Casser l’image

Hors-cadre
Par · 03/12/2013

Ce ne sont plus, désormais, de vagues échos mais plutôt un concert de voix que l’on entend de toutes parts pour réclamer que l’on brise enfin l’image d’un secteur et de professions IT réservés à une élite (surdouée, asociale, bigleuse…), que l’on fasse un sort à cette image de métiers qui réduiraient ceux (et celles) qui les exercent à des esclaves alimentant servilement des machines. La réflexion qu’a entendue récemment Ada Sekirin en allant à la rencontre de jeunes Bruxellois n’était-elle pas éloquente? “Si le marché trouve tellement de difficultés à trouver preneurs pour les nombreux postes vacants, c’est parce que les métiers IT, c’est nul…”

A l’occasion de la traditionnelle réunion de fin d’année de l’Infopole Cluster TIC, Baudouin Corlùy, directeur du secteur ICT chez Agoria, rappelait le déficit structurel en ressources humaines dont souffre le secteur IT. Près de 12.000 postes à pourvoir en Belgique fin 2012. Et un chiffre qui aura encore progressé à la fin de cette année. Si on parvenait à combler ce besoin, le PIB s’en porterait mieux de quelque 1,3 milliard d’euros.

Mais pourquoi l’IT ne parvient-elle pas à convaincre les jeunes de faire carrière dans les nombreux métiers, loin d’être tous assommants, que le secteur procure? Pourquoi l’image de ces métiers (au-delà de ces spots publicitaires complètement ringards) reste-t-elle si négative, en dépit des campagnes de sensibilisation existantes? Quelques petites idées.

Primo: rajeunir, rafraîchir, sortir ces campagnes de leur gangue de naphtaline.

Deuzio: mieux faire connaître ces sessions de sensibilisation et d’information des jeunes. Les diverses (multiples) associations sectorielles du pays ne connaissent pas – ou trop peu – les initiatives prises par leurs homologues. L’existence de ces actions ne parvient pas aux oreilles de ceux qui sont censés agir sur le terrain. C’est-à-dire les professionnels de l’IT, les chefs d’entreprises, les “role models” dont on a tant besoin pour inspirer les jeunes et tous ceux qui cherchent à “réorienter” leur carrière…

Tertio: sensibiliser beaucoup plus tôt les jeunes. Dès le primaire. Maintenant que les outils IT percolent jusque sur ces bancs-là, autant en faire un usage autrement plus intéressant et inspirant que d’apprendre aux têtes blondes comment formater un texte ou se dépêtrer dans un tableur… Lors de la soirée Infopole, Anthony Clève, professeur à l’UNamur, plaidait lui aussi pour “une formation IT dès le primaire, qui permette aux jeunes élèves d’appréhender très tôt la programmation, les concepts de base des réseaux, le monde du numérique…”

Quarto: des idées, des tonnes d’idées. Il en faut, il faut les multiplier. A la pelle. De la plus saugrenue à la plus géniale. D’où cette invite: lâchez-vous, lancez des idées, phosphorez. Nous vous ouvrons pour ce faire notre forum sur LinkedIn.