La petite société namuroise Damnet, spécialisée en gestion d’infrastructures IT, embauche à la fois des stagiaires, via le Plan Formation Insertion du Forem, et des jeunes gradués en informatique. L’occasion de demander à Jérôme Herman, directeur général de Damnet, son avis sur les compétences qu’il trouve ainsi pour sa société.
“Les jeunes gradués ont généralement une bonne formation globale mais il leur manque certaines choses pour être opérationnels en clientèle.”
Jérôme Herman regrette en fait qu’il y ait un réel décalage entre ce que leur apportent, ou inculquent, leurs études et la réalité de terrain. “Même si l’école est de qualité, on constate des lacunes qui, en dépit des remarques qu’on lui adresse, ne se résolvent pas avec le temps. Les écoles ont du mal à s’adapter aux nouveaux produits. Or, l’IT évolue de plus en plus vite. Certaines choses bougent mais pas assez vite. Une nouvelle technologie sera évoquée pendant les études mais ne sera pas abordée de manière conséquente. Parfois, les produits-phare sont un peu oubliés. Des choses telles que des connaissances en Active Directory ou en TCP/IP laissent subsister des lacunes, côté pratique. Certes, les étudiants ont “fait du Cisco”, par exemple, et peuvent même réaliser certaines choses très pointues mais ils peinent à faire un simple routage. Les éléments de base ne sont pas maîtrisés. Ils sont par exemple incapables de définir et d’expliquer ce qu’est un routeur à un directeur de PME qui n’y connaît rien en la matière. Ils s’emmêlent dans des définitions très techniques, sans en maîtriser les termes. Or, c’est là une chose primordiale dans une relation client.”
Le profil des stagiaires PFI, formés dans des centres de compétences tels Technofutur TIC, est quelque peu différent. “Là où les gradués ont été “cadrés” dans une formation de 3 ans, les stagiaires viennent d’horizons très différents. Les formations de 6 mois qu’ils ont reçues mettent davantage l’accent sur le côté pratique des choses. Il s’agit parfois aussi de personnes qui veulent se réorienter professionnellement et qui ont donc une grosse envie de faire leurs preuves. Ils sont plus motivés, ont envie d’aller de l’avant. C’est un atout à mes yeux. Par contre, ceux qui ont radicalement changé de chemin de vie ne se sont pas toujours réorientés vers l’IT par passion. Ce qui peut être une déception, tant pour eux que pour nous, dans la mesure où l’IT exige une formation permanente, une vitesse d’évolution.”
Question: que préfère-t-il, en tant que chef d’entreprise? Que ses nouvelles recrues aient de bonnes bases pratiques ou théoriques? “Ce qui joue le plus, c’est la curiosité intellectuelle par rapport à l’IT, l’intégration de la personne humaine dans l’entreprise. Et, en ce qui concerne spécifiquement Damnet, savoir gérer son temps personnel dans la mesure où nous leur demandons d’être très autonomes.”
Dernière remarque de Jérôme Herman concernant les contrats PFI: si la formation n’est pas à mettre en cause, il estime par contre qu’un stage d’un mois en entreprise, tel qu’il est pratiqué actuellement, est beaucoup trop court. “Ce n’est pas assez pour impliquer le stagiaire, lui expliquer comment on travaille. Un stage de deux mois serait déjà un premier progrès…”
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