Bref rappel: la première édition du programme d’accélération MoveUp (Digital Attraxion) destiné à des de start-ups numériques avait pris pour thème l’Internet des Objets au service de la “smart city” et de la logistique.
Petit coup d’oeil sur l’évolution qu’ont connue deux des projets accompagnés à l’occasion du programme…
cPark mise sur les cordes sensibles
Le projet cPark a vu le jour en 2017. L’idée? Une appli qui renseigne l’automobiliste sur les places de parking disponibles en rue et les conditions tarifaires en vigueur: zones payantes, gratuites, endroits où le disque est obligatoire…
Lancée, au départ, sur les territoires des villes de Bruxelles et d’Anvers, l’appli gagne du terrain puisqu’elle déclare être désormais utilisable dans 11 villes belges (les nouvelles venues étant Liège, Charleroi, Mons, Namur, Louvain-la-Neuve, Tournai, Malines, Gand et Louvain). “Nous en ajoutons en moyenne une chaque semaine et nous lancerons l’appli sur Paris à la fin avril”, affirme Hadrien Crespin, co-fondateur de la société.
Pivot
Au départ, l’appli avait comme première finalité d’éviter aux automobilistes de se faire sanctionner pour parking illégal ou dépassement de période. Un positionnement qui, évidemment, n’avait pas manqué de prendre les autorités locales à rebrousse-poil.
Au gré du coaching et de la réflexion sur les fonctionnalités à fournir (notamment via les contacts avec la Ville de Tournai qui était son “sparring partner” lors du programme MoveUp), l’équipe a fait quelque peu évoluer son scénario, désirant désormais insérer davantage la solution dans la stratégie des villes et communes et ce, non seulement pour le chapitre mobilité mais aussi pour l’“animation” économique du territoire (urbain ou rural).
Car cPark imagine une extension pluri-forme de ses fonctionnalités et services. Parmi les fonctions listées comme ajouts potentiels futurs: une messagerie permettant aux conducteurs de communiquer avec d’autres propriétaires de voiture, identifiés via leurs plaques minéralogiques – “par exemple, pour inviter le propriétaire d’une voiture-ventouse de libérer l’accès à un garage, avant de recourir à la manière forte” ; une fonction intégrée de paiement de parking ; une gestion des cartes de riverains ; l’extension de l’appli à des zones rurales (où le stationnement serait payant) ; et “le Graal, à plus long terme, la détection automatique et la prédiction de places de parking libres.”
Une partie de l’extension de fonctions et de services sera aussi cruciale pour la stabilité du modèle d’affaires. L’une des méthodes classiques, pour une appli, est de monétiser via le recours à de la publicité commerciale. cPark exploitera ce filon mais selon une méthode qui se veut moins intrusive.
“La masse de données dont nous disposons grâce à la communauté permet de déterminer où nos utilisateurs sont garés. C’est là une information utile pour les marques, enseignes et magasins de proximité qui voudraient se mettre en valeur et toucher cette cible”, explique Hadrien Crespin. “Pour eux, nous pouvons proposer un service de messagerie à destination des utilisateurs cPark garés à proximité. Mais un message que le destinataire sera libre d’activer ou non. La marque ou le magasin ne paiera que lorsque le message aura été lu par l’utilisateur.”
Contenu du message: un signalement de promotion passagère, un contenu de type Call to Action pour attirer le client vers le point de vente (physique ou en-ligne)… “Cela leur permettra de cibler à bon escient. Et les enseignes bénéficieront aussi d’un service d’analyse des données.”
De premières conventions ont notamment été passées avec Corona Direct et Carrefour et des contacts ont été noués avec divers constructeurs ou concessionnaires automobiles (BMW, D’Ieteren, Renault…), avec des assureurs (Axa, Ethias, Belfius) et des agences média (OMD, IPM…).
La force de la communauté
Les fonctionnalités de base n’ont toutefois pas dévié de la ligne initiale: cartographie des zones de parking, avec informations sur les zones gratuites, les tarifs appliqués, les durées autorisées, le prix des amendes ou encore les risques de contrôle (sur base d’une analyse historique des heures de passage et des pics de contraventions), et envoi de notifications temps réel en cas de dépassement ou de maraude d’un sbire…
Le “fond de commerce” de l’appli et des informations qu’elle procure reste la communauté des utilisateurs. Une carte que la start-up veut, plus que jamais, jouer à fond. “C’est l’un de nos grands différenciateurs”, souligne Hadrien Crespin. “Les informations sont sourcées par et pour la communauté. Cela permet de disposer des infos plus rapides et plus qualitatives.
Autre caractéristique qui nous différencie d’autres applications de type parking: le fait que nous nous focalisions sur le parking en rue. Nous ne sommes donc pas directement concurrents des autres applis. La vraie concurrence pourrait venir demain d’un acteur tel que Waze ou Coyote s’ils décidaient d’investir le terrain du parking en rue…”
Pour en revenir à l’argument de la communauté, cPark annonce actuellement un total d’environ 75.000 utilisateurs dont 10.000 utilisateurs récurrents par semaine.
Après avoir bénéficié d’un prêt convertible de 100.000 euros via le programme Digital Attraxion, la start-up espérant lever 500.000 euros supplémentaires “qui nous permettrons d’accélérer, d’attaquer le marché français et de renforcer l’équipe.” Objectif: atteindre la barre des 500.000 utilisateurs actifs à la mi-2019.
HoliTrack. L’important, c’est le froid
Le projet HoliTrack, qui a vu le jour sous l’intitulé HoliFresh, a été imaginé par des étudiants de l’UCL. Thème: l’utilisation de l’Internet des Objets pour surveiller la chaîne logistique, géolocaliser les produits et en assurer la traçabilité.
La collecte des mesures (température, humidité…) repose sur des capteurs qui communiquent leurs données via connexions Sigfox.
Dans le cadre du programme d’accélération MoveUp, l’équipe HoliTrack avait été “associée” à deux “corporate” – Sedis Logistics et Lutosa. Mais voilà, entre-temps cette dernière s’est fait racheter par le canadien McCain dont la direction n’a pas jugé intéressant de s’investir dans un projet du genre accélération de start-up/évaluation de projet de transformation numérique pour l’entreprise.
Prise de cours, l’équipe a donc dû trouver d’autres mentors-cobayes pour le projet. Ce dernier ayant quelque peu “pivoté” par rapport à son idée de départ (voir ci-dessous), l’intercommunale Ideta a mis la jeune pousse en relation avec des frigoristes de la région.
Refocalisation
La réorientation du projet qu’a effectuée l’équipe lors du programme d’accélération MoveUp sonne comme un retour aux sources.
Au départ, il visait en effet la traçabilité de produits alimentaires frais. Par la suite, la start-up avait élargi le spectre, sans oublier la chaîne du froid et le concept de denrées périssables, mais en visant aussi la gestion du transports et la gestion d’inventaires de produits et équipements de grande valeur, de médicaments et vaccins.
Lors de son passage par MoveUp, elle a décidé de se reconcentrer sur la chaîne du froid et de s’adresser à une cible de clientèle elle aussi plus spécifique. En l’occurrence, les spécialistes du froid, les fournisseurs de solutions frigorifiques, sans oublier bien entendu les destinataires finaux, notamment les chaînes de restauration…
Parmi les premiers clients: les spécialistes du froid Froireca (Saint-Gilles), Cipapi (Nivelles), Vewi (producteur de plats préparés basé à Pont-à-Celles) et, côté espaces de restauration, Exki, Chez Bobonne et Forcado Pastelaria (Bruxelles).
La solution continue par ailleurs d’être développée en collaboration avec les professionnels du secteur – en ce compris “des restaurants et des chaînes de magasin d’alimentation, afin de rendre l’application la plus conviviale possible, en termes de comportement des fonctions, de visualisation de l’information, de suivi des courbes et incidents…”, déclare Olivier Willeman, directeur business development.
Au rayon fonctions, l’appli génère des rapports d’incidents systématiques: “tous les incidents touchant chaque frigo sont signalés. La surveillance est constante. Toutes les anomalies sont signalées, avec le moment précis de leur survenance, la durée… Cela permet aux frigoristes et à leurs équipes techniques de gagner du temps, chaque jour.”
Gains de temps, vision plus précise sur les incidents, sécurisation de la chaîne du froid figurent parmi les principaux arguments qu’utilise HoliTrack pour convaincre sa cible: “le fait par exemple que notre solution soit autonome, continue de fonctionner même en cas de panne de courant, et qu’elle évite les frais de câblage du fait que nos capteurs fonctionnent sur batterie, sont des éléments significatifs. Un autre avantage que nous pouvons également avancer, sur base de réalisations, c’est la possibilité pour l’utilisateur de réduire ses frais d’assurance grâce au gain de robustesse de la chaîne du froid.”
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.