Informations ludiques ou décalées du secteur du numérique.
Cette semaine: quand vos identifiants se baladent là où vous ne le vouliez pas ; après la responsabilité sociétale, l’intelligence artificielle comme outil de valorisation des entreprises? ; et les raisons très terre-à-terre de l’engouement, loin d’être vertueux, dont font preuve les “nouveaux disrupteurs” pour les voitures autonomes.
A déguster en toute décontraction…
Sommaire
- Mais où sont mes identifiants?
- L’IA, instrument de valorisation des entreprises?
- Ma voiture, ce jackpot ambulant
Mais où sont mes identifiants?
Ou plus exactement, où sont stockées les données que collectent automatiquement, “à l’insu de votre plein gré”, les sites Internet, sites d’e-commerce, applis mobiles ou cloud…? A la veille de l’entrée en vigueur définitive du GDPR (Réglement général européen sur la Protection des Données), la question vaut la peine d’être posée.
Quel est le problème? Une étude récente, certes américaine (mais les pratiques des prestataires sont largement similaires), réalisée auprès de 302 prestataires, révèle que les données les plus souvent collectées sont les adresses mail (57%), les noms (47%) et la localisation des clients/utilisateurs (45%).
Une fois collectées, les données ne sont pas forcément stockées sur l’infrastructure propre du prestataire, sécurisée ou non, répondant ou non à des règles strictes de respect de la vie privée. Seulement 48% des données sont stockées sur les systèmes du prestataire gérant leur site Internet (dans près de la moitié des cas, c’est auprès d’hébergeurs tiers…).
48% sont confiées à des plates-formes externes – du genre Dropbox (qui n’est pas une référence en termes de politique soucieuse de protection vie privée).
25%, seulement, sont stockées sur des systèmes n’étant pas en connexion avec Internet.
A peine plus d’un tiers (37%) ont recours à des outils de protection, par exemple l’encryption des données personnelles ainsi collectées. Petite éclaircie à l’horizon: 21% des quelque 302 prestataires interrogées disent vouloir ajouter un service de chiffrement dans le courant de 12 prochains mois.
Pourquoi s’inquiéter de ces chiffres? Tout simplement (comme l’illustre bien le schéma ci-dessous) parce que l’adresse mail, ainsi collectée et conservée dans des conditions douteuses, est l’information favorite des hackers.
Source: Blog KrebsonSecurity.
“C’est le premier instrument de corrélation qu’ils utilisent pour croiser cette donnée avec un compte Gmail, un numéro de compte bancaire, un mot de passe utilisé sur Facebook”, soulignent les auteurs de l’étude. “Une adresse mail et un nom suffisent à un hacker pour lancer un exercice d’identification d’une cible potentielle.”
Le rapport de cette étude peut être consulté via ce lien.
L’IA, instrument de valorisation des entreprises?
Appliquer des techniques d’intelligence artificielle pour piloter les décisions opérationnelles, voire stratégiques, d’une entreprise! Est-ce imaginable? Certains vont même jusqu’à le recommander et jusqu’à estimer que la valeur et l’attrait d’une société dépendront, demain, de la manière dont ses dirigeants s’appuient sur l’IA pour objectiver et solidifier leurs processus de prise de décision.
Une société de conseils basée à Sydney et à Dubai – Kinectic Consulting Services – vient de publier un “A.I. Guide for CEOs and Directors”.
Raisonnement suivi? “La première obligation des CEO et des dirigeants est de veiller à préserver la valeur pour les actionnaires et à ce que le prix de l’action progresse [positivement] conformément aux résultats provisionnels. Demain, les sociétés ne pourront faire face à ces obligations si elles ne mettent pas en oeuvre une stratégie IA ou si elles ne peuvent pas apporter la preuve qu’elles utilisent de tels logiciels à la fois dans le domaine opérationnel et dans la génération de rapports prévisionnels. […] Les sociétés qui seront en mesure de démontrer qu’elles ont éliminé tout élément de parti pris humain dans leurs prévisions et qu’elles mettent en oeuvre l’IA afin de réduire le gaspillage opérationnel seront privilégiées, en termes d’investissement, par rapport à celles qui n’ont pas recours à l’IA.” Dixit Joe Tawfik, CEO de Kinetic Consulting Services.
Le “A.I. Guide for CEOs and Directors” peut être téléchargé via ce lien.
Ma voiture, ce jackpot ambulant
L’une des prochaines ruées vers l’or sera le contrôle de nos habitacles sur 4 roues. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) et autres digi-mogols de ce monde l’ont bien compris. Bien avant les constructeurs automobiles qui n’ont pas eu la prescience de ce qui serait possible. Un peu comme Nokia s’est laissé piégé comme un débutant…
Voilà pourquoi, en solo ou avec des alliés, ils se ruent actuellement sur le scénario encore très science-fiction de la voiture connectée autonome. Pas parce qu’ils rêvent de voitures mais parce que ces engins demain (cela a déjà commencé) seront des Big Brother ambulants, captant le moindre de nos mouvements, humeurs, agissements, intérêt, contenus produits ou consommés…
La course effrénée qui se prépare est celle d’une offre de services en tous gens pour passagers et conducteurs désoeuvrés. Leur faire produire et consommer des données pendant le trajet permettra de collecter des données valant leur poids en or.
Certains prédisent déjà que, d’ici 10 ans, chaque véhicule “produira” environ 2,5 à 3… péta-octets de données chaque année. Les fabricants des équipements et dispositifs qui les collecteront disposeront ainsi d’un super-pot de confiture qui ne demandera qu’à être monétisé.
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