Shopigram change de cap

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Par · 17/12/2012

Shopigram était jusqu’à présent un site où tout internaute lambda, ainsi que des commerçants et des artisans, pouvaient venir proposer à la vente un objet dont ils avaient auparavant pris une photo via leur smartphone. Le site se voulait une alternative plus aisée à appréhender qu’eBay. Le circuit suivi était en effet simplifié au maximum: prise de photo sur smartphone, téléchargement direct sur le site portail, publication agrémentée d’un petit commentaire et du prix. Le tout en 30 secondes chrono, promet Shopigram.

Toutefois, les initiateurs du projet se sont aperçus que l’attrait- et la rentabilité- n’étaient pas au rendez-vous. “Nous avons détecté plusieurs points faibles dans le modèle d’origine”, explique Vincenzo Ruggiero, cofondateur de la société (créée en août 2012). “Outre des concurrents, nous devions composer avec le fait que les gens ne semblaient pas être prêts à payer pour le service offert. Qui plus est, il s’agissait de réconcilier offre et demande à un rythme élevé: après environ 10 jours, l’annonce de mise en vente d’un objet devient obsolète…”

Shopigram a donc décidé de revoir sa copie et de recentrer ses activités vers un public plus ciblé. A savoir, celui des petits commerçants locaux qui proposent des produits dans 4 catégories bien précises: mode et habillement, décoration, culture et divertissement, alimentation.

Ce vendredi 14 décembre, l’ancien site http://shopigr.am a donc fermé boutique, remplacé par http://shopigram.com.

Heures d’ouverture… mobiles

Le principe? “Nous proposons aux petits commerçants locaux indépendants [ceux de Bruxelles, dans un premier temps] de leur créer, en l’espace de quelques heures, un petit site d’e-commerce mobile où il leur suffit de venir télécharger les photos de produits qu’ils auront prises, avec leur smartphone, et qu’ils proposent à la vente.” L’e-boutique sera accessible sur le Web et sur mobile.

Première plate-forme: iOS. Une version Android est planifiée.

Chaque commerçant disposera de son propre site. Chaque site correspondra à une appli que le consommateur intéressé pourra télécharger sur son smartphone au départ de l’iPhone App Store ou, plus tard, de Google Play.

“L’appli, de type mini-boutique en-ligne, permettra au commerçant de promouvoir des produits, de partager promos et messages via les réseaux sociaux, de fournir des informations du genre frais de livraison ou adresse de mise à disposition du produit… L’appli lui servira de canal d’appel et d’attraction vers le magasin où le consommateur pourra découvrir le reste de l’assortiment.” Une affichette, comportant un QR code, sera en outre affichée sur sa vitrine pour signaler qu’il s’agit, en fait, d’un “commerce ouvert, virtuellement, 24 heures sur 24.”

Les commerçants bénéficieront de quelques services supplémentaires, tels que des statistiques les informant sur les achats, le temps passé par les consommateurs sur tel ou tel produit… Par contre, l’intégration avec le back-office (comptabilité, gestion des stocks), via support d’une application e-commerce, n’est pas prévue.

Le paiement s’effectue, en ligne, via Paypal. Shopigram, elle, se rémunère à la commission, via un prélèvement de 8% sur chaque transaction. La société espère également fidéliser les commerçants au travers d’une prise d’abonnement aux services supplémentaires proposés (formules “Plus” et “Premium”).

Bruxelles d’abord

Le premier marché géographique auquel s’adresse Shopigram est Bruxelles. L’extension se fera ensuite, ville par ville. Et la cible de Shopigram sera volontairement les (toute) grandes villes. Du genre Paris, Londres ou Milan.

Vincenzo Ruggiero (Shopigram) : “Nous souhaitons étendre notre formule sur Paris et Londres le plus rapidement possible. A priori début 2013.”

“Nous voulons en priorité permettre aux citoyens et aux touristes de découvrir des petits commerces et des produits qui peuvent potentiellement les intéresser”, raisonne Vincenzo Ruggiero. “Le choix des villes-cible est lié à plusieurs facteurs tels que la taille mais également le caractère « shopping » de ces grandes villes. Un touriste japonais a plus de chances d’être intéressé par ce qu’il peut trouver à Bruxelles ou à Paris qu’à Mons ou à Namur. Pour que notre modèle marche, nous devons viser les grands volumes. La transposition de la solution à d’autres grandes villes internationales ne posera aucun problème linguistique dans la mesure où la traduction de la solution est quasi une formalité.”

Signalons encore que des négociations ont été engagées avec UPS dans l’espoir de mettre sur pied un service de livraison d’articles à prix fixe (quelle que soit la nature de l’objet ou du produit acheté). Impossible d’en définir davantage les modalités tant que les négociations n’ont pas abouti.

La solution actuelle devrait en outre n’être qu’un premier pas. Etape suivante qu’envisage Shopigram: la création d’une application globale “à la Foursquare”, qui permettrait de localiser l’ensemble des magasins se situant à proximité de l’internaute. “Shopigram servirait alors de marketplace.” Une telle appli  aurait en outre pour avantage d’éviter au consommateur de devoir télécharger une appli mobile pour chaque magasin.