En septembre dernier, Céline Vanderborght prenait ses fonctions de Smart City Manager, pour la Région de Bruxelles-Capitale, intégrant à ce titre l’équipe du CIRB.
Mission? “Être le catalyseur du développement numérique de la Région, lancer et accélérer des projets numériques en concertation avec d’autres domaines et niveaux politiques, les entreprises et les Bruxellois pour continuer à faire de Bruxelles une région intelligente.”
Comment cela se traduit-il désormais dans ses activités? Et, autre question, comment voit-elle ses fonctions alors que la Région bruxelloise vient de ses choisir un “Smart City Ambassador” – en la personne de Pieter Ballon. Comment ces deux profils vont-ils co-exister, se compléter, s’épauler?
La première grosse différence entre Céline Vanderborght et Pieter Ballon est que ce dernier n’officiera que l’espace d’un an. Céline Vanderborght, elle, a un mandat à durée indéterminée.
Les projets, déjà entamés, qui focalisent pour l’instant l’action des équipes “smart city” de la région ont pour noms Urbizone, plate-forme unifiée de vidéoprotection, réseau Fiber-to-the-School, et open data.
Son rôle consiste à “être le point de contact unique pour tous les acteurs, publics ou privés, intéressés ou participant à des projets et initiatives relevant du concept de smart city”. Un concept aux multiples facettes, on le sait: mobilité, environnement, économie, connectivité, emploi…
Elle doit renforcer, harmoniser, dynamiser (etc. etc.) les collaborations entre les différents acteurs. L’un des instruments qui se met en place à cet égard est celui de “plates-formes”, autrement dit de groupes de travail réunissant des intervenants venant de l’administration, des cabinets ministériels concernés, du secteur privé…
Cap sur l’économie en 2017
Si la première thématique pour une “Smart” Région-Capitale a, assez logiquement, été cette année la mobilité (inutile d’expliquer pourquoi…), la deuxième à laquelle la Smart City Manager devra s’attaquer l’année prochaine est celle de l’éducation et de l’emploi.
Céline Vanderborght: “Les ateliers thématiques du réseau européen EuroCities permettent de découvrir ce qui se fait ailleurs, à Vienne, à Copenhague… On s’y échange beaucoup d’idées et de retour d’expériences. Par exemple sur les projets de participation citoyenne à Utrecht ou la mobilité à Lyon…”
“Bruxelles-Capitale montre des forces mais aussi des faiblesses en la matière. La Région compte beaucoup de chômeurs, notamment du côté des jeunes, mais aussi beaucoup de gens qualifiés. Du côté points forts, on peut citer le vivier des entreprises locales, de très nombreuses start-ups.”
En 2017, le sujet des compétences, des nouvelles filières d’emploi potentielles sera exploré plus en détail. “Nous avons clairement besoin de personnes connaissant la thématique. De nouveaux métiers sont en émergence, par exemple en matière d’Internet des Objets. Or, jusqu’ici, les formations ne sont pas adaptées.
J’ai déjà eu des échanges, à ce propos, avec Evoliris qui s’interroge sur les métiers d’avenir. Certains des métiers liés à la “smart city” seront de haut niveau, requérant des compétences en analyse de données, de big data… Mais il y a également de grosses opportunités pour des personnes moins formées, par exemple pour du community management sur les réseaux sociaux. Sans oublier des profils plus techniques pour le monde des capteurs, notamment dans le secteur du bâtiment, pour le secteur des drones, qu’il faudra construire, piloter, réparer…
Au-delà des compétences, de la promotion de l’emploi et de nouvelles filières, un domaine plus “soft” que Céline Vanderborght estime essentiel est celui du changement de mentalité. “C’est cela aussi une smart city. On voit une nouvelle dynamique se mettre en place, faite d’échanges spontanés, d’événements multiples et variés, du genre hackathons ou meetups. Avec cette vision nouvelle que si on échoue, on recommence. A cet égard, Bruxelles a clairement une carte importante à jouer pour la création de projets…”
Une histoire de plates-bandes
Là où les responsabilités de Céline Vanderborght croisent apparemment celles de Pieter Ballon, c’est au rayon “marketing et communications”. Son “job description” prévoit en effet qu’elle représente et défende les intérêts de Bruxelles tant au niveau belge qu’international. A ce titre, elle participe à des conférences et forums, en ce compris à l’étranger, fait des exposés lors d’événements estampillés “smart city”, organisés par de multiples acteurs (ambassades étrangères et chambres de commerce comprises), noue et entretient des contacts avec des villes étrangères – notamment avec le réseau EuroCities -, avec des entreprises actives dans la sphère des métropoles connectées…
Céline Vanderborght: “Pieter Ballon sera chargé d’une réflexion plus en profondeur, qui s’appuiera notamment sur ses compétences en tant que chercheur et professeur.”
Le côté relationnel et représentation n’est-il pas (aussi) le rôle d’un “ambassadeur”? En fait, l’intention est de faire travailler ces deux personnes dans des registres qui se veulent complémentaires. Voici comment le cabinet de Bianca Debaets, secrétaire d’Etat bruxelloise chargée de la Transition numérique, explique la répartition des rôles.
Pieter Ballon: “tenir le gouvernement [bruxellois] informé des nouvelles idées et des nouveaux développements.”“Pieter Ballon jouera un rôle de conseiller de la Région de Bruxelles-Capitale pour tout ce qui touche à la dimension “Smart City”. Grâce à son expérience de chercheur académique et à son réseau international, il va constamment tenir le gouvernement informé des nouvelles idées et des nouveaux développements.
Pieter Ballon assistera aussi la Secrétaire d’État à la Transition numérique dans la tâche de trouver le prochain Smart City Ambassador [Ndlr: pour rappel, son mandat est d’un an]. Dans la mesure où c’est le premier Ambassadeur, il va pouvoir dessiner lui-même les contours de cette fonction et ce, en lien avec la Secrétaire d’État.
Bien entendu, il travaillera aussi en étroite collaboration avec la Smart City Manager, Céline Vanderborght. Celle-ci gardera un rôle de coordinatrice et un rôle de gardienne du caractère transversal de la dimension Smart City au sein de la Région bruxelloise.”
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