d’au moins 75%. Voire graphique ci-dessous pour le “score” des sites étudiés selon les 15 critères d’analyse.
Les principaux progrès se notent essentiellement au niveau de l’identification claire des hyperliens insérés dans les contenus. Le sous-titrage des vidéos (pour malentendants) est également en nette progression (+ 7 points).
Méthodologie
L’étude d’AnySurfer a été réalisée par des étudiants de plusieurs Hautes Ecoles. Parmi elles, côté francophone, la HE de la Province de Liège, l’EPHEC, l’Ecole supérieure d’Informatique (HE2B ESI) de Bruxelles, et l’IfoSup de Wavre.
186 sites, tant francophones que néerlandophones, ont ainsi été passés à la loupe et évalués en fonction de 15 critères, notamment: consultation possible sans souris – en recourant aux touches du clavier -, blocage des animations, liens compréhensibles, images décrites en texte, sous-titrage des vidéos; contraste…
Les sites analysés ont été choisis dans un large panel de secteurs d’activités: télécoms, médias, recherche, énergie, loisirs, commerce, villes, tourisme, santé…
Les mauvaises notes, elles, sont notamment attribués aux fonctions diaporamas dont il est impossible d’arrêter le défilement, le recours au clavier comme alternative à la souris, un manque de pertinence dans le choix des photos ou graphiques sensés illustrer ou expliciter le contenu…
60% des sites étudiés imposent encore de naviguer et interagir avec la souris. “Ce sont les personnes aveugles et les personnes ayant un handicap moteur qui sont les plus affectées” par l’absence de pilotage au clavier, soulignent les auteurs de l’étude. “En général ce sont les composants dynamiques (menus déroulants, onglets, accordéons, etc) qui posent problème. De tels problèmes d’accessibilité via clavier peuvent être lourds à corriger.” D’où le conseil: “penser à l’accessibilité au clavier lors de la conception du site et choisissez ou développez d’emblée des composants accessibles.”
Pour ce qui est diaporamas et animations qu’il est impossible de stopper, AnySurfer souligne que ce phénomène “rend la lecture et la concentration plus difficile pour tout le monde. Mais, pour les personnes qui ont un trouble de l’attention ou une dyslexie, la présence de mouvement peut rendre le contenu impossible à lire.”
Pour plus de détails et des conseils pour concevoir un site Internet qui respecte mieux les critères d’accessibilité définis, vous pouvez consulter le site d’AnySurfer via ce lien.
Compte à rebours
L’accessibilité, pourtant, sera très bientôt une obligation. Du moins pour les organismes publics. L’Union européenne a en effet publié une directive à laquelle les Etats-membres doivent satisfaire… d’ici septembre de cette année. Organismes publics concernés par cette obligation: l’Etat, les autorités régionales ou locales et les organismes de droit public (opérateurs de transport en commun, CPAS, pour ne citer que deux exemples). Plus d’information sur les obligations et objectifs de cette directive pour les organismes publics belges via le site d’AnySurfer.
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