Réussir le Plan Digital Wallonia, dans chacun de ses axes (actuels ou futurs), impliquera une appropriation nettement plus forte des compétences et connaissances numériques. Plusieurs DW Champions ont donc insisté, dans le cadre de l’Université d’Eté organisée par l’AdN, sur l’importance de la formation.
Céline Colas (Kodo Wallonie): “L’éducation au et par le numérique ne peut pas être un cheval de bataille solitaire que chacun(e) mène dans son coin et avec ses petits moyens, il doit être porté par tous et mutualisé.
Il est nécessaire de sensibiliser tout le monde au numérique d’aujourd’hui et du futur, jeunes et moins jeunes. Les adultes, autant que les jeunes, ont besoin de clés de compréhension pour mieux comprendre le rôle du numérique dans le futur et leur propre rôle dans cette (r)évolution.
L’initiative Wallcode doit également se poursuivre. En effet, le besoin se ressent dans les demandes toujours plus nombreuses et constantes du milieu scolaire et extra-scolaire (parents, EPN, maisons de jeunes) de pouvoir bénéficier d’animations, de modules et de formations autour de ces thématiques.”
Même son de cloche – en mode “tous concernés” – du côté de Delphine Jenart, directrice adjointe du Mundaneum de Mons, mais en plaçant ce défi sous l’éclairage plus particulier de la “lasagne” belgo-belge: “On sait tous que le découpage institutionnel des compétences actuel n’aide pas à mener une politique cohérente, pleine et entière, mais j’espère réellement que les deux exécutifs Wallonie-Fédération Wallonie-Bruxelles trouveront lors de la prochaine mandature un consensus beaucoup plus volontariste afin de faire de l’école un endroit où chaque citoyen a accès aux mêmes outils de littératie numérique.
L’école n’est pas le seul endroit et ces lieux doivent se démultiplier sur le territoire pour donner accès à tous à ces outils de sensibilisation et de formation, en ce compris l’espace culturel: c’est un véritable enjeu démocratique.”
Delphine Jenart (Mundaneum): “La littératie numérique est un enjeu essentiel si nous voulons dès aujourd’hui une société démocratique et inclusive.”
Manuel Pallage, directeur général de NSI, s’inquiète pour sa part du manque de profils numériques dont souffrent les entreprises: “Il faut se rendre compte que l’“excellence digitale” que vise, pour la région, le plan Digital Wallonia, ne sera possible que si l’on multiplie par deux ou trois le nombre de diplômés. C’est là la première priorité. C’est le b.a.-ba de tout.
Et cela commence dès l’école primaire, cela passe aussi par des écoles de codage, par des initiatives telles que CoderDojo. Il faut amener plus de jeunes, en ce compris davantage de jeunes filles, vers ces filières. Davantage de mixité des genres apporte une réelle variété de talents dont ont besoin les entreprises. Davantage de ressources féminines est synonyme de recherche de consensus, d’approche analytique différente. Cela garantit des équipes plus équilibrées.”
Pour pallier les pénuries de talents et de diplômés qu’on relève du côté des organes d’enseignement traditionnels, il salue dès lors des initiatives telles celles déployées par les centres de formation régionaux (Technifutur, entre autres). “Cela permet de former des personnes ayant d’autres profils et d’autres trajectoires (chimistes, historiens de l’art, sociologues…) présentant des prédisposition pour l’informatique.
Les entreprises ne trouvent plus suffisamment de profils IT senior sur le marché, des personnes ayant au minimum 5 ou 10 ans d’expérience. Il faut réamorcer la pompe.”
A suivre demain, le dernier volet de notre petite série: Quel bulletin à l’issue de l’exercice “Université d’Eté”?
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