Technobel, l’un des centres de compétences et de formation pour demandeurs d’emploi de la région wallonne, a ajouté, depuis quelques mois, une formation (subsidiée) de “cloud specialist” (IAAS- Infrastructure-as-a-Service) à son programme.
142 jours de formation qualifiante pour responsables d’infrastructures cloud. “Ce sont les nouveaux administrateurs réseau”, déclare Frédéric Dinon, directeur adjoint de Technobel. “Mais avec des compétences supplémentaires dans des domaines tels que la virtualisation système, le stockage, la gestion des données, des aptitudes à appréhender des concepts et contraintes de vélocité de réseau, de transfert massif instantané de données…”
La formation se veut également pratique: les 25 derniers jours de formation sont consacrés à une étude de cas, en situation réelle. A savoir le cloud privé d’une entreprise, avec cahier de charges réaliste qui exige des apprenants de réaliser la migration vers le cloud de l’infrastructure d’une multinationale. “Cette étude de cas leur permet de se confronter à un maximum de situations, de quoi leur permettre de résoudre tout problème, même pour des sociétés plus modestes.” Une formation pour cloud hybride est également incluse dans le programme.
La formation se fait dans un contexte Microsoft Azure “mais les notions apprises pourront leur permettre de travailler sur d’autres infrastructures cloud- Amazon par exemple. Les bases sont identiques…”
Compétences polyvalentes
Les personnes formées n’engrangent pas uniquement des compétences purement techniques mais aussi des connaissances plus contextualisées. Histoire par exemple d’être en mesure de décider ce qu’une entreprise, dans son contexte particulier, a intérêt ou non à déplacer vers le cloud. “Le cloud specialist y acquiert des compétences en gestion de projets. Un chef de projet pourra s’appuyer sur lui. Il sera en mesure de le conseiller, d’argumenter avec lui.
Ce ne sera pas un véritable business analyst mais ses connaissances cloud lui permettront de jouer le rôle de conseiller. Il saura comment évoluer vers le cloud, comment sécuriser l’infrastructure, conseiller l’entreprise en matière de politique d’accès aux applications hébergées dans le cloud. Il pourra participer à définir les règles d’utilisation. Par exemple, en faisant adopter le principe de l’“app store professionnel” qui définit de manière rigoureuse la nature des applications que chaque employé a le droit ou non de placer ou d’exploiter dans le cloud. Le cloud specialist formé par Technobel pourra donc participer à la mise en place de la stratégie de l’entreprise, stratégie qui devra bien entendu être validée par l’IT manager ou par le patron.”
Destination: grande entreprise
Jusqu’ici les personnes qui se sont inscrites à la formation de cloud specialist l’ont été pour répondre aux besoins de grands comptes (tels Belgacom) ou de sociétés de consultance informatique qui veulent remettre leur catalogue de compétences à niveau. “Nous avons également eu des personnes en reconversion professionnelle, par exemple d’anciens spécialistes réseau.”
Jusqu’ici aucune des personnes formées ne s’est encore lancée sur le marché en tant que consultant indépendant. Les choses pourraient évoluer si la demande se faisait jour du côté de sociétés qui n’auront pas les moyens, ou de raisons, de se les attacher en tant que salariés. Par exemple pour de la mutualisation de services pour PME…
Insuffisant face à la demande
L’initiative Technobel est sans doute louable mais semble quelque peu dérisoire face aux besoins qui se font jour et ne cesseront sans doute de croître. Pour l’heure, un maximum de deux sessions de formation par an (pour rappel: elles durent 142 jours) sont prévues. Chacune d’elles ne peut accueillir que 12 apprenants. Pour deux raisons: l’efficacité pédagogique et l’importance de l’infrastructure à mettre à disposition.
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