Belnet est une administration pas tout à fait comme les autres. Elle dépend du gouvernement fédéral mais a son budget propre, dispose d’une comptabilité autonome et peut émettre des factures.
Surtout, elle peut réinjecter ses revenus afin de développer ses activités. Sa mission: répondre aux besoins en télécommunications des secteurs de la recherche et de l’enseignement.
Réseau 100 Gbit/s
Né voici 20 ans (voir le petit rappel historique ci-dessous), le réseau Belnet s’apprête à une mise à niveau assez conséquente « Nous allons migrer vers un nouveau réseau et passer sur une infrastructure 100 Gbit/s avec, par fibre, non plus 24 mais 80 canaux”, indiqueJan Torrelle, le directeur de Belnet. “Les appels d’offre vont partir dans le courant du deuxième trimestre 2013 et le nouveau réseau sera opérationnel à l’été 2014. »
Des services de plus en plus spécifiques viendront s’y appuyer, comme Belnet R&E Federation ou Eduroam. “Le concept de fédération de recherche va devenir central pour le fonctionnement d’autres services avancés. Il permet d’identifier de manière unique et sécurisée l’identité de l’utilisateur sur notre réseau. Prenons un exemple. Une société comme Microsoft souhaite faire bénéficier les étudiants universitaires de tarifs licence avantageux. Pour ce faire, ils doivent pouvoir vérifier l’identité des utilisateurs qui se connectent et déclarent correspondre aux conditions. Comment? En demandant des listes d’étudiants aux universités. Mais les noms changent sans cesse et la communication de listes d’adresses n’est pas bien perçue dans le monde universitaire. Ici, la fédération va permettre, en temps réel, de dire si oui ou non l’utilisateur qui se connecte à la page de Microsoft est bien un étudiant. Quant à Eduroam, il va permettre aux étudiants d’accéder aux résaux WiFi d’autres universités avec un seul et même login, à svoir celui de l’établissement où il est inscrit. Et ce, non seulement en Belgique, mais dans l’ensemble des réseaux de recherche dans le monde. »
Inévitables nuages
Impossible d’y échapper. Au terme d’une enquête utilisateurs, les besoins identifiés sont le stockage, la sauvegarde délocalisée, les services redondants, la virtualisation et la flexibilité. La réponse de Belnet: un « Belgian Research Cloud », avec deux projets démarrés qui portent le stockage et les serveurs virtuels.
2.000 km de fibres dédicacées
Retour sur l’historique. « En 1989, le gouvernement a décidé de mettre en place un réseau dédié pour la recherche- le NREN (National Research Network) », rappelle Jan Torrelle. Il devenait opérationnel en 1993, comptant alors 30 clients. A l’époque, la bande passante était de 64 Kbit/s. « C’était extrêmement performant et cher!. Aujourd’hui, Belnet propose une largeur de bande quasi illimitée! »
Pour mémoire, Belnet fait partie de l’Etat Fédéral. Placé sous la coupole du SPF Politique Scientique, il dispose d’un statut de service d’Etat à gestion séparée. « En 2012, notre budget était de 14,5 millions d’euros, dont 59% viennent de notre dotation annuelle et 23% des services que nous proposons ».
Pourquoi un réseau dédicacé à la recherche « Il faut remonter à l’histoire d’Internet, né aux USA du giron universitaire. Typiquement, les besoins des chercheurs ne peuvent trouver une réponse chez les opérateurs traditionnels, au vu des coûts d’investissement et des besoins en technologie dernier cri comme l’IP v6, le P2P ou l’Any2Any que leur travaux impliquent. » D’où la création de réseaux spécialisés. « A l’échelle européenne, cette fédération des réseaux de recherche a pour nom Géant. Elle comptabilise 110.000 kilomètres de fibres dans 40 pays pour 8.000 organisations connectées et 40 millions d’utilisateurs. De façon globale, Géant dispose de passerelles avec tous ses alter-égo de par le monde, aux USA, en Amérique du Sud ou en Afrique. »
En Belgique, 200 organisations, universités, collèges, centres de recherche, services publics et administrations sont connectées à un réseau haut débit de 2.000 kilomètres de fibres. Il dessert gratuitement 750.000 utilisateurs. « Ils ont accès à un réseau Ipv6 complètement débarrassé de tout trafic commercial: cette indépendance est une des caractéristiques de Belnet à laquelle nos « clients » sont le plus attachés ».
Une bonne fibre
Pourquoi la fibre optique? « C’est un support qui permet d’implémenter des services réseau très avancés. Sur un seul câble, nous pouvons activer simultanément 24 canaux de transmission qui pourront fonctionner de manière tout à fait indépendante. Nous pouvons par exemple dédicacer un canal pour l’accès global Internet, et un autre pour interconnecter trois universités et créer un réseau privé. C’est par exemple le cas pour le réseau qui relie directement entre eux les superordinateurs de Gand, Anvers, Bruxelles et Louvain. »
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