Un exercice de structuration d’une filière “med tech” (équipements, dispositifs médicaux, solutions de diagnostic…) est à l’oeuvre depuis quelques mois en Wallonie. Objectif: assurer une complémentarité, un maillage logique et cohérent entre une série d’acteurs – start-ups, incubateurs, labos de recherche, organismes d’encadrement et de financement, sous-traitants, espaces de production…
“Il y a, sur le territoire, tous les éléments d’accompagnement nécessaires à la naissance et à l’efficacité d’une filière dans ce domaine”, soulignent Agnès Flémal, directrice de l’incubateur WSL et Anthony Van Putte, directeur du pôle de compétitivité Mecatech, tous deux présents lors du lancement officiel de l’initiative HealthTech.Belgium. Et d’énumérer: l’incubateur WSL, en ce compris son espace salles blanches pouvant servir à des opérations de test et de prototypage, les différentes Invests, des pôles de compétitivité dont les thèmes touchent de près ou d’un peu plus loin aux technologies applicables au monde de la santé, le living lab WeLL dédié à l’e-santé, l’incubateur davantage orienté B2C LeanSquare…
Restait à mettre du liant et à “se mettre ensemble pour développer une vision commune.”
MedTech Wallonia était né
Tout comme à Bruxelles, autour de Lifetech.brussels, et en Flandre, avec MedTech Flanders (mais dans un configuration différente puisqu’il ne couvre pas les biotechs), la structuration du secteur était devenue nécessaire. Impossible d’ailleurs de demeurer éparpillés alors que les deux autres régions avançaient de leur côté… D’où la création de MedTech Wallonia – voir les partenaires en fin d’article.
Anthony Van Putte (Mecatech): “Le but est de fédérer les différents acteurs et de les faire collaborer.”
MedTech Wallonia se définit comme “point de contact et aiguilleur pour les projets et start-ups évoluant dans le domaine de l’e-santé et des dispositifs médicaux”. Il se propose ainsi d’être l’acteur qui veillera à ce que les porteurs de projets trouvent aisément et puissent solliciter les organismes pouvant répondre à leurs besoins, qu’il s’agisse d’aide à l’idéation, de validation de technologies ou de modèle économique, de recherche d’espaces de test, de (pré-)production, d’investisseurs…
Anthony Van Putte: “Le but est de fédérer les différents acteurs et de les faire collaborer. De leur apporter un accompagnement, depuis l’idée de départ jusqu’au produit fini. Sans oublier la gouvernance et la croissance.
Les capacités des Pôles, notamment, peuvent les y aider en puisant parmi les ressources et contacts de leurs membres, en faisant le lien vers des projets de recherche financés par la Région, en réfléchissant aux possibilités de fertilisation technologique croisée, avec application de technologies venant d’autres secteurs qui seraient utiles dans le secteur des soins de santé.”
MedTech Wallonia sera aussi le représentant de cet écosystème, tant au niveau national qu’international, pour promouvoir les acteurs locaux ainsi que leurs réalisations et leur ménager contacts et opportunités. Notamment en collaboration avec l’Awex et, demain, via Agoria qui, de son côté, assumera le volet aide à l’internationalisation pour les projets faisant appel à la “coupole” fédérale HealthTech.Belgium.
Des paroles aux actes
Première concrétisation de cette nouvelle union sacrée régionale: la participation de projets wallons au programme MedTech Accelerator, initiative purement bruxelloise dans un premier temps qui est aujourd’hui devenue trans-régionale, accueillant des porteurs de projets bruxellois, wallons et flamands. Nous vous en parlions dans notre article consacré au lancement de HealthTech.Belgium.
Autre action prioritaire: travailler à la visibilité du secteur ou de la filière, tant au niveau régional, national qu’international. “Les med tech, en Wallonie, c’est une centaine de sociétés, de la jeune start-up à l’acteur renommé comme IBA. Ensemble, elles emploient 3.500 personnes et représentent un chiffre d’affaires total de 650 millions d’euros”, souligne Anthony Van Putte.
“Un secteur né de la rencontre entre le monde de l’ingénierie et celui de la santé.”
“Le but sera non seulement de faire connaître les acteurs mais aussi de “vendre” [lisez: assurer la promotion et l’attractivité] des compétences, des infrastructures – notamment les salles blanches du WSL, les ressources du WeLL. Il s’agira aussi de faire se croiser les compétences, avec celles d’autres secteurs: mécanique fine, électromécanique, production, spatial…”
L’espoir est aussi de donner une nouvelle dimension au living lab WeLL qui, pour l’heure, a essentiellement noué des contacts et des relations de partenariat avec le CHU de Liège mais qui espère convaincre d’autres institutions hospitalières de s’intéresser à l’innovation ouverte et aux processus de co-création avec les utilisateurs finaux.
Plusieurs pistes sont envisageables. Par exemple, la création de centres d’innovation médicale au sein-même des hôpitaux afin de faire émerger un maximum d’idées et de favoriser l’“extraction” de ces idées et technologies nouvelles, nées dans les labos universitaires ou hospitaliers, pour les “exposer” aux acteurs industriels.
Partenaires de MedTech Wallonia:
- l’incubateur des sciences de l’ingénieur WSL qui fait office de poisson-pilote et de coordinateur
- le living lab e-santé WeLL
- les pôles de compétitivité BioWin et MecaTech
- LeanSquare: incubation et financement de projets B2C créatif (notamment dans le secteur de la santé)
- Cide-Socran, organisme liégeois d’accompagnement à la création et au développement de projets et d’entreprises innovants ou à fort potentiel de croissance
- les incubateurs i-Tech de Gosselies (secteurs des biotechnologies, des sciences de l’ingénieur et des technologies de l’environnement) et WBC de Liiège (sciences du vivant, biotechnologies médicales, environnementales et agro-alimentaires)
- B2H (Bridge2Health), plate-forme via laquelle les porteurs de projets peuvent trouver conseils et accompagnement auprès de chercheurs et professionnels de l’univers hospitalier auprès du CHU de Liège et de l’ULg ainsi que des spin-offs qui en ont déjà émergé
- et le BioPark (Gosselies) qui regroupe des instituts de recherche universitaire, des entreprises, des organismes de valorisation de la recherche ainsi qu’un centre de formation dans le secteur des biotechnologies.
La gouvernance de la plate-forme sera assurée conjointement par WSL, BioWin et Mecatech.
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