Depuis deux ans environ, l’incertitude s’est installée dans la manière dont le secteur IT wallon est organisé ou encadré. On attend que la mutation ou l’évolution de certains acteurs prenne forme. Notamment une “plate-forme” devant mieux fédérer ou orchestrer les acteurs de l’IT et du numérique ou encore la future AEI (Agence pour l’Entreprise et l’Innovation) qui verra se fondre l’ASE et l’AST, avec une AWT “filialisée” qui deviendra AWTIC.
Qu’impliquera le “TIC” dans cette nouvelle dénomination? Et qu’adviendra-t-il du cluster Infopole? Son directeur quitte ses fonctions en cette fin juin et ne sera pas remplacé en tant que tel – ou en tout cas pas dans l’immédiat.
Y aura-t-il demain un pilote ou plutôt un équipage derrière de multiples manettes dans l’avion du secteur IT wallon? Mais un avion pour quoi faire? Et qui s’occupera de tous ces passagers restés (ou, parfois, redescendus) sur le tarmac parce qu’ils ne savent pas trop bien à quoi sert l’avion ou s’il est utile de prendre de l’altitude?
Les convoyeurs (ou candidats convoyeurs) attendent…
Ce qui est sans doute plus inquiétant ou plus interpellant, c’est que les passagers ne semblent pas trop se soucier de leur sort.
Lorsque le signal de vient pas du cockpit, quand on ne sait pas si l’affréteur aura les moyens financiers ou la volonté d’embarquer son petit monde, le moins que l’on puisse attendre est que ceux qui sont les premiers intéressés – dans le cas qui nous occupe, les acteurs, les sociétés IT de tous poils et de toutes tailles – prennent leur sort en mains, s’organisent, n’attendent pas que quelque chose se passe. Or, cela ne semble pas être le cas.
La motivation, l’implication de la part des sociétés IT locales semble parfois mitigée.
Faut-il certes encore un “cluster”, une structure? La réponse semble être oui.
Pas un gros “machin” mais au moins un pilote, un chef d’orchestre. Et qui soit impulsé par le secteur. Aux acteurs de terrain, en effet, de prendre leurs responsabilités. Pour informer, motiver, activer un réseau, faire émerger des points de convergence et des synergies entre acteurs, éviter que certains restent sur le tarmac…
On dit souvent qu’il y a trop de chapelles, de structures en Wallonie. Mais est-ce une bonne chose d’opter pour un éclatement des tâches actuelles de l’Infopole Cluster TIC vers d’autres organismes chargés de les reprendre à leur compte parce qu’elles figurent déjà dans leurs compétences? Un exemple. Confier les missions économiques du secteur IT à l’Awex peut paraître logique mais ne perdrait-on pas un certain degré de “focus” et d’encadrement spécialisé?
Les signaux – mais nous pouvons nous tromper – semblent aller dans le sens d’un éclatement des rôles du cluster. S’il est vrai que l’heure n’est plus au dirigisme mais plutôt au participatif et au maillage, encore faut-il que les maillons soient actifs et agissants. Et, pour cela, il faut à tout le moins un chef d’orchestre, un point de référence. Et pas uniquement un e-guichet qui jouerait les pointeurs virtuels vers d’autres organismes.
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