Ceux et celles qui espéreraient dénicher un embryon de musée en se baladant pas très loin de la Sambre à Namur en seraient encore pour leurs frais. Le NAM-IP – qui hébergera notamment les anciennes collections Bull, Unisys, Lemaire et Maredsous (Informatique & Bible) – ne sera officiellement inauguré qu’en octobre 2016. Avec une “préfiguration” prévue en octobre de cette année.
Mais les lieux prennent petit à petit tournure. Ce mardi 23 juin, l’“ossature” du musée a pris ses quartiers dans l’ancien hall omnisports de l’institut Saint-Aubain qui l’accueille. Cette “ossature” consiste en fait en containers maritimes qui, une fois rafraîchis et aménagés, serviront d’écrin — version brut de décoffrage — aux collections exposées.
Nous vous invitons, en fin d’article, à un petit tour illustré et expliqué de cet environnement encore à l’état d’empilement d’archives non déballées, d’alignement sous protection plastique de quelques “ancêtres”…
Hier et demain
Ce musée NAM-IP – pardon! cet “espace pluriel informatique” – ne sera pas uniquement peuplé d’ancêtres et de vieilleries. Ses animateurs ont en effet la ferme intention de l’ancrer dans le présent et de tout faire pour que les jeunes générations puissent à la fois y partir à la découverte des racines de l’informatique et créer des passerelles avec leur présent.
Ceci n’est pas une offre d’emploi. Quoique…
L’avenir, c’est aussi l’animation et le pilotage de l’asbl NAM-IP. Ses fondateurs et actuels dirigeants – gestionnaires des collections – ne sont certes pas prêts à lâcher la bride mais pensent à la relève. Il se dit par exemple qu’un poste de directeur pourrait être à pourvoir dans un avenir pas si lointain. Poste qui pourrait revenir à un profil (homme ou femme) qui ressemblerait en gros à ceci: entre 40 et 50 ans, une carrière dans le secteur de l’IT ou toute autre domaine professionnel, l’envie de réorienter leurs activités vers quelque chose de moins commercial, le sens de la gestion, un réseau de relations pas trop dénudé, du dynamisme à revendre pour faire vivre ce genre de musée et en assurer la pérennité, une volonté de faire se rejoindre passé et présent, une aptitude à intéresser de multiples acteurs économiques, sociaux ou culturels à l’esprit pionnier et novateur. Les responsables de l’asbl ne refuseront certainement pas toute marque d’intérêt…
Parmi les animations et activités qui l’ancreront dans l’actuel et le quotidien: des ateliers et rencontres organisés par l’Université de Namur, des collaborations avec la Haute Ecole Henallux (avec stages et TFE pour des étudiants dans les filières informatique et bibliothécaire documentaliste). “Le NAM-IP a aussi pour vocation de devenir un centre de documentation et de référence en matière de pionniers de l’informatique. L’Université de Namur souhaite également lui confier un rôle de centre de ressources”, indique Luc Arnould, chargé des relations publiques de l’asbl NAM-IP.
Le musée désire par ailleurs s’inscrire dans le fil “culture et histoire” de la ville et rappeler le rôle que la ville de Namur a joué voici quelques décennies: premiers cours d’informatique, naissance de l’Institut d’Informatique, ateliers et congrès de “cybernétique”…
Autre exemple: dans un espace laissé libre, des start-ups on ne peut plus contemporaines (ou futuristes) pourront venir y exposer leurs dernières technologies et trouvailles, s’y exposer à la vue du grand public. “Parce qu’en termes de “pionniers”, il n’y a pas que les anciens qui comptent”, souligne R.-Ferdinand Poswick, administrateur-délégué de l’asbl NAM-IP.
Visite indiscrète
Les containers ont trouvé leur place définitive dans l’enceinte de l’ancien hall omnisports. Reste à les habiller et à les “meubler”. Ceux qui se trouvent au 2ème niveau serviront de réserves pour les pièces non exposées.
A l’avant, l’espace libre sera probablement dédié à la présentation de quelques innovations, bien de notre temps. De quoi faire le lien entre les pionniers d’hier et ceux de demain…
Ci-dessus, le caisson d’un container ouvert qui accueillera une sorte de “repair café” un peu spécial où les visiteurs pourront vérifier qu’il est possible de redonner vie à des vieilleries informatiques censées êtres condamnées au rebus.
Là, sagement rangés le long d’un mur, de premiers “ancêtres”, encore en léthargie, qui attendent d’être scénarisés pour faire revivre le passé.
Et, de temps en temps, se laissant deviner sous leur protection en plastique des systèmes dont on se rappelle encore vaguement, selon qu’on ait plus ou moins traîné longtemps ses basques dans le secteur IT.
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