B12 Consulting, société néolouvaniste positionnée sur le créneau du conseil, du développement d’applications sur-mesure et de la réalisation de projets orientés analytique, est clairement engagée dans un processus de croissance. Deux ou trois nouvelles recrues viendront rejoindre ses rangs cet été, renforçant un effectif qui frôle actuellement la dizaine de personnes. Et la société compte s’installer dans ses propres locaux d’ici un an, là où elle est actuellement encore hébergée au CEI (centre d’entreprises).
Les projets et missions que réalise la société concernent aussi bien des start-ups – telles que YouMeal ou Bright Link, deux spin-off de l’UCLouvain – que des grandes sociétés ou des PME. Sans distinction de secteur.
Son catalogue de clients inclut des sociétés actives dans le secteur de l’immobilier, de la chimie, de l’énergie, de la grande distribution, de la gestion des ressources humaines…
“Le dénominateur commun aux missions que nous prenons en charge est le caractère innovant du projet, le fait que le client s’attaque à une nouvelle problématique ou soit à la recherche d’une solution nouvelle pour une problématique existante”, explique Vincent Boucher, co-fondateur et associé-gérant de B12 Consulting.
Il évoque, à titre d’exemple, le projet réalisé pour la société DentiSphere, auteur d’un logiciel de gestion à destination des dentistes. “L’équipe était en quête d’une approche nouvelle, en termes de plate-forme de gestion et de dématérialisation pour faire du cloud au départ d’une plate-forme desktop. Les concurrents se contentaient de recourir au cloud pour les fonctions de sauvegarde.
L’idée mise en oeuvre pour DentiSphere a consisté à passer au cloud pour l’ensemble des fonctionnalités: gestion d’agenda, listes de client, gestion des attestations, comptabilité… Mais tout en conservant la dimension desktop étant donné qu’une interaction avec les matériels et dispositifs médicaux physiques demeure nécessaire.”
B12 Consulting mène donc de front trois types d’activités: développements logiciels sur-mesure (pour environnements dekstop, Web ou mobiles – compétences en Python, Node JS, Scala, Angular… “voire C# si le client l’exige”), projets d’analyse avancée de données (statistiques analytiques, apprentissage automatique, simulation numérique) et prestation de conseils (aide à la structuration de projets de start-ups, conception d’algorithmes, conseils en conception d’interface ou UX…).
Des profils “pointus”
Par la force des choses, en raison de son positionnement, B12 Consulting compte dans ses rangs des développeurs, designers et codeurs mais une bonne partie des effectifs présente des profils scientifiques, “des personnes issues de la recherche scientifique, avec un ou plusieurs doctorats ou post-doctorats en poche, capables de traiter des problèmes spécifiques, de challenger des hypothèses, de les reformuler ou simplifier, et ce, en totale autonomie.”
La moitié de l’équipe – sans compter les trois fondateurs (Michel Herquet, Geoffroy Piroux et Vincent Boucher) – présente ce genre de profil. “Et l’autre moitié a au moins une formation en mathématique, en ingénierie, en science informatique ou en physique…”
Les nouvelles recrues engagées cet été restent dans la lignée: une ingénieure civile électricienne avec finalité “Biosystems Engineering”, issue de l’UMons, et un porteur de master en data sciences, venu de l’UCLouvain.
La société rencontre-t-elle des difficultés de recrutement pour de tels profils? “Dénicher les profils data scientist ne nous pose pas de difficultés parce que nous sommes connus. Par contre, et plus particulièrement encore cette année, nous rencontrons des problèmes de recrutement pour des développeurs et profils IT. Il y a, en la matière, une réelle pénurie sur le marché !”, déplore Vincent Boucher.
Les vertus de la mixité
Bref détour par des considérations davantage RH, pour signaler que la diversité est devenue quasi une règle de base chez B12 Consulting: diversité (croisée) des diplômes et compétences, diversité en termes de provenance géographique des collaborateurs (on trouve des diplômés passés par les Etats-Unis, Israël, un Slovène, un Monténégrin, une Brésilienne…) mais aussi mixité genrée.
Vincent Boucher (B12 Consulting): “Nous souffrons, en Belgique, d’un manque d’intérêt général pour les sciences. Il y a sans doute quelque chose à faire du côté des autorités pour lever les limitations à l’émigration. Ce serait dommage et on ne peut d’ailleurs tout simplement pas se permettre, en Belgique, de louper le train des développements IT et technologiques en raison des freins légaux mis à l’accueil de diplômés ou masters en sciences informatiques….”
Sur les 18 collaborateurs que comptait l’équipe avant l’été (fondateurs compris), on dénombrait cinq femmes. Et l’une des deux nouvelles recrues estivales est une femme.
Le hasard a évidemment sa dose de responsabilité dans cette représentativité mais Vincent Boucher aime à souligner qu’il y a une “responsabilité sociétale à être attentif à un maximum de mixité. Les femmes n’apportent pas forcément de meilleures solutions mais bel et bien d’autres solutions. Or, quand on se trouve devant un problème de gestion, il faut proposer un maximum de pistes.
Par ailleurs, statistiquement, la moitié des utilisateurs sont des femmes. On ne peut donc s’appuyer, pour les développements, sur une équipe uniquement composée d’hommes. Il faut pouvoir développer une solution qui soit équilibrée, en termes technologiques, de résolution du problème, d’interface et de “user expérience”, ou d’autres dimensions encore…”
En soutien et/ou en amorce
D’une manière générale, B12 Consulting privilégie un transfert de la propriété intellectuelle générée lors des projets réalisés pour les clients. “Nous intervenons en effet pour assister les clients dans ce qui est leur coeur de métier. Ce qui est mis en oeuvre, ce sont leurs algorithmes, entraînés et appliqués à leurs données. Nous veillons à bien documenter le code créé de telle sorte à favoriser la transmission des connaissances et nous accompagnons également la société en termes de bonnes pratiques pour la gestion de projet.
Vincent Boucher (B12 Consulting): “Si une société veut se doter d’une équipe technique propre pour l’avenir, pour porter le projet, en concevoir d’autres, évoluer, elle doit avoir la capacité de le faire et nous sommes là pour les aider.”
Si une société veut se doter d’une équipe technique propre pour l’avenir, pour porter le projet, en concevoir d’autres, évoluer, elle doit avoir la capacité de le faire et nous sommes là pour les aider.”
Bien entendu, il arrive que le client ne désire pas investir dans ces compétences et aptitudes (développeurs, data scientists…) et préfère s’appuyer sur B12 Consulting au long cours. “Nous assurons alors le suivi, l’amélioration des algorithmes, l’évolution des fonctionnalités.”
Vincent Boucher souligne d’ailleurs qu’il est “souvent difficile pour une société [en particulier une petite structure] de créer sa propre équipe technique. Cela exige de savoir recruter les bons profils, souvent senior, d’avoir la capacité de challenger cette équipe et de la faire évoluer, voire de la fidéliser.”
A cet égard, il estime que les investisseurs attendent généralement trop de choses des start-ups: “ils se trompent en espérant ou en poussant une jeune pousse à engager une équipe technique complète. C’est là un véritable défi. C’est certes possible mais la société doit déjà avoir une certaine masse critique. Il faut lui laisser le temps de se développer…”
BrightLink, Stormbee, GesPodo..
Pour la start-up Bright Link, l’équipe de B12 Consulting est intervenue pour développer la plate-forme numérique de gestion du capital humain imaginée par la start-up et encadrer le volet analytique.
La solution vise à permettre aux entreprises d’analyser les résultats d’enquêtes ou des rapports orientés prévention et bien-être au travail. Créée en 2016, la spin-off de l’UCLouvain a vu le jour afin de commercialiser la version dématérialisée du test PBT (Preventing Burnout Test), un test développé par les chercheurs de l’université et qui s’appuie sur une approche et une analyse scientifiques des risques multi-factoriels de burn out.
Au-delà de l’identification et de l’analyse des facteurs de risques, la plate-forme génère des explications et recommandations. Les rapports générés confrontent la situation de la société (dans son ensemble ou département par département) avec la situation d’autres entreprises ou de la population active globale. L’analyse sociodémographique peut être thématisée – par département, zone territoriale, catégorie de population, classe d’âge…
Le burn-out. Une délicate histoire d’équilibre… – Source: Bright Link – université Worcester.
Cela implique notamment une manière bien spécifique de traiter et d’analyser des données très personnelles, voire sensibles. Là encore, les compétences de B12 Consulting ont été mises à contribution.
“Il fallait développer un mécanisme qui permette de mettre des limites à la profondeur d’analyse, garantir l’anonymisation sans impacter la pertinence de l’analyse et le dégagement de conclusions pour les améliorations à apporter au sein d’une entreprise”, explique Vincent Boucher.
“Bright Link ne disposait pas en interne d’une équipe technique capable à la fois de développer la plate-forme, les mécanismes d’accès aux questionnaires ou de garantir la confidentialité des résultats.” D’où l’intervention de B12 Consulting.
Autre client: Stormbee, concepteur gantois d’un drone équipé d’un Lidar qui lui permet de réaliser une mesure plus précise des dimensions et particularités de bâtiments (par exemple), via constitution de nuages de points 3D. Les compétences analytiques de B12 Consulting ont été mises à contribution pour développer un logiciel qui transforme les tranches 2D générées par l’engin en formes 3D (calibrage des données, reconstruction du nuage de points 3D).
“Par le passé, l’opération pouvait prendre plusieurs jours. Grâce au logiciel imaginé, la reconstruction/calibration se fait automatiquement en l’espace de quelques minutes ou heures en fonction du degré de précision visé.
“Nous nous sommes appuyés sur des librairies existantes mais nombre d’algorithmes ont été créés de toutes pièces”, souligne Vincent Boucher. “Le logiciel découpe les sections du scan qui ont une pertinence, réassemble les données en tenant compte des mouvements du drone et du degré de calibrage des dispositifs de collecte (GPS, Lidar).
Quand le smartphone devient un allié des podologues… L’application Gespodo à laquelle B12 COnsulting a contribué.
Dernier exemple de projet mené par B12 Consulting que nous citerons ici: celui réalisé à la demande de GesPodo, start-up d’Enghien créée par un podologue qui a eu l’idée de fabriquer des orthèses plantaires personnalisées par scanning 3D et production sur-mesure.
“De par son métier, Thierry Van Meerhaeghe connaissait les règles empiriques et disposait d’une masse de données issues de sa pratique de kinésithérapeute-podologue. Il avait également pu constater les besoins et incohérences de la pratique traditionnelle et voulait affiner l’efficacité des orthèses en recourant à un algorithme analytique” (1), explique Vincent Boucher. Bien entendu, il ne disposait pas des compétences requises pour mettre son idée en pratique.
B12 Consulting est donc intervenu à différents niveaux: réflexion et conseils en matière d’exploitation des données, développement de l’appli mobile pour scan 3D, développement du potentiel d’apprentissage automatique pour l’analyse des nuages de points générés et transposition en modèles. Du machine learning a également été mis en oeuvre pour la classification des données en morphologies pertinentes.
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(1) La solution GesPodo se base sur les capacités… du smartphone. Une appli de balayage 3D génère un modèle 3D (nuage de plusieurs centaines de milliers de points) des empreintes plantaires – bien physiques, elles. Le fichier est alors injecté dans un système de CFAO pour production de l’orthèse personnalisée.
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