Après avoir laissé les nouvelles majorités communales s’installer et commencer à mettre en oeuvre leurs éventuelles nouvelles politiques, Aastra a voulu vérifier si les intentions qui avaient été annoncées de faire davantage rentrer les administrations et les relations avec les citoyens (davantage) dans l’ère du numérique avaient été suivies d’effet.
La société avait mené une première enquête dans la foulée des élections communales d’octobre 2012. Nous nous en étions fait l’écho dans un article que vous pouvez relire via ce lien.
Voici quelques mois, elle a repassé les plats pour juger des avancées éventuelles. Et le constat est loin d’être convaincant. La plupart des communes sont conscientes qu’il leur reste pas mal d’efforts à faire. Nombre de projets en sont encore au stade de l’étude ou de l’évaluation d’opportunité. D’autres – voire les mêmes – attendent aussi probablement que des budgets se libèrent.
Des communes wallonnes encore peu “sociales”
La nouvelle enquête se concentre essentiellement sur l’utilisation que les municipalités font des médias sociaux comme outils de communications et d’interaction, et sur l’“accessibilité numérique” de l’administration (via site Internet, e-guichet, processus dématérialisés…).
Quelques grandes lignes des conclusions tirées par Aastra en matière d’utilisation des réseaux sociaux:
- 3 villes sur 4 disposent d’un compte Facebook mis à jour régulièrement (au minimum, une fois par semaine); en 2012, le rapport était de deux sur 3;
- Twitter, l’évolution est passée d’une ville sur 3 à une sur trois.
Dans les deux cas, on constate donc une progression mais, estime Aastra, elle est surtout le fait de communes néerlandophones (à près de 75% pour ce qui concerne Facebook et plus de 60% pour l’usage de Twitter).
Explication potentielle évoquée par Aastra: “les communes wallonnes sont moins enclines à accorder l’accès pour les fonctionnaires aux réseaux sociaux pendant les heures de bureau.” C’est le cas à Tournai, Spa, Malmedy, Huy, Rochefort, Bastogne, Arlon…
Mais cette raison aurait pu – dû – être davantage “documentée”. Parle-t-on d’un usage personnel ou à finalité professionnelle? N’y a-t-il pas certains services qui, eux, exploitent davantage les médias sociaux?
Quoi qu’il en soit, lorsqu’on analyse les résultats (1), on constate que:
- les 3 villes hennuyères qui ont répondu à l’enquête (2) utilisent Facebook (mais l’usage précis n’en est pas détaillé par l’enquête)
- Brabant wallon: 3 sur 5
- Province de Liège: 5 des 6 villes sont sur Facebook. Seule retardataire: Verviers mais qui devrait se lancer “dans quelques semaines”
- Province de Namur: 2 sur 6 (Namur et Dinant)
- Luxembourg: seule Hotton dit être sur Facebook
Pour Twitter, c’est nettement moins bon.
- Dans le Hainaut, seule Mons, parmi les trois villes interrogées, le mentionne
- Brabant wallon: score de 3 sur 5. Et ce sont les mêmes que pour Facebook. Ce qui signifie que Jodoigne et Beauvechain sont aux abonnés absents en termes de réseaux sociaux
- Province de Liège: seule Malmedy signale être gazouilleuse
- Province de Namur: seule Houyet s’adonne à Twitter – et n’est pas sur Facebook
- Luxembourg: l’oiseau ne semble pas avoir poursuivi son vol jusque dans cette province.
Quid du Wi-Fi?
En termes de couverture et d’accès Wi-Fi dans la commune, l’étude indique que 52% en sont équipées; 24% ont planifié un déploiement “dans un avenir proche” tandis que 24% “n’ont pas de plans précis pour le mettre en place.”
Quelles sont les municipalités wallonnes (interrogées par Aastra dans le cadre de son enquête – voir l’encadré méthodologie pour plus de détails) qui proposent du Wi-Fi gratuit… au sein de leurs propres infrastructures communales – à la fois pour leurs employés et pour les citoyens? Arlon, Bastogne, Ciney, Dinant, Dour, Hotton (certains bâtiements), Houyet, Huy (maison communale), Nivelles, Philippeville (en phase de test, qui déterminera la décision de déployer ou non), Rochefort (maison communale), Spa, Tournai, Wavre. A Spa, le Wi-Fi n’est encore présent que dans les locaux du service Tourisme et à la bibliothèque. Une extension est prévue mais le choix des bâtiments à équiper reste à faire.
Soulignons bien que cette mise à disposition d’une connexion Wi-Fi ne touche que les locaux de l’administration et n’implique pas (ou pas forcément) que la commune envisage une couverture plus large de la commune. Un aspect des choses qu’il aurait été plus qu’intéressant de creuser…
Les municipalités qui annoncent vouloir mettre “à court terme” du Wi-Fi à disposition des citoyens sont – par ordre alphabétique – Herstal, Houffalize, Jodoigne, Malmedy, Namur et Mons (dans la perspective de Mons 2015).
On note ici que la manière dont les réponses ont été collectées n’a pas toujours permis aux “sondeurs” de faire une distinction claire entre intentions et réalité, entre utilisation exclusivement dans les limites des bâtiments administratifs et déploiement extérieur. A Mons par exemple, le déploiement concernera divers endroits de la ville ayant des connotations notamment touristiques et culturelles. A Wavre, le déploiement présenté comme existant doit encore commencer pour couvrir d’autres zones que les locaux administratifs.
(1) Les résultats sont évidemment ceux collationnés par l’enquête d’Aastra. Toute erreur ou inexactitude peut naturellement nous être signalée en nous contactant via contact@regional-it.be/ Nous ne manquerons pas de rectifier le cas échéant. A noter d’ailleurs que toutes les villes n’ont pas répondu à l’ensemble des questions. [ Retour au texte ]
(2) Quatre villes sollicitées pour participer à l’enquête n’ont pas répondu. Il s’agit de Charleroi, Chimay, Mouscron et Waterloo.
Méthodologie de l’enquête
Six villes et communes par province ont été sélectionnées dans chacune des 10 provinces belges. Soit un échantillon de 60 communes interrogées, dans “un mélange pertinent de villes et de petites et grandes communes.”
Du côté francophone, les 30 municipalités sollicitées ont été:
- Brabant wallon: Wavre, Waterloo, Jodoigne, Beauvechain, Braine-l’Alleud, Nivelles
- Hainaut: Chimay, Mons, Tournai, Dour, Charleroi, Mouscron
- Liège: Huy, Malmedy, Spa, Trois-Ponts, Herstal, Verviers
- Luxembourg: Bastogne, Houffalize, Vielsalm, Nassogne, Arlon, Hotton
- Namur: Ciney, Namur, Rochefort, Philippeville, Dinant, Houyet
L’enquête a essentiellement été menée par téléphone, à l’aide de 12 questions.
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