Voici quelques jours, le groupe Vermeg, qui détenait déjà 24,4% du capital de BSB depuis 2012, a procédé à une offre publique d’achat sur la société néolouvaniste. Opération d’ores et déjà bouclée qui porte la participation du groupe tunisien à 90,67%.
Investissement total consenti pour cette prise de contrôle: 24 millions d’euros.
Cette opération signale par ailleurs un changement radical à la tête de la société puisque Jean Martin, patron et fondateur de BSB, a fait cette semaine ses adieux à la société qu’il a créée et dont il a fait une “pépite” sur le créneau des logiciels destinés au monde de l’assurance et de la gestion d’actifs.
Les dernières années avaient été difficiles pour cette société néolouvaniste, après plusieurs années de croissance appuyée. La crise du secteur financier était en effet passée par là et avait poussé la société à revoir sa stratégie, à rechercher un nouvel actionnaire de référence – en l’occurrence le groupe tunisien Vermeg, concepteur de logiciels de gestion de fonds et de titres – et à déporter le poids de ses activités de développement vers des terres salarialement plus propices. En l’occurrence, la Tunisie.
Relire à ce propos les deux articles que nous avions publiés à propos des mesures de redressement prises voici quelques mois encore: BSB: quelques mesures pour se redresser et BSB fait évoluer profils et business model.
A priori, l’évolution de l’actionnariat et l’arrivée d’un nouveau capitaine ne remettent pas en cause les décisions et mesures prises depuis un peu plus de deux ans. Il s’agira, bien entendu, de vérifier la chose au fil du temps. La nouvelle direction tient en tout cas à souligner qu’“au cours des deux dernières années, son Conseil d’Administration et son Comité Exécutif ont entrepris les changements nécessaires pour améliorer de façon significative les performances financières de l’entreprise. Nous avons mis en place une stratégie de développement qui met l’accent sur les atouts fondamentaux, afin de maximiser l’efficacité et tirer parti de notre gamme de produits.”
L’ambition d’un Tunisien
Aujourd’hui, Vermeg détient donc 90,67 % du capital et prend carrément les rênes de BSB puisque Marwan Hanifeh, CEO de Vermeg, s’installe à la tête de la société. Pour Vermeg, BSB est clairement une tête de pont vers le marché européen. Les dirigeants de la société l’ont clairement répété depuis plusieurs mois. L’acquisition de la société néolouvaniste permet notamment à Vermeg de tripler son chiffre d’affaires et d’étendre son portefeuille de produits. De quoi entamer son redéploiement avec pour ambition de devenir un leader du marché des logiciels.
Pour financer sa propre croissance et – surtout – l’acquisition de BSB, Vermeg a lui-même accueilli réecmment de nouveaux actionnaires dans son capital. Notamment le groupe Hedi Bouchamaoui (HBG) qui a injecté, via sa filiale South Dabaa Petroleum Company (DAPETCO), groupe pétrolier actif au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, quelque 11 millions d’euros pour une prise de participation de 15% dans Vermeg. Cette dernière avait en outre bénéficié en novembre dernier d’un prêt de 5 millions d’euros de la BERD.
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