Piximate a vu le jour en 2016. C’est un bel exemple de start-up qui a fait “pivoter” son modèle et l’orientation de son idée de départ.
A ses débuts, en effet, la société fondée par le trio Valerio Burgarello / Laure Uytdenhoef / Georges Caron (on doit aussi à ce dernier la jeune pousse Keemotion, revendue entre-temps) avait comme ambition de proposer une solution de centralisation de photos prises par exemple par les participants à un événement du genre festival.
L’idée a évolué progressivement afin de trouver un modèle économique plus porteur et une trame plus professionnelle. Direction: l’exploitation de contenus photo par des professionnels du marketing et les marques. La solution PixiTrack de Piximate a pour ce faire recours à des algorithmes de reconnaissance faciale, d’analyse, de classification voire d’interprétation du contenu-image. Pour identifier quoi au juste? Le genre, une évaluation de l’âge, et certaines émotions. De futurs développements sont envisagés pour affiner l’analyse à l’aide de nouveaux paramètres, ayant notamment trait aux influences culturelles (via la race, entre autres).
L’évolution du positionnement de la société est en outre loin d’être terminé. De nouvelles colorations sont ainsi venues s’ajouter à sa palette ces derniers temps. L’identification de quelques émotions est l’une d’elles. Une autre fonction supplémentaire sur laquelle travaille la start-up est la reconnaissance de plaques minéralogiques.
Piximate est par ailleurs l’auteur de la solution Piximate Plug & Play, une solution SaaS d’analyse et de gestion automatisées de contenus visuels. Les algorithmes, ici, analysent et quantifient le degré de qualité de photos et d’images (précision, saturation, contraste, nuances chromatiques…). Cette analyse permet par exemple de déterminer dans quelle portion d’une photo une société a plutôt intérêt à insérer son logo afin de capter plus sûrement le regard du lecteur ou de l’internaute. Principaux secteurs d’application: le marketing, encore et toujours, mais aussi le sport et la construction.
Dans ce dernier domaine, la technologie de Piximate pourrait être utilisée pour le repérage de la présence de personnes dans une zone déterminée, afin de contrôler la présence des ouvriers ou encore celle d’engins de chantier, ou encore le taux et type d’activités menées sur ce chantier. Que ce soit à des fins de contrôle “pur et dur” ou de sécurité…
Dans le monde de la distribution, les solutions d’analyse d’image de Piximate pourraient par exemple être utilisées pour la gestion des stocks ou le réapprovisionnement des rayons. “Mais ce ne sont là que des pistes possibles”, souligne Valerio Burgarello, co-fondateur et directeur technologique de la société. “Il nous faut nous concentrer sur un marché.” Et, pour l’instant, cela reste essentiellement le marketing.
Les émotions qui nous gouvernent – nous et le marketing…
Le terrain de jeu principal de Piximate est donc celui du marketing et des marques. La société désormais implantée à la Hulpe (elle a récemment quitté sa Louvain-la-Neuve natale) leur propose sa solution PixiTrack de reconnaissance faciale à des fins d’évaluation d’âge ou encore d’identification d’émotions. Le registre d’émotions est toujours encore limité puisque seuls quelques types d’état d’esprit peuvent être “reconnus” : satisfaction/contentement, mécontentement/colère, agacement, état d’esprit neutre. Avec quelques degrés de variabilité – par exemple, légèrement ou très satisfait.
Pour ce faire, l’algorithme repère un certain nombre de points à des endroits spécifiques du visage (bouche, yeux) qui se traduisent par des expressions faciales et révèlent ainsi les sentiments.
L’un des récents contrats décrochés par Piximate a fait le buzz puisque le client n’est autre que la Gendarmerie française. Le contrat ne porte certes encore que sur un projet-pilote mais pourrait déboucher sur quelque chose de plus juteux et d’emblématique.
Rassurez-vous – ou douchons d’emblée vos illusions: la reconnaissance faciale sur images vidéo que Piximate met en oeuvre pour une unité-test de la Gendarmerie ne vise pas l’identification des personnes mais, plus simplement, la classification des émotions qu’affichent les personnes se rendant au poste de gendarmerie. Le but? Une simple enquête de satisfaction.
Jusqu’ici, ce type d’enquête reposait sur une borne, placée à l’entrée, sur laquelle les individus étaient invités à encoder leur ressenti suite à la prise en charge dont ils avaient fait l’objet. Dans le cadre du test, les images vidéo seront donc analysées par les algorithmes de Piximate qui en déduiront trois états émotionnels: satisfait, mécontent ou neutre.
“Le but est de renforcer le processus de sondage via la borne et de déterminer si les résultats de l’analyse de visage concordent avec ce que les individus encodent sur la borne. Si les informations se recoupent, nous aurons démontré l’utilité et la pertinence de la solution PixiTrack”, explique Valerio Burgarello.
La phase de test devrait se terminer en mars, “date à laquelle nous devrions avoir récolté suffisamment de données pour déterminer si la solution est pertinente.”
Un certain degré de confiance
“Nos algorithmes”, explique Valerio Burgarello, “permettent d’identifier les principaux états d’esprit avec quelques degrés de variabilité. Chaque résultat d’analyse est fourni avec un degré de confiance. Mais il reste en effet difficile, parfois, de faire la différence entre colère et gros mécontentement dans la mesure où il faudrait ajouter la reconnaissance et l’analyse de gestes à celles des trais du visage pour un résultat plus précis.”
En combinant analyse d’émotion et fonction de comptage (qui était l’orientation première de la solution PixiTrack), la société est néanmoins en mesure de fournir à ses clients des chiffres et des indications utiles dans le cadre d’études de satisfaction ou d’évaluation de campagnes publicitaires ou promotionnelles. “Lors d’événements (salons, conférences…), une marque peut s’en servir pour affiner ou réorienter ses campagnes de communication ciblée. Par exemple, en déterminant que le volume de visiteurs satisfaits ou convaincus a plutôt penché du côté des hommes de plus de 40 ans alors que la marque veut surtout toucher des femmes de moins de 30 ans….”
Projet Auxipress
L’année dernière, Piximate a par ailleurs décroché, auprès d’Auxipress (suivi et analyse de médias), un contrat pour un projet-pilote dédié spécifiquement à la reconnaissance de logo sur tout support ou média – non seulement dans les espaces publicitaires des supports papier ou télévisuels et multimédias mais aussi dans les photos et messages publiés sur les réseaux sociaux. Objectif pour Auxipress: être en mesure de procurer à ses propres clients une “meilleure compréhension de l’image de leur marque dans les médias, la manière dont ces derniers traitent l’information les concernant et ainsi déterminer la valeur publicitaire de chaque marque.”
Le projet, toujours en cours, a débuté en juin 2018 et a livré un premier prototype. Technologies mises en oeuvre: apprentissage automatique, détection et analyse d’image, classification et gestion d’annotations.
Le projet débordera plus que probablement du “périmètre” médias tel qu’on l’entendait encore voici peu puisque les réseaux sociaux viennent bousculer les frontières. Les réseaux sociaux étant désormais considérés comme des médias, la présence d’un logo repéré sur le T-shirt d’un participant à un festival, ou en arrière-plan sur un quelconque support, photographié et relayé par les internautes, devient en effet une information utile pour les marques. “L’analyse et les rapports que nous élaborons pour les marques leur permettent de mesurer l’impact d’une campagne ou l’importance pour une marque de privilégier une visibilité sur tel ou tel événement afin de bénéficier de l’effet démultiplicateur des diffusions sur réseaux sociaux…”
Souriez, vous êtes “pixi-maté”…
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