Timothy Hellawell, agent immobilier de son état, lance une plate-forme de recherche immobilière dont la particularité est de permettre à quiconque cherche à louer ou acheter un bien immobilier de… ne plus chercher. Ou du moins de changer quelque peu les termes de l’équation.

Le concept mis en oeuvre a pour objectif de permettre au demandeur d’optimiser sa recherche tout en diminuant la charge et l’intensité des actions qu’implique généralement la recherche d’un bien.

L’idée est née d’un constat d’inefficacité que Timothy Hellawell dit avoir fait dans le cadre de ses propres activités professionnelles: “les espaces de bureaux que je proposais ne trouvaient pas aisément preneurs en dépit de démarchages, de publicités sur Immoweb, d’affiches apposées en façade… Je pouvais certes voir le nombre de visites sur Immoweb mais il était impossible d’identifier des prospects réels parmi les visiteurs. Je me suis dès lors demandé comment il serait possible d’identifier les preneurs éventuels, d’entrer en contact de manière proactive avec les personnes à la recherche des biens que je proposais.”

D’où l’idée de mettre en oeuvre une plate-forme en-ligne sur laquelle les demandeurs pourraient venir décrire leurs besoins, permettant ainsi aux offreurs (particuliers ou agences immobilières) de comparer cette demande aux biens qu’ils proposent eux-mêmes.

Démultiplier la recherche

Avantages pour le demandeur? “Gain de temps. Transfert de la charge de travail vers l’offreur. Ouverture de la recherche à tous les offreurs, en ne devant programmer qu’une seule fois ses critères de recherche.” Lookforimmo.com signale au passage que l’étude de marché à laquelle le duo de fondateurs (Timothy Hellawell et Thierry Melotte) a procédé révèle que les chercheurs de biens s’adressent rarement à plus de deux agences immobilières. L’idée est donc potentiellement de faire converger vers le client des offres d’un nombre plus important d’agences. Sans compter les propriétaires/loueurs qui passeraient en direct.

Avantages de la méthode pour l’offreur? “L’offreur, pour sa part, peut connaître sa clientèle et ses attentes spécifiques puis la contacter proactivement, sans publicité s’il le souhaite. Les échanges d’informations et de coordonnées se faisant en privé, un vendeur qui ne désire pas faire savoir ouvertement que son bien est en vente peut ainsi opérer sans faire de publicité.”

Exposer la demande

Le portail Lookforimmo s’adresse donc en premier lieu aux personnes qui désirent trouver un bien immobilier (maison, appartement, bureau…) à louer ou à acheter.

Timothy Hellawell: ”Je me suis demandé comment entrer en contact de manière proactive avec les personnes à la recherche des biens que je proposais.”

Ils peuvent créer un espace personnel où ils insèrent leurs coordonnées personnelles, encodent un certain nombre de critères (obligatoires) définissant la nature de leur recherche (bien à acheter ou louer, zone géographique, fourchette de prix, de surface, nombre de chambres…). Ils peuvent affiner la demande via d’autres critères (facultatifs): type de recouvrement de sol, équipement cuisine, performance énergétique du bien… Au total: une soixantaine de critères. “Il est même possible de pondérer certains critères: un parking est-il simplement un petit plus ou un impératif?”, indique Timothy Hellawell. “Si le demandeur le désire, il peut également ajouter en texte libre des demandes plus spécifiques.”

Autre possibilité: créer plusieurs espaces de recherche, avec des scénarios différents. Les propositions que recevra le demandeur lui parviendront par mail, segmentées par unité de recherche.

Accès privatif

Toutes ces demandes ne sont pas exposées à tous vents.

Pour permettre aux offreurs d’identifier des preneurs éventuels pour leurs biens, Lookforimmo leur propose en fait d’encoder leurs propres biens sur le site (adresse, prix, surface, nombre de chambres…). Le système effectue alors la mise en corrélation, identifiant le nombre de demandeurs correspondant à cette offre.

“Dès cet instant, un offreur peut affiner les concordances en appliquant un certain nombre de filtres: étage ou rez-de-chaussée, place de parking, type de chauffage, présence d’un feu ouvert etc.”

Jusque là, la procédure reste anonyme. Seule chose que connaît l’offreur: le nombre de demandes pouvant correspondre à son offre. “Les coordonnées des demandeurs ne sont pas publiées sur le site. Pour l’exercice préliminaire de filtrage, les offreurs n’ont accès qu’aux critères de recherche. C’est indispensable pour éviter toute discrimination”, souligne Timothy Hellawell.

Pour aller plus loin et entrer en contact avec les candidats potentiels, il lui faut “acheter des crédits”.  C’est sur ce principe que Lookforimmo base en effet son modèle économique.

La mise en contact est payante pour l’offreur. Pour l’instant, Lookforimmo propose de “packs de crédit” prépayés (10, 20, 25 unités), avec décompte automatique à mesure que l’offreur “consomme” des mises en contact avec les demandeurs. Les particuliers peuvent aussi acheter des crédits à l’unité. “Plus tard, nous proposerons sans doute une formule d’abonnement pour les professionnels.”

L’achat de crédits permet à l’offreur d’accéder aux coordonnées d’un certain nombre de demandeurs: nom, mail, numéro de téléphone (si le demandeur l’autorise). Il peut alors communiquer ses offres aux candidats dont la demande correspond. Les offres seront communiqués à ces derniers via e-mail dans leur espace personnel sur la plate-forme Lookforimmo. A partir de là, les échanges se feront en direct entre demandeurs et offreurs.

“Baromètre de l’offre”

Lookforimmo dit vouloir progressivement mettre d’autres “outils” à la disposition des demandeurs. A mesure que la base de données du site s’enrichira, des statistiques et solutions de simulation seront mises en ligne. “Pour l’instant, le secteur immobilier doit se contenter des statistiques des notaires ou des indices Trevi. Notre intention est d’éditer un baromètre de l’offre, sur base des informations émanant des demandeurs. Les statistiques de demande nous permettront par exemple d’identifier les maîtres-achat, les principaux types de demande par commune, le prix que les demandeurs sont prêts à mettre pour tel ou tel bien…”

Lookforimmo a été officiellement lancé ce 18 avril. Sa présentation aux professionnels du secteur (agences immobilières, gestionnaires de biens, offreurs individuels…) est prévue pour ce vendredi 26.

Le site Lookforimmo.com n’existe encore qu’en français mais des versions anglaise et néerlandaise sont en cours de développement.

Dans un premier temps, la jeune société (créée en octobre 2012) se concentre sur quelques communes bruxelloises, en raison de l’opportunité qu’y implique la densité de population et d’offre immobilière. Mais l’intention est de couvrir à terme la totalité du territoire belge, en commençant par les principales villes. L’offre immobilière inclura également un volet spécifique pour les sociétés qui emploient des expatriés.