Nous aurions pu sous-titrer ce dossier Cloud Computing? Pensez-y… à deux fois.
Cette “informatique dans le nuage” (les Québécois, jamais à court de néologismes, parlent d’“infonuagique”) (1) correspond à la tendance de plus en plus généralisée qui voit les entreprises confier certains pans de leurs solutions informatiques à des prestataires extérieurs disposant de moyens, ressources et/ou compétences largement mieux dimensionnées que les leurs.
Confier les rênes à des tiers, aussi célèbres, puissants ou fiables soient-ils, ne s’improvise pas et n’implique pas d’abdiquer toute compétence, toute responsabilité ou toute prudence. Bien au contraire. C’est pourtant un travers dans lequel les sirènes du cloud risquent d’en fourvoyer plus d’un.
L’un des constats que tirent nombre d’observateurs est que les utilisateurs- simples particuliers, professionnels ou entreprises- ont trop souvent tendance à faire aveuglément confiance au “cloud”, à croire qu’il est le remède à leurs maux. Des précautions élémentaires, qui tiennent parfois de la pure logique, sont oubliées ou négligées. Or, ce que les individus et les entreprises confient au “cloud” représentent souvent une valeur importante, sinon vitale, pour leurs activités.
Dans ce dossier, nous passons dès lors en revue un certain nombre de risques, mises en garde, conseils et sujets qui sont le fruit de nos rencontres avec divers acteurs du marché, aux profils diversifiés.
Peut-on tout confier au cloud? Quelles sont les garanties contractuelles minimales possibles? Quelles compétences préserver en interne? Jusqu’à quel point le cloud est-il une solution abordable, simple et sûre? Comment se répartissent les responsabilités entre employeur et employé en cas de pépin? Etc.
Nous donnons par exemple la parole, par exemple, à Gregorio Matias, consultant chez MCG; à Damien Hubaux, collaborateur du CETIC; à Arnaud Ligot, directeur de la société d’intégration CBlue; à Laurence Soetens, administratrice de la SSCI namuroise Thelis; à Philippe Laurent, avocat et chercheur au CRIDS (centre de recherche informatique et droit).
Nous nous arrêtons également sur le sujet- fondamental- des compétences que toute entreprise, quelle que soit sa taille, devrait préserver pour pouvoir exploiter de manière optimale les potentiels du cloud. Or, l’acquisition de ces compétences nécessitera que l’enseignement et la formation se mettent au diapason. Ce qui est encore loin d’être le cas. De nouveaux métiers et profils feront sans doute aussi leur apparition, tel celui de “cloud broker” que nous évoquons également.
Enfin, nous braquons le projecteur sur les résultats d’un projet de recherche européen dont l’une des principales chevilles ouvrières fut un acteur local- Guardis- qui exploite désormais les résultats de ce projet pour proposer des outils permettant de déployer plus aisément son infrastructure dans le cloud. Sans (trop) s’inféoder à un prestataire. Un sujet qui ne peut que gagner en importance, à mesure que le cloud devient pratique courante.
(1) Le “cloud computing” n’est en fait qu’un phénomène d’externalisation commencé de longue date mais qui a pris et continue de prendre des dimensions gigantesques en termes de ressources mises à disposition et de variété des “services” proposés.
Si l’on devait réduire l’explication de la genèse du cloud computing à sa plus simple expression, on pourrait dire que les progrès des technologies (puissance de calcul croissante, réduction des coûts de stockage, accélération des transferts de données) et l’accroissement des besoins ont justifié ce phénomène. Mais le déclencheur fut la décision d’Amazon de mettre à disposition de tiers une infrastructure informatique qui ne lui servait à rien ou à trop peu de choses, à certaines périodes de l’année. La société en a fait une stratégie et les “concullègues”, parfois venus d’horizons très divers, ont suivi, conscients qu’il y avait là un filon à expliquer.
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