AnySurfer et les sites “faciles à lire”

Hors-cadre
Par Sophie Schuermans · 30/07/2013

AVIS DE LECTEUR – J’ai pris connaissance de l’article sur le site facile à lire de la commune d’Andenne.

Je souhaite y réagir car je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est dit sur AnySurfer. Ma première remarque concerne l’inter-titre “Mieux qu’AnySurfer”, à la fin de l’article. Il est un peu malheureux car les labels “Facile à lire” et “AnySurfer” sont complémentaires et ne peuvent pas être comparés. Nous sommes conscients de l’importance du ‘facile à lire’, et nous félicitons Andenne d’avoir entrepris cette démarche.

Mais nous considérons que c’est une démarche complémentaire à l’obtention du label AnySurfer. Pour plus de détails, voir le site AnySurfer.

Ma deuxième remarque concerne les raisons pour lesquelles la commune d’Andenne a choisi de ne pas viser l’obtention du label AnySurfer. Je peux comprendre la plupart des raisons (financières, manque de temps…). Par contre, je ne suis pas d’accord avec cette raison-ci: “se plier à toutes les contraintes aurait eu pour conséquence de limiter l’expérience [de lecture et de navigation] pour tous les internautes”.

Ce n’est certainement pas l’objectif du label AnySurfer, au contraire. Il est possible de produire un site qui porte le label AnySurfer sans limiter l’expérience des utilisateurs. Très souvent, il suffit d’ajouter des choses qui ne dérangeront pas ceux qui n’en ont pas besoin.

Quelques exemples:

  • lors de la navigation au clavier dans le site, le focus n’est pas visible. En modifiant très légèrement les CSS, ce problème est réglé et les utilisateurs qui n’utilisent que la souris ne verront pas la différence
  • lorsque vous ajoutez des attributs alt, l’information est à disposition des personnes aveugles mais invisible pour les autres
  • lorsque vous fournissez des sous-titres, le contenu de la vidéo devient accessible aux personnes sourdes mais les autres ne sont pas obligées de les afficher
  • lorsque vous prévoyez un bouton d’arrêt pour une animation (slider de la page d’accueil par exemple), il peut être discret et il sera utile à de nombreuses personnes qui trouvent le mouvement dérangeant.

Je ne vois donc pas en quoi la création d’un site accessible limite l’expérience des utilisateurs (voir à cet égard la liste des sites labellisés). Enfin, je voudrais attirer votre attention sur le fait que nous ne demandons pas de retranscrire les vidéos en braille. Nous demandons de les sous-titrer pour les personnes sourdes et malentendantes (uniquement s’il y a de l’info sonore) et de les retranscrire en texte.

Sophie Schuermans, formatrice et consultante en accessibilité numérique pour AnySurfer.