“Ouvrir” ses données afin que d’autres puissent en faire un usage qui soit source de nouveaux services aux citoyens – et pas uniquement aux opérateurs commerciaux. Ce “geste” reste apparemment quelque chose d’abstrait voire contre nature pour le secteur public local.
Demandez plutôt aux développeurs d’applis ou aux participants de hackathons…
Le concept-même d’“open data” demeure mal compris, témoignait notamment l’une des participantes au Hackathon e-gov qui se déroulait, fin de semaine dernière, à Namur. “Ouvrir ses données correspond encore, dans l’esprit de certains, à… ouvrir tout grand l’accès à son serveur”, à permettre à de jeunes informaticiens chevelus et vandales dans l’âme de commettre des actions dangereuses.
Il est vrai que parler de “hackathon” – qui fait forcément penser à “hacker” – n’est pas forcément propre à rassurer certains. Il faudrait peut-être changer de vocabulaire…
Mais, pour en revenir aux open data, c’est tout un état d’esprit – ouvert lui aussi – qu’il s’agit de susciter. En démontrant pour cela que les données ouvertes peuvent avoir un effet de démultiplication sur le développement de solutions réellement utiles. Preuve en est le projet qui a décroché le Prix de la Meilleure idée à Namur: combiner divers jeux de données publiques (et privées), y ajouter un zeste de géolocalisation et de participation citoyenne pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite. Pas uniquement celles souffrant de handicaps (même si elles sont les premières bénéficiaires) mais aussi les personnes âgées, les femmes enceintes ou simplement les shopaholics aux bras surchargés.
Savoir à tout instant quel est le degré d’accessibilité des endroits que l’on désire fréquenter, les meilleurs moyens de s’y rendre, pouvoir faire appel à une personne se trouvant à proximité… Hélas, jusqu’à présent, les jeux de données ouvertes qu’on pourrait combiner sont encore rares. D’autres sont jalousement gardés en interne. Ou certes disponibles mais dans des formats ésotériques, difficilement exploitables et combinables.
Au-delà de l’utilité, l’image
Voilà pourtant bien un exemple parfait de finalité à valeur ajoutée. Avec un potentiel élevé de “responsabilité sociétale” et, au passage, de visibilité pour ceux qui les mettent à disposition. Et il existe des centaines d’autres exemples potentiels. Comment les susciter?
Pour faire naître une meilleure perception des “open data”, pour les démystifier, faire tomber les réticences, peut-être faudrait-il simplement (sic!) impliquer les détenteurs, organiser un concours entre organismes publics (incluant administrations, communes, CPAS, services de transports publics…), les convier à un concours d’idées (et, si possible, de réalisations). Une sorte de “eurekathon” à l’occasion duquel les organismes publics soumettraient des idées et pourraient compter sur l’appui de développeurs, concepteurs indépendants, start-ups, PME locales… Avec, à la clé, pour les meilleurs projets, une mise en oeuvre réelle dont la mise à disposition commerciale profiterait aussi aux initiateurs des idées de base, en ce compris en termes financiers…
L’idée en tente-t-elle certains? D’autres germent-elles dans vos esprits? Faites-le-nous savoir via un simple courriel à l’adresse contact@regional-it.be.
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