Cette année, parmi les 30 heures du cours AMTICE (Apports des médias et des TIC en enseignement) donné à la HE Henallux (Haute Ecole Namur-Liège-Luxembourg), section pédagogique (voir note en fin d’article), un jour et demi a été consacré à un cours intitulé “Intégrer les technologies dans son enseignement”, donné par l’UNamur.
Cible: les futurs instituteurs/-trices du primaire, dans le but de “concevoir des activités visant à initier des enfants de primaire aux sciences informatiques et à la pensée algorithmique.”
Juste quelques notions
50 futurs enseignant(e)s ont ainsi eu droit à une journée de formation théorique (culture numérique, comment traiter l’information, comment fonctionne un ordinateur, un robot, notions d’interface…), suivie d’une demi-journée de formation de base à la programmation, à la manipulation d’outils tels que le robot Thymio ou des Arduino.
C’est peu et c’est condensé. A l’issue de cette formation-éclair, les étudiant(e)s doivent compléter l’acquis par du travail personnel. Avant de passer à la mise en pratique. En l’occurrence, un stage d’une journée dans une école. Pour la circonstance, c’est l’école communale d’Aisemont qui avait marqué son intérêt à accueillir les stagiaires pour une journée d’ateliers avec les enfants.
“Notre école est toujours à la recherche d’activités numériques”, explique la directrice, Isabelle Tasset. “Nous avons par exemple acquis récemment un TBI (tableau blanc interactif). L’une de nos enseignantes est en train d’en découvrir les fonctionnalités, par exemple pour animer et faire se déplacer de petits personnages…
Pour ce projet plus spécifique d’intégration du numérique dans l’enseignement des instituteurs, l’idée de nous porter candidats pour accueillir les stagiaires est née dans la tête d’une stagiaire de l’Henallux, qui réalisait un mémoire sur le numérique à l’école. Nous avons simplement sauté sur l’occasion…”
Julie Henry (UNamur): “Il arrive que les Hautes Ecoles pédagogiques incluent un cours de maîtrise du numérique dans le cursus mais il s’agit encore souvent de la maîtrise… des tableurs, traitements de texte et outils bureautiques.”
Plongée dans le monde d’enfants captivés
Pendant toute une journée, plusieurs stagiaires ont travaillé avec des groupes d’enfants des quatre années primaires, alternant les ateliers en “débranché” (explications, jeux avec des dispositifs classiques) et en branché (sur tablette ou avec un petit robot Dash).
Le but: au-delà de ce qui se déroule à l’écran ou des déambulations du robot, initier les enfants à ce qui se passe “en coulisses”, leur faire comprendre comment et pourquoi une mauvaise instruction se traduit par une erreur de l’ordinateur, leur expliquer comment cela fonctionne. Autrement dit, leur donner de premières bribes de pensée algorithmique ou, en tout cas, le goût de la “littératie numérique”.
Conclusion de l’expérience?
Quelle conclusion les organisateurs tirent-ils de l’expérience à Aisemont? Julie Henry (UNamur): “Le format est très condensé. Comme le cours s’inscrit en dehors du parcours habituel, il a certes son intérêt et un côté sympa mais beaucoup de choses restent à faire. Les étudiants instit’ ne sont par exemple pas en mesure – n’ayant pas reçu la formation nécessaire – de répondre et de discuter avec les enfants des questions que ceux-ci leur posent. Ils n’ont pas le “ressenti” nécessaire. Le risque, si on ne pallie pas ce problème, est que les enfants eux-mêmes se lassent vite de ce genre d’expérience.
Par ailleurs, il est impossible d’acquérir en une journée et demi les connaissances nécessaires pour transmettre quoi que ce soit en classe. Les étudiant(e)s nous ont d’ailleurs avoué qu’ils n’avaient retenu que 15 ou 20% de la partie théorique…”
Un debriefing aura lieu entre les stagiaires et leurs professeurs, qui pourront s’en inspirer pour adapter éventuellement leurs propres cours. A l’UNamur, on espère par ailleurs que tant le contenu que les enseignements qui en auront été tirés pourront être réutilisés par d’autres écoles à l’avenir.
“Notre espoir est que cette expérience suscite l’intérêt d’autres Hautes Ecoles. Henallux, elle, est déjà prête à la reproduire”, déclare Julie Henry.
“D’une manière générale, ce genre de formation et de stage pourrait être un sujet à inclure dans la 4ème année de formation prévue par la réforme de la formation initiale des enseignants.” A la Fédération Wallonie-Bruxelles de saisir la balle au bond…
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Le cours AMTICE (Apports des médias et des TIC en enseignement) se donne sur deux ans. Volume d’heures: 30.
Ce cours est destiné aux étudiants de 2ème et 3ème années des catégories pédagogiques. Il a été conçu à l’ULg dans le cadre du projet HETICE afin de “combler l’absence de curriculum de formation des futurs enseignants quant à la maîtrise des TIC et à la réflexion sur l’apport des technologies de l’information et des communications (TIC) et des médias en enseignement.”
Divers documents explicatifs sont disponibles sur le site du projet HETICE, notamment le référentiel de compétences du cours. [ Retour au texte ]
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