Le “cloud”, agence tous risques de la PME?

Hors-cadre
Par · 10/06/2013

Le retard informatique que l’on prête (statistiques à l’appui) aux PME wallonnes ne semble pas devoir se combler, ou pas de manière substantielle. Certains sont tentés par un discours rassurant qui voudrait que le cloud soit la réponse à cette problématique. Attention danger!, avertit Gregorio Matias, associé et consultant pour le cabinet MCG (Wavre).

“Le cloud ne va absolument pas résoudre le problème de sous-équipement informatique parce que le problème se situe aussi au niveau des mentalités. Les PME, petites à moyennes, sont souvent nées de l’idée géniale d’un patron-entrepreneur, à forte personnalité. Mais ces personnes ne sont pas toujours en mesure de faire une analyse à 360° de toutes les facettes et fonctionnalités de l’entreprise. Le patron est peut-être un très bon ingénieur mais n’a pas les qualités nécessaires pour développer une stratégie globale. S’il a besoin d’un financier pour compléter ses propres compétences, il le trouvera. S’il a besoin d’un bon vendeur, il le trouvera parce qu’il sait que c’est important pour le développement de sa société. Pour ce qui est des compétences informatiques, par contre, la réaction est souvent d’essayer de “faire pour pas cher”. On confie donc ce rôle à quelqu’un dont ce n’est pas le métier. Par exemple, un responsable financier qui pensera donc d’abord en termes de budget. Ou alors on va chercher quelqu’un en externe. Souvent, les décisions sont minimalistes, influencées par un premier ou second cercle d’amis et connaissances, par la publicité ou par le discours des fournisseurs. Mais il n’y a pas d’analyse profonde.

Dans ce contexte, le cloud, si on le considère comme une entité monolithique, ne va pas changer grand-chose à cette situation. L’un des gros problèmes en Wallonie est le manque de perception de l’importance de l’IT. Quand les dirigeants de PME auront compris que la production de leur société dépend de plus en plus totalement de l’IT, on aura fait un grand pas dans la bonne direction. Les grandes sociétés, elles, l’ont compris dès les années 90.”

Sur la raison profonde de ce “manque de perception”, Gregorio Matias ne se prononce pas. “Question de génération? De vision à court terme? Ce n’est pas forcément le cas. Manque de formation? Je ne suis pas davantage convaincu dans la mesure où il n’est pas toujours nécessaire d’avoir reçu une formation orientée IT pour en comprendre l’intérêt.”

Toutefois, convient-il, “seules l’information et la formation pourront apporter un espoir” pour résoudre le problème.

Régional-IT publiera bientôt un petit dossier orienté “cloud”, qui abordera une série de problématiques et parlera de quelques solutions d’origine locale.