Thierry Dosogne (Vigo): “accélérer encore pour rester en pointe”

Interview
Par · 25/03/2016

Qu’est-ce qui a motivé Thierry Dosogne, devenu business angel après une carrière dans divers groupes multinationaux, d’investir et de s’impliquer dans le développement de Vigo Universal? Quel rôle lui-même et les autres membres du conseil d’administration joueront-ils à l’avenir?

La première rencontre entre Christophe Hermanns, fondateur de Vigo Universal, et Thierry Dosogne, business angel (voir son portrait en fin d’article), se situe en septembre dernier. Une rencontre qui, par conviction sur le potentiel tant de la société, de sa technologie que de son directeur, allait le conduire à s’impliquer dans l’accompagnement de la société namuroise. A commencer par une assistance dans une opération de levée de fonds.

Opération réussie puisque Vigo a levé 1 million d’euros en ce mois de mars (voir notre article). Ayant lui-même participé à ce tour de table, Thierry Dosogne est aujourd’hui président du nouveau conseil d’administration de la société.

Régional-IT: Qu’est-ce qui vous a attiré chez Vigo? Quel rôle vous-même et les autres membres du conseil d’administration jouerez-vous?

Thierry Dosogne: Toutes les activités de Vigo sont intéressantes. Le rôle que nous jouons consiste à aider la société à cibler ses marchés, à s’orienter vers des choses qui généreront le plus rapidement du business. Le conseil d’administration est là pour pousser Vigo vers certaines cibles mais il n’y a rien à jeter dans son offre. Il faut simplement mettre davantage l’accent sur certaines choses.

Comité de pilotage

A la faveur de la levée de fonds, la sprlu Vigo s’est transformée en société anonyme.

Le conseil d’administration est présidé par Christophe Dossogne, business angel qui a aidé Vigo à mener à bien cette levée de fonds. Siègent au conseil d’administration: Christophe Hermanns, fondateur et directeur de Vigo, Noémie Lardinois, chef de projet chez Vigo, ainsi que des représentants de Wallimage Entreprises (qui a investi), du groupe d’investissement Angel BEyond 3 et de Meeus Invest.

C’est ce support que Christophe Hermanns attend de nous. Il est surtout un créatif, quelqu’un qui peut avoir 10.000 idées par jour…

Idées qu’il faut donc canaliser… 

L’une des cibles évoquées pour le développement d’opportunités est celui du monde belge du football. Pouvez-vous en dire davantage?

Le 3D Body Scan est un puissant instrument. L’une des idées est de scanner les célébrités, les grands joueurs – avec l’accord, évidemment, des clubs qui détiennent leurs droits à l’image. Une fois les avatars 3D des joueurs disponibles, plein d’utilisations deviennent possibles. On peut par exemple imaginer installer des portiques de scanning dans les clubs ou aux stades où les fans pourraient eux aussi faire prendre leur portrait 3D et dès lors faire produire des figurines ou des applis pour jouer au football aux côtés de leurs stars préférées [virtualisées]. Le 3D Body Scan est donc un outil marketing potentiellement intéressant pour les clubs pour fidéliser et amplifier l’intérêt de leurs fans. Reste à convaincre quelques grands clubs ou encore les Diables Rouges…

Thierry Dosogne: “Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le talent des entrepreneurs. C’est cela qui déclenche la passion.”

L’un des axes majeurs d’activités de Vigo est la réalité virtuelle et augmentée. C’est là un domaine en plein essor qui attire énormément d’acteurs. Comment Vigo peut-il se distinguer de la masse et réussir? Quels sont ses arguments?

L’avantage de Vigo réside dans sa technologie, tant logicielle que matérielle, qui est plus rapide que les autres. Il faut maintenir cet avantage et accélérer encore la technologie pour rester en pointe. C’est comme cela que Vigo pourra percer. En étant meilleur et plus rapide que les autres…

Ce qui suppose aussi des moyens financiers. D’où l’allusion qui est d’ores et déjà faite à de futurs tours de table?

En effet.

A quoi serviront les fonds levés en ce mois de mars [pour rappel : un million d’euros ] ?

Ils financeront notamment le déploiement de l’équipement, l’ajout de nouveaux 3D Body Scans, pour faire face à la demande. Ils permettront aussi de renforcer les compétences marketing, commerciales et R&D.

Notre priorité est le marché et les pays limitrophes. Lorsqu’il s’agira d’adresser une zone géographique plus large – les Etats-Unis mais aussi, en particulier, l’Asie -, il faudra déployer davantage d’efforts commerciaux et disposer de fonds de roulement plus importants. Plus tard, dans 2 ou 3 ans, il faudra donc lever de nouveaux moyens. Mais il s’agit d’abord de garantir un niveau de crédibilité et une masse suffisante. Ne brûlons pas les étapes…

Vigo parle, au rayon réalité virtuelle et augmentée, de partenariats spéciaux qui pourraient être passés. En dehors de la cible football, de quoi parle-t-on?

Des solutions de branding ont déjà été réalisées pour Coca Cola ou Philips. Et il y a aussi le volet événementiel…

Quelle part des activités, le B2B représentera-t-il pour Vigo?

A terme, le business pur pourra sans doute représenter 75 ou 80% du chiffre d’affaires. Mais la frontière entre B2B et B2C est parfois difficile à établir. Où classer par exemple les événements réalisés dans des parcs d’attraction? Il y aura beaucoup de B2B2C…

Profil-minute de Thierry Dosogne

Ingénieur commercial de formation, Thierry Dosogne a notamment occupé des postes de direction chez Procter & Gamble, Schlumberger, Ferrero, Conagra et CBR, dont il fut notamment le directeur financier et stratégie avant d’être nommé directeur général Asie.

Après cette carrière, en partie internationale, il dit avoir été tenté par le lancement d’une start-up, rêve qu’il n’a pas pu réaliser mais qui l’a amené à se transformer en business angel. “J’ai ainsi pu rencontrer des gens passionnants.”

Des préférences dans le type de sociétés dans lesquelles il injecte des fonds? “Pas de préférences en termes de secteurs, si ce n’est que je n’investis pas dans des sociétés orientées Internet. Je n’y ai pas réellement de valeur ajoutée à apporter et bien d’autres s’en chargent… Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le talent des entrepreneurs. C’est cela qui déclenche la passion.”