Le sort des pôles de compétitivité wallons, au-delà de 2014, a été évoqué dans la presse, ces derniers jours.
Le secteur IT, on le sait, n’a pas eu droit à cette estampille “pôle de compétitivité”. L’animation de ce secteur en est restée au stade du “cluster”. On devrait d’ailleurs savoir, au cours des prochains mois, quel visage prendra l’Infopole Cluster TIC. Le contrat de gestion arrive à échéance et les futures conditions d’opération doivent encore être décidées.
Le tout est de savoir non seulement quelle volonté politique va s’exprimer, quels arguments les responsables du cluster peuvent avancer pour justifier une reconduction (ou évolution) de statut mais aussi, et surtout peut-être, dans quelle mesure les acteurs de ce secteur ont envie de jouer la carte de la complémentarité et de la fédération des forces.
Le reproche est souvent fait – et non sans raison – aux acteurs locaux de ne pas s’ouvrir suffisamment à des coopérations et échanges qui pourraient pourtant s’avérer intéressants et salutaires. Et pas uniquement pour de la création immédiate d’activités supplémentaires.
Du “réseautage” actif est l’occasion de mieux découvrir les ressources et complémentarités de collègues- pas forcément concurrents. De rester à l’écoute des évolutions du marché- côté offre et côté demande. D’effectuer, à moindre coût, une veille technologique et économique active. D’identifier des opportunités d’affaires et de projets. De mieux faire prévaloir ses intérêts (de tous ordres).
Mais trop peu de sociétés, essentiellement dans la catégorie petites entreprises/TPE, ont ce réflexe collégial. Taux d’activités jugé suffisant, perception de trop gros défis liés à un changement de stature, manque de ressources, volonté de préserver leur pré-carré… les raisons sont multiples et pas toujours justifiées.
Comment les motiver, inverser la tendance? Peut-être manquent-ils d’exemples convaincants. Peut-être les résultats probants d’activités, démarches et projets collectifs n’ont-ils pas suffisamment été mis en lumière. Peut-être faudrait-il gommer l’image d’un “gros machin” pour privilégier une formule qui permette à chacun, quelle que soit sa taille, quels que soient ses besoins et contraintes, de piocher dans un catalogue d’options de collaboration.
Le risque? Que le marché IT wallon, déjà morcelé, constitué d’une multitude d’acteurs de taille moyenne, modeste ou carrément lilliputienne, se mette à évoluer à deux vitesses. D’un côté, ceux qui acceptent et demandent la collaboration. De l’autre, tous ceux qui continueront à travailler dans leur coin, à leur échelle. Et ne bénéficieront ni de l’apport de leurs homologues, ni d’un encadrement, ni d’un soutien régional, aussi modeste soit-il. De quoi les priver sans doute de tout espoir de croissance et d’ouverture à de nouveaux horizons.
Tout récemment, l’une des sociétés sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets de recherche GreenTIC nous disait regretter qu’“on ne réussisse pas à forcer les entreprises wallonnes à travailler ensemble, à chercher des synergies. C’est pourtant en travaillant ensemble que l’on pourra renforcer les sociétés locales. C’est ainsi qu’on leur apportera le plus de valeur, bien plus que de les vendre à l’étranger.”
Envie d’ouvrir le débat, de partager votre opinion sur ce concept de réseautage, de “clustering”, de “pôlisation” dans le secteur TIC wallon? Notre forum LinkedIn attend vos témoignages, avis et réactions.
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