[ INFORMATION AGORIA ] Vous avez des idées, vous voulez développer votre entreprise, mais il vous manque le financement… En novembre 2013, Agoria organisait justement un séminaire sur le thème du financement des entreprises TIC. Aujourd’hui, nous vous proposons un aperçu des différentes sources de financement – et de leurs spécificités – dont certaines furent présentées en détails par les orateurs de ce séminaire.
La Fédération des entreprises technologiques propose également cette année une série d’actions très concrètes pour aider les entreprises dans leur recherche de financement (retrouvez toutes les infos en fin d’article).
Les grands classiques
Les sources de financement traditionnelles sont connues. Chacune correspond à une phase particulière de développement. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Les 3F (Family, Friends and Fools), les Business Angels, le Venture Capital et les banques. A ceci s’ajoute le financement public, que ce soit les subsides ou les prêts, du capital ou des garanties.
Le Crowdfunding
Ce nouveau type de financement “par la foule” est un moyen de trouver de l’argent bien sûr, mais constitue aussi une technique de marketing et de validation d’un projet par l’intelligence collective. Dans son livre “The wisdom of the crowds”, James Surowiecki prend l’exemple des participants à une foire locale auxquels on demande d’évaluer le poids d’un bœuf. Étonnement, la moyenne des évaluations individuelles correspondait à peu de choses près au poids réel de l’animal. De la même manière, le crowdfunding permet d’utiliser la “sagesse” de la foule pour identifier les projets les plus porteurs ou y apporter des améliorations.
Si le rôle premier du crowdfunding est d’être une source de financement en capital, il faut reconnaître que celle-ci reste assez limitée, surtout lorsqu’il s’agit de créer une start-up (et non pas juste la production d’un disque par exemple). A ce titre, des initiatives, telle celle de MyMicroInvest (José Zurstrassen) qui prévoit une combinaison de crowdfunding et de venture capital, sont particulièrement intéressantes. Par ailleurs, le cadre juridique que le Ministre Koen Geens souhaite donner à ce type de financement devrait permettre d’en faciliter le développement.
Le Venture Capital
Selon la Belgian Venture Capital & Private Equity Association (BVA), en 2012, plus de 200 entreprises ont été financées par du venture capital. Et 30% des entreprises financées (hors buy-out) appartenaient au secteur TIC. Le montant moyen d’un investissement tournait autour de 1,2 million d’euros mais certains dépassaient les 20 millions d’euros. Notons aussi que les fonds de venture capital sont très sélectifs, il faut donc bien préparer son dossier! Enfin, sachez qu’être financé par du Venture Capital a un impact sur l’entreprise. Par exemple: un siège d’administrateur pour le venture capitalist, exigences de reporting, etc.
Financement public
En Région wallonne (un système similaire existe en Région bruxelloise), la Sowalfin propose plusieurs outils de financement pour les PME. Il s’agit d’une part d’outils facilitant l’accès au crédit bancaire: garantie directe plafonnée à 1,5 million d’euros (250 à 300 projets soutenus par an) ou un prêt subordonné (max. 350.000 euros par projet). Et, d’autre part, des instruments permettant de renforcer le ‘haut de bilan’ (financement à risque via les Invests).
Business Angels
Pour les ‘business angels’, un fonds comme Internet Attitude d’Olivier de Wasseige illustre bien cette source de financement qui s’adresse à des projets de plus petite taille. Regroupant une centaine d’associés, ce fonds actif dans le domaine des start-ups Internet s’élève à 10 millions d’euros A côté du financement, il assure aussi un certain coaching auprès de l’entreprise financée.
Les banques
Elles constituent toujours une source essentielle de financement.
Cependant, les convaincre de s’embarquer dans un projet de lancement ou de développement d’entreprise risque, à l’avenir, de devenir de plus en plus difficile. Avec Bâle II et III (*), elles sont plus limitées dans leur politique d’investissement et de prêt. Par ailleurs, face à des secteurs technologiques comme les TIC, basés sur les services et les idées, sans investissements à mettre en garantie, les banques sont souvent assez frileuses. Le financement en equity va donc devenir une source de financement encore plus cruciale.
(*) Pour rappel, la réforme Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer le système financier à la suite de la crise financière de 2007 sous l’impulsion du FSB (Financial Stability Board) et du G20. Elle garantit un niveau minimum de capitaux propres, afin d’assurer la solidité financière des banques.
Corporate Venturing
A propos du venture capital, une source présente un intérêt indéniable: il s’agit du corporate venturing. De quoi s’agit-il exactement? Une grande entreprise prend une participation dans une start-up ou petite entreprise active dans un domaine proche du sien. La petite entreprise bénéficie du financement et d’autres ressources intéressantes pour elle (ex: réseau, expertise technologique, infrastructure…).
Floriane de Kerchove: “Agoria plaide pour que le “corporate venturing” soit davantage soutenu, grâce à un avantage fiscal pour l’entreprise qui investit dans une petite entreprise.”
Cela permet à la grande entreprise d’avoir accès à une nouvelle technologie, une nouvelle idée, développée par une structure beaucoup plus flexible, qui a une autre dynamique.
Cette tendance est particulièrement présente aux États-Unis où la plupart des grandes entreprises technologiques comme Pfizer, Google, Microsoft, Cisco ou autres ont leurs propres stratégie et fonds de capital-risque utilisés pour investir dans des start-ups innovantes.
En Europe, certaines entreprises se sont lancées, comme Siemens (Siemens Venture Capital), GSK (Action Potential Venture Capital), Solvay (participation à des fonds de venture capital et incubateur en Région bruxelloise) ou Bekaert (Bekaert Venturing). Mais, ces initiatives restent souvent encore timides, en particulier en Belgique et dans les TIC.
Agoria plaide donc pour que ce type de financement soit davantage soutenu, grâce à un avantage fiscal pour l’entreprise qui investit dans une petite entreprise.
Concrètement, que prévoit Agoria pour 2014?
- Deux ateliers de coaching: le 13 mai 2014 pour les entreprises de taille moyenne. Et le 18 novembre 2014 pour les petites entreprises. Contenu: aperçu des différents besoins et sources de financement, études de cas et conseils personnalisés.
- Deux événements de “matching” entre investisseurs et entreprises: le 18 juin 2014, en partenariat avec le Benelux Venture Forum. Le 18 décembre 2014, avec BAN Vlaanderen et Be Angels. Les entreprises sélectionnées pourront présenter leurs projets et demandes de financement à un panel d’investisseurs.
- Un séminaire plus général sur le financement d’entreprise, le 14 octobre 2014: présentation plus approfondies des principales sources de financement énumérées ci-dessus
- Le Startathlon: un accompagnement technologique et de financement sur plusieurs mois destiné aux start-ups IT (Sirris). [ Retour au texte ]
Floriane de Kerchove
Project manager Agoria ICT
Pour plus d’information sur ces prochains événements et pour y participer, n’hésitez pas à contacter Floriane de Kerchove au +32 2 706 78 56 ou par courriel Floriane.deKerchove@agoria.be
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