Saskia van Uffelen: “la technologie n’est pas le problème – c’est l’écosystème qui n’est pas prêt”

Interview
Par · 08/06/2016

Saskia van Uffelen est l’une des figures connues du secteur informatique belge. Non seulement en raison de son parcours – aujourd’hui directrice d’Ericsson Belgique-Luxembourg après avoir piloté Bull -, mais aussi parce qu’elle a été désignée “Digital Champion” pour la Belgique (voir encadré ci-dessous).

Elle fut également l’un des membres du comité Digital Minds for Belgium mis sur pied par le Ministre Alexander De Croo lors de la préparation de son Plan numérique et elle est à l’origine du Belgian National Coalition for Digital Skills & Jobs.

Elle jette toujours un regard acéré, “no nonsense”, sur l’évolution des technologies et surtout sur les besoins, lacunes et opportunités qui se présentent pour les acteurs locaux.

Dans la foulée d’un événement consacré à l’évolution vers le 5G, nous l’avons interviewée pour recueillir sa vision sur les infrastructures nécessaires au (re)déploiement économique futur, sur les implémentations mais surtout sur les conditions de réalisation – et elles sont loin de se limiter à des considérations d’ordre financier – ainsi que sur les éléments, positifs ou moins positifs, qu’elle discerne dans la politique numérique wallonne.

Régional-IT: Vous aviez récemment organisé un événement intitulé “The Road to 5G”. Il s’agit là d’un sujet très débattu, avec des implications importantes pour l’équipement du territoire, le support futur de l’économie, le financement de ces infrastructures, le risque de voir se concrétiser une Belgique à deux vitesses avec un déploiement moindre au sud du pays. Sans compter que certains voudraient encore accélérer le mouvement, estimant qu’un agenda 2020 n’est pas assez serré… Quelle est votre vision des choses?

Saskia van Uffelen: Notre événement avait sciemment été intitulé “the road to 5G” parce que l’évolution nécessaire peut apparaître comme troublante.

On a déjà le 2G, le 3G, le 4G. Tout le monde pense que ce sera encore mieux et plus rapide avec le 5G. Il faut en fait le placer dans un contexte plus large. La technologie en est un élément mais le changement de l’économie est un paramètre encore plus important.

Vous pouvez développer?

Premier élément: l’inversion de la relation consommateur-fournisseur.

Par le passé, toutes les sociétés définissaient leur offre, la produisaient et les clients étaient obligés de l’acheter. Aujourd’hui, ils sont connectés et la relation s’est inversée. C’est le client qui choisit les éléments pour acheter ce qu’il veut. Parce qu’il dispose de plus d’informations, il peut changer de fournisseur d’électricité ou d’opérateur télécoms, là où, hier, il était contraint de subir ce que lui disait le fournisseur.

“Digital Champion”. Kesako?

Cette initiative européenne, lancée en son temps par la Commissaire Neelie Kroes, visait à désigner, dans chaque pays de l’Union, un “ambassadeur” chargé de promouvoir l’apprentissage des compétences numériques et la lutte contre la fracture numérique. Publics-cibles: les enfants, les étudiants mais aussi les adultes.

En Belgique, c’est Saskia van Uffelen qui a été sélectionnée, dès 2012, pour remplir ce rôle.

Deux exemples d’objectifs que se donne la Belgian National Coalition for Digital Skills & Jobs: “encourager 20.000 enfants (dont au moins 40% de filles) à participer à une séance de codage d’ici 2020” ; “familiariser au moins 80% des jeunes de 18 ans aux technologies numériques, c’est-à-dire qu’ils soient à l’aise avec les applications numériques et qu’ils disposent d’un certain nombre d’aptitudes numériques qui leur serviront plus tard sur le marché de l’emploi.” Plus d’informations sur le site DigitalChampions.be.

Dans le cadre de son mandat, Saskia van Uffelen s’est donnée trois priorités: l’e-éducation, l’e-commerce et les e-compétences.

Son espoir – et ambition – au-delà de la promotion des initiatives numériques en tous genres qui voient le jour en Belgique: attirer davantage de Belges vers le monde et la pratique du numérique et “changer l’image “geek” qu’a encore le secteur ICT en Belgique”.

Quelques mots sur les 3 priorités identifiées?

L’e-éducation. “Je veux encourager les compétences numériques au niveau de l’enseignement parce que c’est la seule manière de développer les indispensables compétences ICT des jeunes afin de les rendre suffisamment concurrentiels sur le marché actuel du travail.”

L’e-commerce, “pour stimuler l’économie”. “La transformation numérique de la société ne peut que conduire à la prospérité économique. En acquérant les compétences numériques adéquates, il sera possible à davantage de gens de prendre conscience de l’importance de l’économie connectée.”

La génération des compétences ICT dans la population belge. “Parce que les familles défavorisées sont souvent confrontées à une foule d’obstacles, tels que des coûts élevés, l’absence de compétences numériques ou un manque de confiance dans leur propre aptitude à apprendre, la fracture numérique qui les sépare de ceux qui disposent des bonnes compétences numériques ne cesse de s’élargir. Nous devons impérativement intégrer ce groupe vulnérable dans la société de l’information.” [ Retour à l’interview ]

Deuxième élément élément majeur: l’Internet des Objets et la “disruption” des modèles économiques

Il y aura, en 2018, plus d’objets connectés – voitures, pacemakers, smartphones, caméras… – que d’abonnements mobiles, que de personnes connectées. Et ce, dans un contexte de processus disruptifs.

Si Uber, par exemple, dérange, c’est parce qu’on ne sait pas dans quel secteur le cataloguer: transport, mobilité, IT… Il s’agit simplement d’une plate-forme via laquelle d’autres activités peuvent être activées – services énergétiques ou tout autre service imaginable dans un environnement collaboratif.

Nous sommes un pays très sectoriel – finances, transports, pharmaceutique, santé, assurances, éducation, ICT… Mais on se dirige vers un monde, où tout est connecté, où les concurrents d’un acteur des utilities viendra peut-être du retail.

Autre exemple, toujours dans le secteur des utilities: le modèle économique actuel est basé sur une facturation maximale de l’énergie. Demain – sans doute dès 2030 -, les maisons produiront plus d’énergie qu’elles n’en auront besoin, les occupants vendront et factureront le surplus via des plates-formes collaboratives, comme Uber peut le faire.

La relation avec le fournisseur sera toute autre.

Si on ne s’adapte pas au monde connecté, au monde disruptif, il y aura un problème au niveau de l’économie.

Troisième aspect des choses – et c’est là qu’on en vient à parler de 5G: le besoin de connectivité.

Plus il y a de processus connectés, plus on a besoin de technologies robustes, de type business critical. Si vous êtes un patient en Belgique et que vous êtes traité, via télémédecine, par un spécialiste se trouvant en Espagne, il faudra garantir des communications low latency. Si on veut des voitures autonomes, il faudra s’appuyer sur davantage de connectivité. Idem pour les robots industriels connectés.

Si on veut installer des dispositifs de sécurité pour prévoir ou éviter des événements tels que les attentats du 22 mars, il faudra compter sur la connectivité.

Saskia van Uffelen: “Si on ne s’adapte pas au monde connecté, au monde disruptif, il y aura un problème au niveau de l’économie.”

Le 5G va améliorer la latence, l’autonomie des batteries, la vitesse de diffusion temps réel des données. Toutefois, beaucoup de choses sont déjà possibles en 4G. On ne va donc pas construire un nouveau réseau à partir de rien. On aura peut-être un réseau qui fera du 3G, du 4G, du 5G, selon le type d’utilisation et de la maturité de l’économie.

Quatrième élément: les compétences.

Aujourd’hui, on ne se rend pas encore compte que 65% des emplois actuels n’existeront plus en 2020. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aura moins d’emplois mais qu’ils vont changer.

Cela signifie que chacun doit avoir une deuxième compétence – c’est ce que je prône au sein d’Ericsson. Il faut se préparer, se former dès à présent à une autre compétence. Sans cela, on se retrouvera peut-être en effet avec 65% moins d’emplois…”

“65% des emplois actuels n’existeront plus en 2020 parce qu’ils vont changer. Il faut se former dès à présent à d’autres compétences pour éviter qu’il y ait, demain, 65% moins d’emplois.”

Utiliser l’information pour prévenir des incidents implique aussi de nouvelles collaborations entre le secteur privé, le secteur public, mieux exploiter les nouvelles technologies… Certaines choses sont en train de se mettre en place dans des écosystèmes, des incubateurs. Il faut accélérer le mouvement. On aurait déjà dû le faire voici plusieurs années. Il y a urgence pour l’économie.

Vous parlez d’urgence et de nécessaire accélération. A quel terme voyez-vous l’émergence du 5G? Certains visent 2020, d’autres disent que c’est trop tard, qu’il faut accélérer le mouvement…

Je suis d’accord avec l’idée qu’il faut accélérer le mouvement mais la technologie ne sera pas le problème. On aura un réseau mixte 4G-5G. Tous les usagers et consommateurs n’auront pas besoin du 5G.

Le 4G permet déjà de pratiquer le networking slicing qui permet de donner la priorité à certaines communications.

Saskia van Uffelen: “Il faut accélérer le mouvement mais la technologie ne sera pas le problème. Le vrai problème, c’est que l’écosystème n’est pas prêt.”

Le vrai problème, c’est que l’écosystème n’est pas prêt. En Suède, une Volvo peut déjà être connectée sur le cloud, être autonome. Un test a été réalisé avec un cycliste portant un casque connecté équipé en LED. Lorsque la voiture approche, les LED se mettent au rouge pour prévenir le conducteur et la voiture est automatiquement alertée.

En cas d’accident, toutes les informations peuvent déjà être fournies automatiquement aux assurances sans plus devoir remplir de constat. Tout le suivi administratif peut se faire automatiquement, jusqu’à la notification de présentation au garage.

Il ne faut pas attendre le 5G pour pouvoir connecter toutes ces informations dans le mobile cloud. Techniquement, c’est faisable. Le problème, c’est que ceux qui dirigent nos sociétés, eux, ne sont pas prêts. Parce qu’ils raisonnent encore selon l’ancienne culture industrielle et pas selon une culture numériquement transformée.

Où cela coince-t-il? Du côté des autorités publiques, des industriels, d’autres acteurs de l’écosystème?

A tous les niveaux. Et cela vient notamment de l’âge des dirigeants. Il suffit de regarder l’âge moyen des personnes qui assistent à des conférences telles que le récent European Business Summit. Nous étions tous du même âge, à peu de choses près. Idem dans les conseils d’administration. Il n’y a pas de digital natives.

Si on ne mélange pas, il n’est pas possible de raisonner autrement. Les jeunes raisonnent autrement. Chez Ericsson, j’ai nommé, dans l’équipe de direction, un jeune de 28 ans, chargé de la stratégie marketing et communications. J’ai besoin de ce raisonnement qui est complètement différent. Si on n’a pas cette diversité, comment peut-on définir les bonnes décisions pour demain?

Saskia van Uffelen: “Si on n’introduit pas la diversité en incluant les digital natives, comment peut-on définir les bonnes décisions pour demain?”

Il faut donc d’abord un refresh de la stratégie, au niveau des décideurs politiques, de l’industrie, de l’Europe. Définir ce qu’est un monde connecté. Tout le monde pense encore que ”digital = technologie”. Ce n’est pas vrai. C’est beaucoup plus. Les défis sont nettement plus urgents en termes de changement de modèle, de culture, de compétences que le seul sujet de la disponibilité de la technologie.

Qu’est-ce qui pourrait servir de déclencheur pour cette accélération? Par quoi commencer, par quels services? Doit-on identifier ce qu’on appelle les “low hanging fruit”?

C’est l’étape initiale, ce qu’on fait déjà un peu. En Belgique, on évolue trop lentement. On a déjà fait les low hanging fruit… Si on ne veut pas être en retard par rapport aux pays européens et encore aggraver la situation économique, il faut être disruptif.

“Ce n’est pas une question de low hanging fruit, c’est une question de survie. Et malheureusement, beaucoup ne l’ont pas encore compris.”

Je ne suis pas pour ou contre un AirBNB ou un Uber mais je crains qu’on ne se réveille quand il sera trop tard. Et on le sera de manière brutale. On se protégera, on érigera des règles, pour protéger l’ancienne économie… Résultat, les transports, par exemple, seront assurés mais pas par les sociététs qu’on connaît aujourd’hui. Particulièrement en Wallonie…

Si on ose pas être disruptif, on sera “disrupté”.

Ce n’est pas une question de low hanging fruit, c’est une question de survie. Et malheureusement, beaucoup ne l’ont pas encore compris. C’est vrai pour l’industrie, les télécoms, les médias… Aucun secteur n’est à l’abri.

Comment percevez-vous le Plan numérique wallon? Quels sont, selon vous, les éléments positifs, les moins bons, les lacunes?

Le fait qu’il existe est déjà une bonne chose en soi. Certains éléments sont positifs. On s’est fixé des objectifs, des priorités. Certains aspects s’accompagnent d’un cadre budgétaire. Des responsables ont été désignés. C’est déjà une bonne nouvelle même si cela arrive un peu tard.

Pour tout ce qui est l’économie et l’industrie, la Wallonie a l’avantage – même si ce n’est pas perçu comme tel – d’une plus petite taille. Cela facilite la transformation numérique. Il y a sans doute moins d’intervenants à prendre en compte. Il est sans doute possible de prendre des décisions plus facilement que dans d’autres régions.

Si je compare avec la Flandre, c’est par exemple le cas dans le secteur de l’enseignement. En Wallonie, l’intégration numérique dans l’enseignement répond au concept du one size fits all.

“La Wallonie a l’avantage d’une économie et d’une industrie d’une taille plus modestes. Cela facilite la transformation numérique. Il y a moins d’intervenants à prendre en compte. Les décisions peuvent sans doute être prises plus facilement que dans d’autres régions.”

Bien sûr, il ne faut se limiter à fournir uniquement l’infrastructure. Pour gérer cette transformation numérique, il faut un acteur important qui s’appelle le directeur de l’école. Depuis 2011 [Ndlr: lorsque Saskia van Uffelen a endossé son rôle de Digital Champion for Belgium], j’essaie de déterminer son profil, sa formation. Les directeurs d’école font ce travail parce qu’ils sont passionnés, parce qu’ils aiment ça ou parce qu’il faut bien quelqu’un pour le faire… Mais pas parce qu’ils ont un bagage en gestion du changement, en planification financière, en stratégie communications et marketing…

Ce que j’essaie de faire avec DigitalChampion.be, c’est de leur donner un peu de support, de les outiller pour gérer l’école. Comme un CEO, ils doivent gérer une “société” de plusieurs centaines voire milliers d’enfants, une importante équipe de professeurs…

Intégrer cet aspect des choses dans une stratégie, un plan numérique, est quelque chose dont ne peut pas faire l’économie.

“Là où la Wallonie est sans doute un peu en avance sur les autres régions, c’est dans le registre de la transformation numérique des universités. Le changement est nécessaire pour tout le monde. L’université en parle en théorie mais les curriculums sont encore ceux d’il y a 20 ans. L’UCL est une belle référence que les autres régions peuvent sans doute prendre en exemple.”

Beaucoup doit encore être fait également du côté de l’industrie pour imaginer un business model qui soit rentable.

Dans le domaine de l’équipement du territoire et de l’accélération des déploiements d’infrastructure, y a-t-il en Flandre une meilleure collaboration entre les opérateurs, les industriels, les autorités publiques?

La majorité des opérateurs sont nationaux. Je ne crois donc pas qu’ils fassent tellement de différences selon les régions.

C’est vrai qu’il y a davantage de connectivité, parce que plus de population, à Bruxelles que dans la province de Luxembourg. C’est une réalité. A tort ou à raison…

Comme toute société, les opérateurs donnent la priorité à leurs gros clients. C’est logique.

Par contre, le défi des opérateurs – et c’est une problématique nationale, qui n’a rien à voir avec les régions -, c’est qu’ils doivent se transformer, eux aussi. Le roaming disparaît. Certaines industries commencent à créer leurs propres réseaux. Par exemple, les sociétés de sécurité dont le métier change. De plus en plus de clients désirent un réseau dont la disponibilité soit garantie et qu’ils contrôlent eux-mêmes. De nouveaux concurrents apparaissent. Si les opérateurs ne se transforment pas, ils ne seront plus que des “fournisseurs de tuyaux”, ce qui ne leur garantit pas suffisamment de marge pour supporter la R&D.

La question est peut-être de savoir comment faire pour réduire le nombre d’opérateurs en Europe, en vue de garantir une survie et de disposer, dans un monde d’Internet des Objets, de réseaux end-to-end qui offrent les mêmes performances – que l’on soit en Belgique, en Italie ou en Espagne…

La couverture en 4G est clairement déficiente en Wallonie… (source de l’illustration: IBPT)

Par ailleurs – autre élément de réponse -, la performance réseau doit en effet être améliorée en Wallonie. Tout simplement parce que l’augmentation des volumes de données et le video streaming ne peuvent évidemment pas être supportés par le 2G.

Et il est clair qu’il y a moins de 4G en Wallonie qu’en Flandre… [ comme le démontre la carte ci-dessus ]

On en revient à la question “qui pour investir…”

Oui mais, en la matière, ma position est de dire: “le réseau, c’est le coeur de métier des opérateurs.” Si quelque chose était mon core business, je trouverais un peu étrange de demander à l’Etat de participer à mon investissement. C’est au secteur de s’investir dans son core business. C’est aux opérateurs d’investir dans leur réseau. Mais ils doivent aussi comprendre que leur modèle économique doit changer, qu’ils doivent peut-être créer un autre écosystème afin d’être capables d’attaquer les nouveaux concurrents, les MVNO, les PVNO [Mobile & Private Virtual Network Operators]. Ce sont là toutes des opportunités pour lesquelles ils doivent avoir l’agilité, l’inventivité nécessaire. Lorsque le train est passé, il est trop tard…

Un avis sur le projet du Digital Wallonia Hub, l’iMinds wallon? Comment voyez-vous la nécessaire imbrication entre université, industrie, acteurs de l’écosystème?

Comme je le disais: on ne peut plus faire sans le nouvel écosystème. On ne peut plus avoir, au sein d’une organisation, toute la solution, toute la R&D end-to-end.

Il faut un nouvel écosystème où le public travaille avec le privé, avec le monde de l’enseignement, avec les start-ups…

Le Hub est donc nécessaire. Et il faut le faire pour les logiciels, les solutions, et pas seulement pour le “hard”. Raison pour laquelle il y a eu ce rapprochement entre iMinds et IMEC [en Flandre].

Mais je voudrais ajouter que le défi, aujourd’hui, n’est plus la stimulation des start-ups. C’est là une leçon que je tire d’iMinds [Ndlr: Saskia van Uffelen siège au conseil d’administration]. Ce qu’il faut faire, c’est éviter le “stop down” après un an.

Soutenir la bonne idée demande beaucoup d’argent… qui sera investi pour rien s’il n’y a pas de clients, de marché…

iMinds ou tout incubateur doit évoluer d’un simple endroit où les start-ups bénéficient d’une infrastructure et de services WiFi vers un apport plus important de support en gestion financière, marketing produit…

J’espère que le Hub tirera profit de l’expérience de certaines autres initiatives antérieures et ne mettra pas uniquement l’accent sur les start-ups mais aussi sur la continuité des jeunes pousses.

Je crois par ailleurs que c’est l’industrie qui doit prendre à son compte le rôle d’incubateurs. J’imagine davantage un monde où les start-ups évoluent au sein-même d’une société. C’est déjà le cas en Suède.

La société peut les épauler en matière de planification financière, de plan d’affaires, de marketing…  Mais sans les acquérir. S’il y a acquisition, cela signifie que la start-up, qui est flexible et agile, doit s’adapter au dinosaure et n’existera plus après 3 ans.