Cet été, Wallimage Entreprises fête ses 10 ans d’existence. Créée par le gouvernement wallon afin d’étendre le spectre d’activités du fonds Wallimage au-delà du terrain classique des séries et de longs métrages (couvert par Wallimage Coproductions), la branche Entreprises veut servir à la fois de partenaire financier et d’aide à la structuration (sous-)sectorielle pour des acteurs évoluant dans le monde des nouvelles technologies audiovisuelles, des contenus interactifs et/ou immersifs… A ce titre, Wallimage Entreprises s’intéresse aux extensions et déclinaisons transmédia de séries et longs métrages, à la réalité augmentée et/ou virtuelle, aux jeux vidéo et au gaming et, depuis le début de l’année, aux “music tech”. Fil rouge commun et condition sine qua non pour espérer retenir l’attention du fond: haute dose d’innovation et narration. Relire le portrait que nous en faisions en début d’année.
Le raisonnement est toujours celui de ses débuts: “contribuer à structurer un secteur qui implique une prise de risque plus importante pour faire émerger des acteurs locaux, procurer un financement structurel à des projets innovants ou aux sociétés qui en sont à l’origine”.
Bien souvent, de tels projets et les acteurs qui les portent impliquent un investissement important à long terme avec des marges limitées, ce qui n’a pas pour effet de retenir l’attention des investisseurs classiques, qui s’appuient sur des raisonnements de pure rentabilité commerciale (quasi-)immédiate. Mais ce sont par ailleurs des secteurs et sous-secteurs qui représentent un important potentiel de croissance, à condition qu’ils trouvent des financements et quelques pieds à l’étrier.
Les perspectives du “polymedia”
D’où viendra la progression des activités et des interventions de Wallimage Entreprises? Les nouvelles technologies appliquées à la sphère-kaléidoscope de l’audiovisuel attireront sans doute le plus gros de l’attention.
Le paysage des acteurs locaux fait en effet apparaître une situation “carton plein” du côté des productions cinématographiques classiques. “Lorsque Wallimages fut lancé voici 16 ans, le but était de générer, pour la région, des retombées économiques [investissements des productions] à hauteur de 150%. Depuis environ 4 ou 5 ans, nous sommes à 400%”, indique Philippe Reynaert, administrateur délégué de Wallimage Entreprises. “Nous ne voulons pas aller au-delà. Dans ce registre du cinéma traditionnel, nous avons atteint notre vitesse de croisière, une masse critique. Nous ne voulons pas spécialement attirer de grands acteurs. Pas plus que nous n’n’avons par exemple besoin d’un cinquième studio d’effets spéciaux en Wallonie.
Par contre, il manque encore des studios son, un studio d’animation – domaine dans lequel Keywall ne peut suffire à la demande.
Le marché de la télévision fait montre d’un énorme frémissement. Raison pour laquelle le studio TV Faktory voit le jour à La Louvière [avec deux plateaux plus que spacieux – respectivement 500 et 2.000 m2 – avec de nombreux espaces libres sur le terrain de 22.000 m2].
Mais c’est du côté des nouvelles technologies que les perspectives et potentiels de croissance sont les plus marqués.” Du côté donc des agences digitales. Notamment du côté de la réalité virtuelle et augmentée “qui sont l’avenir du gaming. Il y a là un territoire important à occuper. Et comme tout va vite dans le domaine du digital, il ne s’agit pas de laisser passer le train.
Notre volonté est dès lors d’apporter notre soutien aux structures en place mais aussi de créer les conditions favorables pour que d’autres structures s’y ajoutent – car il y a encore des places à prendre.”
Il est une dimension supplémentaire que Wallimage désirerait ajouter à ses interventions: le soutien aux formations de profils et de talents spécialisés en audiovisuel, sous toutes ses formes – depuis les effets spéciaux jusqu’aux technologies immersives. L’ACA (Centre d’Accompagnement des Compétences Audiovisuelles) pourrait ainsi revivre sous une nouvelle forme – avec deux sous-spécialisations qui s’implanteraient l’une à Liège (audiovisuel, TV), l’autre du côté de Charleroi (animation…). Affaire à suivre.
Wallimage Entreprises en quelques chiffres
lancement en 2008
une quarantaine de projets soutenus à ce jour
32 sociétés actuellement en portefeuille
6 investissements en cours de validation
16 millions d’euros de capital
2 à 3 millions d’euros investis par an
avec, en perspective, une recapitalisation au cas où le tax shelter dédié au gaming verrait (finalement) le jour, perspective qui nécessiterait de mettre davantage le paquet pour booster ce secteur
Exemples de prise de participations ou financements:
cinéma numérique: Dame Blanche
studio d’animation et graphisme: DreamWall/KeyWall
studios d’effets spéciaux: Miros Image
agences digitales: Fishing Cactus, Big Bad Worlf, SuperDog, Tapptic
music tech: MOD Devices (start-up allemande qui devrait transférer son siège en Wallonie)
citons encore d’autres sociétés telles que CommuniThings, Vigo Universal, Motion Tribe ou MeMovie.
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