Comme chaque année, l’AWT publie son “Baromètre” des usages des technoloigies ICT en Wallonie. Nous reviendrons en détail, dès le début de semaine prochaine, sur les enseignements de cette étude mais nous vous livrons déjà ici les premiers chiffres représentatifs. Le citoyen tire son épingle du jeu; les entreprises pourraient mieux faire; et l’école, en progrès, devra malgré tout en passer par quelques séances de rattrapage.
Un bulletin mitigé
Du côté de l’informatisation des écoles wallonnes, le constat est que les choses se sont “quelque peu’” améliorées depuis le dernier Baromètre qu’y a consacré l’AWT, il y a de cela trois ans. Selon que l’on soit plus ou moins optimiste, on parlera d’amélioration modérée à sensible.
Certes, on dénombre désormais 28% plus d’ordinateurs dans les “cyber-classes” qu’il y a trois ans mais les progrès réalisés sont trop faibles et trop lents pour rattraper le retard structurel dont souffrent les établissements locaux sur leurs homologues étrangers. Ou d’ailleurs sur leurs homologues néerlandophones.
En moyenne (tous niveaux d’enseignement confondus), on ne dénombre encore que 8,5 ordinateurs pour 100 élèves.
Au rayon “tendances positives”, on remarque que le degré d’ancienneté des ordinateurs tend à se réduire (sous l’effet, notamment, d’une accélération du déploiement CyberClasse). En 2009, 77% des ordinateurs avaient plus de 3 ans. Ils ne sont plus que 35% désormais.
De même, le pourcentage d’ordinateurs scolaires connectés à Internet atteint désormais les 87%, contre 73% en 2009. Un score honorable qui masque toutefois le fait que certaines écoles ne disposent encore d’aucune connexion. 17% des élèves du primaire en sont ainsi privés.
De gros progrès doivent encore être accomplis également du côté de la présence, dans les écoles, de “personnes-ressources” disposant de compétences minimales pour assurer le bon fonctionnement des équipements et un usage efficace.
A améliorer également: le pourcentage d’enseignants utilisant les outils et ressources informatiques dans le cadre de leurs cours. Il semble comme une dichotomie coupable entre le taux d’utilisation qu’ils font à titre personnel de l’informatique, notamment pour préparer leurs cours, et l’utilisation réelle des outils et ressources IT en classe.
Des sociétés encore trop frileuses
L’informatisation des entreprises wallonnes (94% d’entre elles, rappelons-le, emploient moins de 50 travailleurs) se poursuit. Lentement mais sûrement, semble-t-il.
Quelques chiffres?
- 92% d’entreprises wallonnes disposent au minimum d’un ordinateur (95% dans la catégorie des sociétés employant plus de 5 personnes); cela représente une amélioration de 2% par rapport à l’année dernière
- le taux d’équipement se rapproche sensiblement du ration un ordinateur/un employé puisqu’il est actuellement de 0,92% contre 0,86 voici un an. A noter que les tablettes exercent à cet égard un effet majeur puisque si l’on retire leur part du total, le rzatio retombe à 0,82.
- 29% des sociétés utilisent des connexions mobiles, en hausse de… 10%
Gros point noir toutefois au tableau: l’e-commerce qui fait du surplace alors qu’on est encore loin – et c’est peu dire – de la saturation.
Les chiffres sont en effet stable par rapport à l’année dernière:
- seulement 9% des sociétés wallonnes font de la vente en-ligne
- même pourcentage pour les relations B2B en-ligne.
Or, le marché e-commerce est en progression; les achats et transactions se multiplient. Conclusion: les acteurs économiques locaux ne profitent pas, ou pas suffisamment, de cette manne et des perspectives de développement économique qu’elle implique. Se faisant chiper de belles parts de marché par des e-commerçants étrangers, notamment ceux opérant à partir des pays limitrophes.
Le nombre de sites Internet des entreprises et des catalogues en-lignen’a pas évolué non plus.
Les usages non commerciaux, plus administratifs, d’Internet sont par contre en progression, qu’il s’agisse de facturation électronique, de déclarations administratives (fiscales…) ou de stockage de données “dans le cloud”.
Un cloud computing qui, de l’avis de l’AWT, constitue une opportunité pour le tissu économique local, en particulier pour les PME. Idem pour le phénomène BYOD (bring your own device). Nous y reviendrons plus en détails dans une analyse plus poussée des chiffres, en début de semaine prochaine.
Des citoyens plus branchés
L’équipement informatique des ménages se poursuit. 78% sont ainsi équipés d’un ordinateur (+6%) et 77% sont connectés à Internet (+6% également).
28% des Wallons utilisent Internet via leur mobile.
Tendance notoire: les ordinateurs domestiques sont désormais majoritairement des portables (54%). L’ordinateur fixe traditionnel est en recul, à 35%, tandis que les tablettes pointent déjà 11%.
La télévision numérique (smart TV) fait un carton en progressant de 13%. Tout comme le WiFi: +15%.
En termes d’usages, on constate une progression des utilisations de type opérations bancaires en-ligne (70% des ménages), des achats ou vente en-ligne (+8%), de la téléphonie sur Internet (+10%).
Phénomène à la frontière du privé et du professionnel, le télétravail concerne 28% des employés du secteur privé et 20% des fonctionnaires (employés ou ouvriers). Même si ce n’est souvent que de manière ponctuelle (environ un jour par semaine).
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