Petite enfilade ludique et/ou décalée de ce qui se passe dans le secteur du numérique.
Cette semaine: un rapport européen avertissant des risques de l’Internet des Objets pour l’hôpital connecté ; les craintes des automobilistes face à l’usage que leur voiture fait de leurs données perso ; et un discours “anti-sinistrose” de Didier Gosuin.
A déguster en toute décontraction…
Sommaire
- Ma voiture, cette passoire à données…
- L’Internet des Objets, menace spécifique pour les hôpitaux
- Didier Gosuin: “ne confondons pas crise et mutation”
Ma voiture, cette passoire à données…
La voiture totalement autonome, qui se pilote elle-même en communiquant tous azimuts pour se repérer et réagir efficacement, n’est pas encore tout à fait pour demain mais les systèmes autorisant des transferts de données se multiplient dans l’habitacle de nos 4-roues. Que ce soit pour des communications entre conducteurs ou de véhicule à infrastructure (pour se géolocaliser, pour relayer des infos techniques vers le constructeur, des infos sur le mode de conduite…).
Face à l’invasion des capteurs et modules communicants, une certaine prise de conscience se fait du côté des utilisateurs sur les risques que cela implique pour leur vie privée et la sécurité de leurs données – notamment lorsque les applis mobiles du smartphone sont connectées aux écrans et systèmes embarqués.
Une récent étude internationale, menée tant aux Etats-Unis qu’en Europe et en Asie, a révélé que plus de la moitié des usagers sont opposés à une collecte de leurs données de conduite, même si elles sont anonymisées. La majorité des conducteurs ou passagers désirent également que les données résidant sur leur smartphone soient éliminées du système embarqué dès qu’ils déconnectent leur mobile.
L’inquiétude la plus nette se note dans un scénario de voiture partagée – chose somme toute compréhensible… La question reste toutefois posée sur la manière, d’une part, dont l’utilisateur pourrait obtenir la preuve que l’effacement a bel et bien eu lieu et qu’aucun moyen d’accès ne peut être activé par l’utilisateur suivant, et, d’autre part, sur la manière d’obliger les constructeurs ou prestataires de servies à procurer des informations détaillées, transparentes et fiables sur l’usage qui est fait des données…
L’Internet des Objets, menace spécifique pour les hôpitaux
L’agence européenne ENISA (European Union Agency for Network and Information Security) a publié une étude qui définit les conditions et bonnes pratiques nécessaires pour déployer des solutions IoT (Internet des Objets) au coeur des hôpitaux. L’étude passe en revue les menaces et vulnérabilités que les “objets” connectés induisent, analyse divers scénarios d’attaque et propose une série de bonnes pratiques générales.
L’introduction de dispositifs IoT, souligne le rapport, ne fera qu’amplifier les risques que court déjà “l’hôpital connecté”, notamment dans un contexte de télé-soins, cible de plus en plus privilégiées des hackers pour des attaques du genre DDoS (déni de service) ou ransomware.
Aux Etats-Unis, à simple titre indicatif, le coût d’un vol de données est estimé, en moyenne, à…. 355 dollars par dossier (source: Ponemon Institute).
L’ENISA formule dès lors une série de recommandations:
- définir des mesures de sécurité IT spécifiques pour les dispositifs IoT
- établir une cartographie précise des actifs et équipements et déterminer comment ils seront connectés à Internet ou interconnectés entre eux et, sur base de ces informations, adopter des (bonnes) pratiques spécifiques
- faire en sorte que les fournisseurs d’équipements incluent la sécurité dans les systèmes d’assurance qualité existants et impliquent les institutions de soins, dès le départ, dans la conception de leurs systèmes et services.
Le rapport de l’ENISA est disponible pour téléchargement via ce lien.
Didier Gosuin: “ne confondons pas crise et mutation”
A l’occasion d’une table ronde organisée sur le thème des partenariats public-privé dans le cadre de la transition numérique, Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’économie, a tenu à tué un canard qui, selon lui, poursuit son vol dans les discours – et les perceptions – depuis trop longtemps.
Didier Gouin: “Crise? Arrêtons le discours sinistrose.”
“Nous ne sommes pas en crise. Ou alors, nous le sommes depuis 1975.” Parler de “crise”, selon lui, c’est laisser entendre que l’on tente d’en revenir à la “normale”, à la situation antérieure, à l’état de santé qui était, précédemment, celui de l’économie et de la société. “En fait, nous sommes en mutation. La société d’aujourd’hui et celle de demain ne sont pas celle d’hier. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Il faut se placer dans une vision plus optimiste et cela suppose d’être à la pointe de la mutation.”
A destination des personnes présentes ce jour-là dans le public – essentiellement des acteurs de l’écosystème numérique/start-up bruxellois et des jeunes en recherche d’emplois qui suivent une formation accélérée en programmation, il ajoutait: “notre cerveau est notre seule vraie matière première. Il faut briser la sinistrose ambiante et vous en êtes l’expression.”
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