Après la prolifération – encore loin d’être terminée – de plates-formes de crowdfunding (génériques ou spécialisées), on semble aujourd’hui se diriger vers le stade d’une pénétration internationale par implantation directe de certains acteurs sur des territoires autres que leur terre natale.
L’américain KickStarter avait déjà mis le pied au Royaume-Uni et en Australie – et il se dit qu’il envisagerait de débarquer en Allemagne. Voici aujourd’hui que le français KissKissBankBank fait une première incursion en dehors de l’Hexagone. Pour des raisons de proximité géographique et de caractère porteur et proactif du marché (nombreuses créations de start-ups), il a décidé d’ouvrir, dès ce mois de février, une antenne Benelux à Bruxelles (en en profitant pour ajouter le néerlandais à son catalogue de langues).
La Belgique est certes un petit pays mais le marché est à coup sûr intéressant pour KissKissBankBank. Pas moins d’un cinquième des projets non français qui cherchent du crowdfunding sur cette plate-forme (en mode don-contre-don ou reward based) viennent en effet de notre pays. Plus particulièrement de la région francophone du pays.
Dans la totalité des projets s’étant lancés via KissKissBankBank (plus de 6.400 au dernier décompte), 5% sont belges. Et l’augmentation de leur nombre suit fidèlement la tendance globale: “depuis 2011, la progression est de 200 à 300%”, déclare Vincent Ricordeau, CEO de KissKissBankBank.
Une progression qu’il voit se maintenir au cours de deux ou trois prochaines années, “avant un tassement.”
Davantage de high tech
KissKissBankBank est principalement une plate-forme où l’on rencontre des projets touchant au culturel ou aux médias (films, documentaires Web, musique, spectacles vivants…). Toutefois, Vincent Ricordeau estime que l’attractivité de la plate-forme commence à se faire sentir dans le registre high-tech, que l’on déniche chez KissKissBankBank dans la catégorie Design & Innovation. On y trouve ainsi quelque 160 projets liés de près ou de loin à l’IT et au numérique.
Un premier pas dont il espère qu’il fera boule de neige, afin de conserver davantage le financement de ce genre de projets sur le sol européen – là où, jusqu’ici, c’est surtout l’américaine KickStarter qui rafle la mise.
Le Benelux, une première étape
L’ouverture d’une antenne à Bruxelles ne devrait pas être suivie d’autres implantations européennes à court terme, la société préférant procéder, dans les autres pays, par la présence d’équipes commerciales volantes. L’extension internationale, via ouverture de nouveaux bureaux, devrait plutôt prendre la direction de l’Asie ou de l’Amérique du Nord et du Sud.
Vincent Ricordeau: “depuis 2011, la progression des projets belges sur notre plate-forme est de 200 à 300%.”
La société est-elle lancée dans une course aux implantations, pour faire jeu égal avec d’autres plates-formes plus reconnues et plus attrayantes comme les américaines KickStarter ou IndieGoGo?
Vincent Ricordeau ne l’exprime pas dans ces termes. Il dit en tout cas ne pas craindre de nouvelles implantations continentales de la part de KickStarter. “Certes, ils ont une belle notoriété et ont fait des projets technologiques leur marque de fabrique. Mais la notoriété n’est pas suffisante dans une logique d’entrée sur de nouveaux territoires. Cela impliquerait de leur part d’installer des équipes importantes dans tous les pays. Entre-temps, nous aurons nous-même renforcé notre propre notoriété.”
Le CEO de KissKissBankBank voit par contre un phénomène de concentration se profiler à l’horizon 2015-2016. “Et nous serons à l’affût pour d’éventuelles acquisitions de plates-formes locales”, affirme-t-il.
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