L’ambition de Mobispot: donner un accès “instantané à un réseau de workspaces locaux qualifiés”. Autrement dit à des “tiers lieux de travail” permettant à des indépendants, collaborateurs salariés d’entreprises ou professionnels en tous genres de trouver un espace leur offrant les moyens de travailler de manière efficace (connexion Internet, réseau Wifi, services de support tels que support technique, mini-cantine…).
A ses tout débuts, l’équipe de Mobispot avait envisagé de créer de toutes pièces son propre réseau de “workspaces”, ce qui impliquait d’ouvrir de nouveaux espaces (même le concept de containers réaménagés, disposés le long des axes routiers avait été envisagé) et, surtout, d’assumer la charge d’une gestion immobilière.
Rapidement toutefois, Mobispot a décidé de partir vers un scénario plus “light”, financièrement, se positionnant comme intermédiaire fédérant un ensemble de “télécentres” déjà existants (centres d’affaires, centres d’entreprises, coworking spaces…) pour lesquels la start-up servirait de courtier d’espaces et de prestataire de services.
“Nous avons choisi de passer par eux pour nous éviter la charge de la gestion immobilière mais aussi parce qu’il est plus judicieux de s’appuyer sur des infrastructures déjà existantes, dont c’est le métier. Et aussi parce que nous pouvons leur amener une clientèle qu’ils ne touchent pas encore”, explique Pierre Vreuls, cofondateur de Mobispot.
Pierre Vreuls (Mobispot): “La proposition que fait Mobispot est de constituer un réseau virtuel des lieux de télétravail- centres d’affaires, centres d’entreprises, coworking spaces…”
Jusqu’ici, ces business centers attirent en effet essentiellement des indépendants, des personnes travaillant dans des PME, des commerciaux itinérants. La nouvelle clientèle promise est celle des grandes entreprises dont les collaborateurs peuvent avoir besoin de trouver des points de chute où venir travailler, de manière sporadique ou régulière, lors de leurs déplacements en clientèle, pour éviter les embouteillages…
Cet argument “nouvelle clientèle” ne vaudra par contre pas pour les smart work centers qui rejoindront le réseau, dans la mesure où leur cible de clientèle- à savoir, essentiellement les collaborateurs de grandes entreprises- est, sur papier, identique à celle de Mobispot. Voir notre article.
Le rapprochement entre ces deux réseaux est dès lors justifié par d’autres motivations. A savoir couvrir plus largement le territoire et doter les deux parties d’une plate-forme de gestion centralisée (enregistrement des usagers, comptabilité, facturation, contrôle d’accès…) qui rende la fréquentation des sites la plus souple et aisée possible pour les “smart workers”.
Un réseau encore à densifier
Mobispot sélectionne ses cibles selon plusieurs critères: implantation géographique, nature professionnelle de leur propre clientèle, équipement et services prestés… Chaque site doit en outre s’engager à mettre à disposition, à tout moment, un minimum de 4 workplaces (espaces partagés), ainsi que des espaces privatifs et des salles de réunion.
Dans l’état actuel des choses, le réseau Mobispot est encore relativement ténu (voir la carte ci-dessous). Les centres affiliés se situent essentiellement le long de l’axe Bruxelles-Anvers, du côté de Gand, de Courtrai ou de Namur.
La priorité immédiate est de couvrir davantage la Wallonie. En ce compris en embrigadant quelques coworking spaces, tel celui de La Forge, à Liège, qui s’est dit intéressé à rejoindre le réseau. Il faut aussi voir dans cette priorité déclarée, la raison pour laquelle un rapprochement a été recherché avec le réseau des smart work centers.
A ce jour (sans compter le réseau des 8 smart work centers), le réseau Mobispot compte 22 sites affiliés, dont 12 affichent deux étoiles (aucun centre n’entre encore dans la catégorie 3 étoiles).
Espaces ainsi mis à disposition: quelque 150 workplaces, une quarantaine de salles de réunion.
Objectif fixé pour ce mois de juin 2013: 40 sites, “de quoi offrir une capacité d’accueil pour 4 à 5.000 travailleurs.”
L’ambition est d’avoir mis en œuvre, en 2014, un réseau suffisamment dense pour que “quiconque trouve un espace de travail à un quart d’heure de l’endroit où il se trouve.” Du moins le long ou à proximité des grandes axes routiers.
Dans l’état actuel des choses et de densité du réseau, on n’en est pas encore là.
Rencontre d’intérêts
Pour l’aider à évangéliser le concept et à étoffer le réseau, Mobispot s’est tourné vers ALD Automotive avec qui un accord exclusif de prospection commerciale sectorielle a été signé.
“Les leasers sont en train de se positionner dans la perspective d’offres globales de mobilité pour les entreprises. A l’heure actuelle, le marché belge n’est pas encore mûr pour des ‘packages’ combinant à des degrés divers, voiture de société, abonnement de train, outils de mobilité…”, explique Pierre Vreuls. “Mais on y viendra. Notamment en raison de nouvelles dispositions légales et/ou fiscales, des problèmes croissants de mobilité… Il n’y a pas encore, dans le chef des entreprises, de politique stratégique en la matière mais cela devrait bientôt changer et les leasers se positionnent dès à présent.”
Pierre Vreuls (Mobispot: “Il nous faut accroître notre visibilité, nous faire entendre par d’autres canaux de communications…
L’intérêt d’ALD- se positionner comme “fournisseur de solutions globales de mobilité”- rencontrait par ailleurs un besoin de Mobispot. A savoir, entrer rapidement et de manière large sur le marché, à moindre coût. “En tant que start-up, nous avons peu de moyens et les marges sont faibles. L’accord avec ALD nous fournit d’office 15 commerciaux actifs et nous permet de bénéficier de leurs processus commerciaux, de leur expérience…”
Le contrat d’exclusivité n’est valable qu’un an (renouvelable chaque année) et uniquement sur le marché spécifique d’ALD. “Notre prospection commerciale passe donc entièrement par ALD, à l’exception de la prospection d’autres apporteurs d’affaires, qui nous permettrons de pénétrer le marché par d’autres voies”, souligne Pierre Vreuls. “Nous sommes en train de structurer notre offre et nous la proposerons, à l’été, à d’autres partenaires.”
Ce sera nécessaire pour réussir cette “pénétration rapide” dont rêve le cofondateur de Mobispot, pour étendre le réseau et pour convaincre plus efficacement la cible des grandes entreprises. “Nous visons ce créneau des grands comptes parce qu’il permet une pénétration plus rapide. Par contre, les cycles de décision y sont plus longs. Il nous faut donc accroître notre visibilité, nous faire entendre par d’autres canaux de communications…”
Au-delà de la cible des grandes entreprises, Mobispot prospecte également du côté des professionnels “nomades” (commerciaux, consultants…), des professions libérales, des patrons de PME (”dont certains aspirent à trouver un havre où travailler au calme régulièrement”), et des sociétés qui déménagent (les sites affiliés Mobispot pourraient servir de pied à terre temporaire).
Pour passer à la vitesse et à une envergure supérieures, Mobispot s’est en outre mise à la recherche de moyens financiers complémentaires. Opérant jusqu’ici sur fonds propres, elle a frappé à la porte de divers investisseurs et attend une réponse. Dans l’espoir de décrocher un financement “dans un délai de 6 mois.”
La “formule” Mobispot
La création d’un compte “téléworker” s’effectue au nom d’une entreprise ou en nom propre. Une ou plusieurs personnes peuvent être associées à un même compte.
Mobispot exige pour l’instant le pré-paiement (constitution d’une réserve, pouvant varier entre 25 euros et 1.000 euros). Le temps “consommé” est automatiquement calculé et déduit de la réserve constituée.
D’autres formules qu’un prépaiement (abonnement, forfaits…) pourraient être proposées à l’avenir mais la réflexion est encore en cours.
Chaque compte peut être associé à des droits d’accès personnalisés. Ce qui permet par exemple à une société d’autoriser un directeur à utiliser tous les services d’un centre (workplace, bureau privatif, salle de réunion…) tandis qu’un “moins gradé” devra se contenter de travailler dans un espace partagé ou encore n’aura droit qu’à un crédit plafonné.
Une fois le compte créé, l’utilisateur peut “consommer” du temps dans n’importe quel centre du réseau. A son arrivée, il s’identifie sur le terminal Mobispot installé à l’accueil à l’aide de son identifiant personnel et fait son check-out lorsqu’il quitte le centre. Son temps exact de consommation sera ainsi automatiquement calculé et défalqué.
Pour vérifier si un espace de travail est disponible dans le centre où il désire se rendre, l’utilisateur peut consulter le portail Mobispot qui renseigne en temps réel les disponibilités. Le moteur de recherche peut en outre lui indiquer un espace disponible dans un rayon géographique proche de l’endroit où il se trouve.
Seul bémol pour l’instant: l’application mobile n’est pas encore disponible. Son développement est en cours. Mise sur le marché prévue en octobre. Mobispot promet de supporter les environnements (iOS, Android…) “les plus répandus et/ou les plus utilisés par nos utilisateurs.”
Un réseau à plusieurs vitesses
La diversité potentielle des centres affiliés (business centers, coworking spaces, smart work centers…) laisse présumer une disparité non négligeable des services et conditions de travail qu’ils peuvent assurer aux hôtes de passage.
Mobispot a dès lors procédé à une catégorisation. Trois niveaux (de 1 à 3 étoiles) sont actuellement prévus: depuis le service de base pour la catégorie 1 (accueil personnalisé, réservation centralisée, Wi-Fi sécurisé) jusqu’à des garanties de service supérieur pour le 3 étoiles (équipement multimédia des salles de réunion, accès réseau sécurisé, bande passante garantie, connexion Wi-Fi individuelle, parking, services d’impression…). “Nous serons peut-être amenés à décliner les catégories de manière plus granulaire demain”, indique Pierre Vreuls.
Cette diversité dans le niveau de services implique par ailleurs que les tarifs appliqués diffèrent d’un centre à l’autre (de 7 à 9 euros par heure pour un workplace et des tarifs laissés à l’appréciation des centres affiliés pour les salles de réunion).
A noter que ces tarifs ne s’appliquent qu’aux utilisateurs qui s’affilient au service Mobispot. Comme précisé plus haut, un site faisant partie du réseau réserve un certain nombre de workplaces à cette clientèle. Le reste de ses espaces de travail répond à d’autres modalités et conditions d’utilisation. Les tarifs appliqués aux télétravailleurs qui sont des clients directs de chaque site peuvent donc être très différents.
Petit exemple. La réserve de crédit qu’exige Mobispot de la part d’un utilisateur ou d’une entreprise cliente est de 25 euros. Tout site faisant partie du réseau appliquera s’aligne sur ce tarif pour les clients qui passent par Mobispot pour réserver des places. Par contre, pour ses clients directs (qui ne passent pas par le “courtier” Mobispot), chaque site pourra exiger la constitution d’un crédit minimal plus important. La SCRL Smart Work Centers exige par exemple la constitution d’un crédit minimal de 500 euros.
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.