AdwäisEO, filiale luxembourgeoise du groupe français ACRI, est basée à Bedzdorf. Elle a été créée fin 2015 et est dirigée par Philippe Mettens, ancien directeur de Belspo (SPF de Programmation de la Politique Scientifique).
Le groupe ACRI, pour sa part basé à Sophia-Antipolis, est l’un des partenaires du programme Booster mise en place début 2016 par l’Etat français, sous l’égide du Cospace (comité de concertation entre l’Etat et l’industrie dans le domaine spatial).
En France, un appel à projets a permis de labelliser plusieurs de ces “Boosters”. Leur mission: “mettre en place des accélérateurs de projets regroupant des acteurs du spatial, du numérique et des domaines applicatifs. Ces structures ont pour mission de […] faire émerger des projets innovants valorisant les données spatiales, seules ou combinées à d’autres moyens, et d’accompagner les entreprises qui développent et commercialisent ces nouveaux services.”
Le groupe ACRI, déjà implanté au Royaume-Uni, au Canada et au Maroc, avait identifié le Grand-Duché comme un territoire prometteur en termes de débouchés d’applications spatiales, un pays qui n’avait pas encore pleinement tiré parti des retombées industrielles potentielles des programmes spatiaux européens.
D’où l’idée d’y implanter une antenne baptisée (en bon luxembourgeois) AdwäisEO. Adwäis, comme dans “advice” (conseils) et EO, pour Earth Observation (observation de la Terre).
Son positionnement: “l’exploitation du big data en matière d’environnement marin et terrestre, en s’appuyant sur l’infrastructure luxembourgeoise en matière de centres de données, de réseaux et d’infrastructures HPC.”
Services proposés: collecte, stockage et gestion de données, archivage de longue durée, traitements et pré-traitements, distribution de données (notamment via des portails), sécurisation de données, solutions de géoréférencement, services d’observation de la terre.
En 2016, la société décrochait un contrat DAS (Data Archive Service) auprès de l’ESA qui concerne l’archivage et la protection des données dites pré-Copernicus. Autrement dit, les données recueillies lors de missions satellites antérieures au déploiement du programme Copernicus. “Ce contrat était essentiel en termes d’accès et d’exploitation des données historiques que l’on pourra lier aux données actuelles et futures qui seront collectées”, souligne Philippe Mettens.
Postuler pour le CGS (Collaborative Ground Segment) de la “génération” Copernicus/Sentinel (voir notre autre article) était donc non seulement une évidence mais l’objectif stratégique sous-jacent d’AdwäisEO/ACRI.
Encore fallait-il combiner les potentiels et ressources d’exploitation des données Sentinel 2 avec celles dédiées aux satellites Sentinel 1 (v. ci-dessous). D’où l’intérêt de l’alliance passée avec la Région wallonne.
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Les satellites Sentinel 1 (images radar) ont pour mission de livrer des données quelles que soient les conditions météo et le moment de la prise de vues (nuit, couverture nuageuse…). Exemples d’applications: la surveillance des effets du réchauffement climatique (dérive des banquises…), détection des glissements de terrain, cartographie des forêts, des ressources en eau et des sols, suivi des catastrophes naturelles…
Les satellites Sentinel 2 fournissent l’imagerie optique haute résolution destinée à l’observation des sols (utilisation des sols, végétation, zones côtières, fleuves, etc.) ainsi que le traitement des situations d’urgence (catastrophes naturelles…).
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