Omar Mohout, conseiller et “growth engineer” au Sirris, a concocté une intéressante infographie qui résume en quelques chiffres et tableaux la situation actuelle des start-ups hi-tech belges – avec un classement par domaine, par industrie, par région, par degré de maturité…
Pour réaliser cette infographie, il a trituré dans tous les sens les données de quelque 1.100 jeunes pousses belges, soit, selon ses estimations et diverses sources chiffrées, 40% de la totalité des jeunes sociétés (tous secteurs confondus).
Nous vous laissons découvrir vous-même ce synoptique et en tirer vous-mêmes certaines conclusions. Toutefois, nous ne pouvons que relever quelques chiffres éloquents:
- hors Bruxelles, qui se taille la part du lion avec 33%, il est manifeste que la Flandre est, de loin, une plus importante terre de start-ups que la Wallonie; si on additionne la part des provinces, le rapport est en effet de 50% contre 17%; même la comparaison des deux Brabant penche en faveur de la Flandre: 10% contre 6
- si l’on jette un coup d’oeil du côté des spin-offs, le poids relatif des différentes universités est, lui aussi, porteur d’enseignements – et de questions. L’UCL, par exemple, n’apparaît pas dans le top 5
- côté francophone – toujours hormis Bruxelles et son statut spécial -, les principales villes qui favorisent la création ou attirent le plus les start-ups sont, dans l’ordre: Liège, Louvain-la-Neuve, Namur et Wavre; en raison de paramètres variés: certaines villes peuvent aisément être associées à la présence d’universités et d’organismes nourrissant l’écosystème” des start-ups; à cet égard, Wavre fait figure d’exception et cela vaudra la peine de creuser pour déterminer les raisons de l’apparition de Wavre dans le Top 10, plutôt que Mons ou Charleroi, par exemple. La présence de plusieurs zones industrielles, évidemment, apporte un début de réponse (voir à ce sujet un classement plus complet ci-dessous).
- les Etats-Unis demeurent le principal aimant lorsqu’il s’agit pour une jeune pousse d’ouvrir sa première implantation hors-frontière; suivent à égalité la France et les Pays-Bas, indication que des considérations linguistiques (nord et sud du pays confondus) attirent toujours autant vers le pays linguistico-culturellement le plus proche. Suivent le Royaume-Uni (7%) et le Grand-Duché (4%). Mais, au total, seulement 10% des start-ups ont ouvert un pied-à-terre à l’étranger.
Une analyse qui en sera suivie d’autres…
L’infographie réalisée a le mérite de donner une vue globale de la situation. Ce qui sera encore plus intéressant et porteur d’enseignements, sera une dissection de ces différents chiffres par domaine ou industrie. Par exemple, pour analyser, par région, par province, par période, le phénomène start-up dans le créneau des solutions informatiques ou numériques orientées mobilité, finances, enseignement, médical, commerce…
Omar Mohout s’y emploie, nous a-t-il confirmé, et des tableaux plus “verticaux” seront disponibles d’ici quelques semaines.
Nous lui avons toutefois déjà posé quelques questions en vue de “zoomer” sur certains chiffres. Voici ce qu’il révèle, en avant-première, pour les lecteurs de Régional-IT.
Le Top 10 wallon
Pour ce qui est du classement des villes wallonnes accueillant des start-ups sur leur territoire, voici comment se présente le Top 10:
1 – Liège
2 – Louvain-La-Neuve
3 – Namur
4 – Wavre
5 – Mons
6 – Nivelles
7 – Charleroi
8 – Braine-L’Alleud
9 – Bonlez
10 – Gembloux (Les Isnes)
Le phénomène start-up analysé selon une ligne de temps
Toutes régions et tous domaines d’activités confondus, le graphique qui analyse la situation selon l’année de création des entreprises est éloquent. Une multiplication de création de start-ups s’est clairement manifestée ces dernières années, avec un nouveau pic en 2014.
Y a-t-il, vu sous cet angle, une différence entre Bruxelles, la Flandre et la Wallonie? Hormis la masse de sociétés créées (voir ci-dessus), la réponse est non. “La tendance pour la Wallonie est identique à celle que l’on relève pour le reste de la Belgique”, déclare Omar Mohout. “Et c’est également le cas pour Bruxelles (19 communes). Il y a clairement une accélération à partir de 2010, avec un pic en 2014.” Les deux graphiques ci-dessous en témoignent mais révèlent une courbe sensiblement différente.
Ligne de temps de la création de start-ups à Bruxelles (1981-2014).
Ligne de temps de la création de start-ups en Wallonie (1981-2014).
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