PressForMore: de NestUp à KissKissBankBank

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Par · 27/01/2014

PressForMore, un projet qui est allé s’incuber au sein du NestUp, se cherche aujourd’hui de premiers financements. Premier objectif: financer les suites du développement et rémunérer les premiers journalistes ou blogueurs (une petite dizaine) qui tentent l’aventure de cette plate-forme qui se veut un point d’ancrage pour les “médias de demain”.

Pour sa première levée de fonds, la jeune pousse se tourne vers les crowdfunders. Plate-forme choisie: KissKissBankBank. PressForMore y attend les dons jusqu’au 7 février, espérant lever 8.000 euros. Au moment où nous publions, près de la moitié de la somme a été récoltée.

Un appel à contributeurs a également été lancé, pour une somme encore plus modeste, sur la plate-forme américaine RocketHub, davantage hantée par des geeks et développeurs.

Mais qu’est-ce que PressForMore?

Journalisme participatif

Lancé au départ sous le nom de CitizenCan, PressForMore est un projet de “marketplace” qui ambitionne de faire se rencontrer offre de contenus journalistiques et lecteurs/consommateurs de ces contenus. Et ce, afin de tenter de résoudre quelques gros défis et problématiques que rencontrent ces deux mondes pas toujours synchrones.

D’une part, des producteurs d’informations (journalistes indépendants, blogueurs…) qui ne parviennent pas à vivre de leur plume, tout simplement parce que le curseur est allé trop loin dans le sens du “tout gratuit” et que l’on consomme aujourd’hui de l’information comme si elle ne nécessitait pas un investissement en temps, sueur et cellules grises de la part de ceux qui la fournissent.

De l’autre, un lectorat qui est noyé sous une masse indistincte d’infos de valeur variable, qui ne trouve pas forcément les sujets qui l’intéressent ou qui lui apportent réellement quelque chose.

D’un côté comme de l’autre, la valeur n’est pas au rendez-vous.

Récompenser la valeur

Voici comment les fondateurs (Stanley Destrée, Jonathan Cambier et Pierre-Alexandre Klein) définissent leur initiative: “PressForMore est une plate-forme web sur laquelle lecteurs et journalistes conçoivent ensemble l’information. Chacun est libre d’y proposer un sujet, de filtrer le contenu suivant ses goûts, de financer une enquête ou toute autre histoire qui raconte le monde.”

L’espoir, un peu fou: “faire du journalisme ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, à savoir la création d’une information responsable, par et pour des citoyens responsables”. Pour ce faire, il s’agit d’éviter et de lutter contre certaines dérives actuelles: course au sensationnel et aux clics, “information” influencée, copié-collé intensif, pression de l’instantané, non identification des sources…

Pour restaurer le dialogue entre “producteurs” et “consommateurs”, la plate-forme veut mettre en contact direct l’offre et la demande, favoriser les échanges, commentaires, “commandes” et offre de sujets. “Un espace sera réservé aux interactions entre lecteurs et éditeurs. Il sera possible d’y laisser des témoignages, de poser une question aux journalistes, d’apporter un avis d’expert sur l’une ou l’autre question….”

Stanley Destrée: “Nous visons l’offre de contenus originaux, en mode d’échanges et de “news crowdshaping”. Notre contexte est clairement celui du longtail…).

Chaque personne inscrite comme simple lecteur ou acteur de la communauté aura son propre espace, où il pourra configurer ses thèmes de prédilection, ses catégories, suivre “ses” journalistes, partager l’information…

Les sujets qui inspirent, sont appréciés, voire sont pré-commandés, récolteront des micro-paiements et petits dons de la part de lecteurs devenus mécènes des temps modernes.

Le raisonnement sous-jacent est que les auteurs qui viendront poster leurs sujets sur la plate-forme (ou y insérer un lien vers leurs propres blogs) seront contraints à la qualité. Au risque de se voir incendiés par la communauté et de ne récolter aucun don. Les sujets seront donc, en principe, plus fouillés, plus originaux, plus en rapport direct avec l’attente de personnes prêtes à rémunérer, ne serait-ce que de quelques cents, un contenu qui leur “parle”.

Produire des contenus intéressants sera aussi encouragé par une dégressivité de la commission que prélèvera la plate-forme sur l’argent réuni: plus un contenu sera relayé et partagé par la communauté, plus la quote-part de l’auteur sera grande. PressForMore se propose en effet de prélever une commission de base de 40%. Mais un contenu très partagé ne provoquerait qu’un prélèvement de 10%.

Pour encourager les contributions financières, ceux qui animent la communauté en relayant des informations, commentant, effectuant de la curation de contenus seront eux aussi récompensés. Ils  gagneront des badges virtuels au prorata du nombre d’articles partagés. Ceux qui attireront le plus de nouveaux lecteurs vers la plate-forme auront droit à une fraction de la commission prélevée par PressForMore.

Une bêta fin février

A l’heure actuelle, la plate-forme PressForMore est encore en cours de développement. La version bêta devrait être bouclée fin février.

Dans un premier temps, les sujets postés seront consultables via des liens vers les blogs d’origine. S’ajoutera ensuite la possibilité de publier réellement sur la plate-forme. Et il est aussi question de créer une newsroom virtuelle où plusieurs journalistes pourraient travailler ensemble et chercher en groupe du crowdfunding pour leurs contenus.