Le Mundaneum devient partenaire du Google Cultural Institute, sorte de “musée virtuel” qui a pour objectif de “préserver et de promouvoir la culture en ligne”, de “retracer les faits culturels marquants” de l’histoire humaine.
Dès ce 1er mars 2013, deux expositions du Mundaneum seront reprises dans cette galerie culturelle. Thèmes: le centenaire du prix Nobel de la paix (Henri La Fontaine) et l’histoire de l’Internet en Europe.
Google, “citoyen montois”?
Entre la ville du Doudou et Google, c’est un peu une histoire d’amour. Le géant de la recherche fait aujourd’hui une annonce en trois temps.
Première étape: le Mundaneum devient le premier partenaire belge à utiliser l’outil (gratuit) de mise en ligne d’expositions de l’Institut Culturel de Google “basé” à Paris. Le vernissage, lui aussi numérique, a eu lieu ce jeudi 21 février pour les galeries “Les origines de l’Internet en Europe” et le “100ème anniversaire d’un prix Nobel”, celui donc d’Henri La Fontaine. Pour l’instant, ces deux expositions sont proposées en anglais et en français. Une version en néerlandais est en préparation.
Une troisième exposition portera sur la dimension du genre dans l’œuvre du prix Nobel 2013, et plus spécifiquement sur la figure de la soeur.
Bill Echikson, porte-parole de Google Europe: “Les ingénieurs de l’Institut Culturel de Google ont révolutionné la façon dont les archives sont mises en ligne avec un outil qui permet aux institutions de créer et d’organiser très facilement des expositions numériques à partir d’archives multimédias. Nous comptons des utilisateurs dans le monde entier mais le Mundaneum est notre premier partenaire belge. » L’outil, réservé aux organisations, est gratuit.
Clin d’oeil
C’est une très belle opération pour les deux parties. Il y a tout d’abord le savoureux clin d’oeil au Mundaneum et à ses deux fondateurs, Paul Otlet et Henri La Fontaine. Un projet titanesque, un Internet ou plutôt un “Google” de papier, comme l’appellent certains, fort de plus de 18 millions de fiches bibliographiques avec un index à entrées variables. Son objet social- rassembler toute la connaissance humaine en un endroit- était identique, somme toute précurseur de celui qui préside à la stratégie de Google qui veut mettre à portée de souris l’ensemble du savoir de la planète. Même si les motivations, entre-temps, ont pris, dans le chef de Google, des motivations plus commerciales.
Plus populaire et mieux formés
Et puis il y a la volonté de se rapprocher de la population locale. Bill Echikson: “Nous avons dans la région de Mons un grand centre de données, une sorte d’équivalent numérique au Mundaneum. Ici, notre partenariat avec le centre d’archives de la Fédération Wallonie Bruxelles est un raccourci spectaculaire pour expliquer ce que nous faisons aux habitants de la région. On dit souvent que Google investit beaucoup dans le Borinage, mais on ne sait pas vraiment dans quoi. Nous allons organiser des conférences sur le sujet auxquelles participeront les employés du centre. Il s’agit de métiers et de fonctions particulières qui ont besoin d’être expliqués pour susciter des vocations. Cela permettra aussi de mieux intégrer Google dans le paysage régional.”
Au cours des prochains mois, le Mundaneum, en collaboration avec Google, va mettre sur pied un stand interactif sur les centres de données et héberger des événements tels qu’un Web Job Day qui aura lieu dans le cadre de la Semaine du numérique (avril). Cible de ce Job Day: les 17-22 ans qui pourront ainsi découvrir les diplômes et les compétences techniques nécessaires pour travailler dans un data center.
Et puis il y a Mons 2015, bien sûr. “Nous recevons énormément de demandes et de propositions de projets. Ici, le Mundaneum va servir de bureau d’analyse de projets culturels numériques que nous pourrons opérationnaliser. Ce sera à définir au fur et à mesure.”
Le Google Cultural Institute est en fait une compilation de documents extraits de diverses archives. Celles notamment de Nelson Mandela, de la Maison Anne Frank, de Yad Vashem ou encore de Life Photo, de Getty Images ou du Smithsonian Institute. On y trouve des films, photographies, témoignages, des manuscrits et archives qui relatent des épisodes et événements aussi divers que les drames de l’holocaust, Mai 68, la vie de Nelson Mandela, la réunification allemande, la révolution roumaine…
Dans l’état actuel des choses, l’exploration de l’histoire vue par le Google Cultural Institute suit une ligne de temps qui commence en 1905 (portraits de souverains d’Asie de l’Est).
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