En 2012, 44 régions de l’Union européenne avaient posé leur candidature afin de se voir décerner le statut de “district créatif” (sous l’égide de la DG Entreprise & Industrie). En jeu: servir de “large-scale demonstrator” et, à ce titre, mettre en oeuvre et démontrer l’efficacité de bonnes pratiques basées sur les “industries créatives” pour relancer la compétitivité économique d’une région.
La Wallonie avait été retenue dans le dernier carré et a finalement été sélectionnée comme l’une des deux régions retenues (l’autre étant la Toscane).
La Région a donc été identifiée comme terrain d’expérimentation et de concrétisation de bonnes pratiques en matière de politique de redressement et de développement économique centrée sur la créativité. A la Région, on se félicite non seulement d’avoir été sélectionné mais également d’avoir été reconnu par l’Europe, ainsi que par divers observateurs académiques internationaux, comme “la seule région où les pouvoirs publics ont décidé d’une politique centrée sur l’innovation ouverte et ce, selon une démarche multidimensionnelle, multi-sectorielle.” Les responsables locaux, par exemple, soulignent que le dossier “créativité” de la Toscane est nettement plus restrictif en termes de secteurs d’activités mobilisés (essentiellement le secteur textile).
4 axes d’action
Pendant 30 mois, la Wallonie, dans le cadre de son programme Creative Wallonia, va déployer une série d’activités et de programmes d’innovation (cofinancés par l’Europe) autour de quatre axes: le coworking, la formation transdisciplinaire au service des entreprises (autour d’ID Campus notamment), les programmes d’appels à projets Boost-Up/Industries créatives (avec inclusion des domaines ICT et transmédia), et le financement de l’économie créative. Le champ d’action ne se limitera pas au seul “territoire” wallon puisqu’une dimension européenne sera injectée dans les différentes actions, par exemple via de possibles appels à projets Boost-Up transnationaux, impliquant d’autres villes, régions ou pays européens.
Redressement par la créativité
L’idée de “district créatif” a été inspirée à l’Union européenne par le constat que la crise financière remet en question l’aptitude des modèles de développement actuels à permettre aux régions, “en particulier celles où dominent des industries manufacturières ou de type services à faible degré technologique”, de revitaliser leur économie. A ses yeux, les “industries créatives”, qui “constituent le secteur le plus dynamique de l’économie européenne”, portent en elles les germes d’un “potentiel de transformation basé sur l’innovation”. De quoi “aider à la restructuration des industries existantes et à la création de structures industrielles compétitives au niveau international. Avec, pour conséquence, la création de richesse et le renforcement de la position d’entreprises européennes dans les chaînes de valeur globales.”
Les “labos grandeur nature” que doivent être les “large-scale demonstrators” auront pour raison d’être et pour mission de favoriser l’incubation et la montée en puissance de nouveaux services, d’encourager la participation de différents acteurs (pouvoirs publics, acteurs privés, industriels, prestataires de services, porteurs d’expertise, régulateurs, citoyens, utilisateurs), d’identifier des grappes d’expertise ainsi que des partenariats potentiels.
Le choix de “districts créatifs” doit donc mener à des expériences grandeur nature, devant servir d’exemples et de test-pilote pour la généralisation du principe à d’autres régions de l’Union européenne.
Par “industries créatives”, l’Union européenne désigne “une série d’activités économiques qui touchent à la génération ou à l’exploitation du savoir (“knowledge”) et de l’information. Elles incluent les activités ayant trait à la création, la production et/ou la distribution de biens et services créatifs de même que l’intégration d’éléments créatifs dans des processus plus vastes et dans d’autres secteurs. Les industries créatives s’appuient sur un héritage culturel riche et diversifié, sur des aptitudes, des métiers et des praticiens créatifs, eux-mêmes supportés par des services novateurs et entrepreneuriaux, débouchant par une matérialisation créative. Les industries créatives procurent des services et des produits dans des secteurs tels que l’édition, les médias, les logiciels, la consultance, la publicité, les arts, le divertissement, la conception et l’architecture.”
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