A Liège, un nouveau projet de solution de gestion de clientèle est en train de boucler sa phase de test et de validation auprès de quelques commerçants de proximité locaux. Lancement de la commercialisation: 1er janvier. La start-up, elle, deviendra une réalité juridique  début avril.

Son nom: WonderDigit. Il s’agit d’une application pour tablette (iOS ou Android), doublée d’un site Internet de type portail, destinée à un public de commerçants de proximité.

La solution propose une gestion des relations et des communications avec la clientèle au travers de plusieurs outils: gestion des cartes de fidélité (dématérialisées ou non), géolocalisation des commerces, marketing numérique (envoi de newsletters, suivi de campagnes d’e-mail marketing), messagerie.

Une solution de plus, dans la petite flopée de solutions qui voient le jour? Oui et non. Non, en ce sens, que le duo à l’origine de WonderDigit — Eric Delhoulle et Loïc Otten — a voulu réconcilier solution numérique et processus classiques afin de ne forcer la main à personne, que ce soit du côté des commerçants ou des consommateurs/clients. Chacun pourra décidé du degré de numérisation qu’il désire…

“Nous voulons amener progressivement les commerçants vers la solution, en commençant par quelques bonnes pratiques de base”, souligne Eric Delhoulle. Et cela commence tout simplement par la possibilité de développer une base de données avec un minimum d’efforts.

Eric Delhoulle: “le choix de la tablette, comme support pour le commerçant, permet d’utiliser la solution également pour des livraisons au client.” Utile pour comptabiliser les points de fidélité en toute circonstance…

“Quand on les interroge sur le nombre d’adresses e-mails présentes dans leur base de données, la réponse est toujours proche de zéro. Le premier but est dès lors d’y porter remède. C’est essentiel pour que les commerçants locaux puissent entrer et rester en contact avec leurs clients, en dehors du champ du magasin. Ils souffrent là, jusqu’à présent, d’un gros désavantage face aux grands centres commerciaux.”

Pour rendre la procédure la plus fluide possible, l’équipe a voulu que chaque client puisse s’enregistrer en un temps record, sans provoquer de file d’attente au comptoir. Pour une première inscription, il suffit d’encoder un numéro de téléphone ou une adresse mail, sur la tablette du commerçant. Pour accélérer le processus, WonderDigit a imaginé un socle rotatif sécurisé (anti-vols) et un basculement rapide entre l’écran client l’écran de gestion.

Principe de base? Une fois inscrit dans le carnet d’adresses d’un commerçant, un code QR unique est émis. Il sera matérialisé sur une carte imprimée que le client pourra glisser dans son portefeuille ou (télé)charger sur son smartphone. Et ce code unique est valable auprès de tous les commerçants affiliés à la solution WonderDigit.

A chaque nouvel achat, le client collecte ses points via la carte QR [papier ou dématérialisée]. Il peut également s’identifier par une autre méthode. A savoir, la technologie beacon, en tout cas pour les clients disposant d’un smartphone de dernière génération…

Ne pas forcer la main

Cette flexibilité dans le mode d’identification de chaque client se retrouve également dans la manière dont l’équipe a imaginé la solution pour le commerçant. Le package de base (voir tarif dans l’encadré ci-dessous) couvre les fonctions de gestion de carte de fidélité et la fonction de messagerie (envoie de promotions, de messages divers). Mais pas la fonction, pourtant prévue, de marketing numérique via un service d’e-mail marketing. “Tous les commerçants ne sont pas forcément intéressés par cette fonction qui ne prend d’ailleurs tout sens que pour des bases d’adresses comportant au minimum 500 noms”, estime Eric Delhoulle

L’application WonderDigit, pour l’instant, n’est encore disponible que sur la tablette du commerçant mais la version mobile client est en phase de test. Elle permettra aux clients de recevoir les messages des commerçants (ceux qu’ils auront en tout cas autorisés) sur leur smartphone, de vérifier leurs points accumulés, de poster des commentaires sur l’espace réservé au commerce  sur le site-portail et de relayer leurs commentaires et avis sur les réseaux sociaux.

Ici encore, WonderDigit ne veut pas imposer aux commerçants de devenir des social addicts. “Les commerçants ont peu de temps pour se créer une vie sur les réseaux sociaux. Notre solution vise certes à développer un esprit communautaire entre commerçants et clients mais dans une optique de social shopping.” C’est donc le client qui sera à la manoeuvre.

Et cela semble marcher puisque le restaurant Thailight, le premier commerce à avoir adopté la solution WonderDigit (dès ses premiers pas en test voici 13 mois), compte déjà plus de 10.000 fans sur sa page…

“Nous avons en outre constaté”, poursuit Eric Delhoulle, “que lorsque des commerçants disposent d’une page sur les réseaux sociaux, elle est généralement sous-alimentée. Personnellement, je conseille d’ailleurs aux commerçants d’utiliser les réseaux sociaux non pas pour y afficher ou parler de leurs produits, ou pas uniquement, mais de les utiliser comme une opportunité de procurer une expérience supplémentaire au client. Un pâtissier, par exemple, peut publier une recette personnelle de pâte à crêpes, un réparateur de vélos peut donner un petit truc pour remplacer un pneu…”

Sur la rampe de lancement

Jusqu’à la fin de l’année, la solution WonderDigit sera encore en phase de peaufinage auprès des premiers commerçants beta-testeurs. La jeune pousse lance d’ailleurs un appel à tout commerçant intéressé à rejoindre ces early adopters…

La commercialisation de la solution commencera réellement au 1er janvier. La phase de lancement permettra encore d’adapter éventuellement certaines fonctions aux besoins des utilisateurs.

WonderDigit est également en quête de partenaires. En l’occurrence, des sociétés ayant développé d’autres solutions pour les commerçants et qui pourraient s’intégrer avec la nouvelle venue. Eric Delhoulle pense notamment à des solutions orientées e-commerce. “Un interfaçage permettrait de lier dans un même processus la gestion de fidélité pour les achats en magasin et en-ligne…”

Ajoutons encore que des négociations sont actuellement en cours avec une société liégeoise, prestataire de services IT, qui pourrait faire office de partenaire pour un support technique et opérationnel aux commerçants.