Dossier depuis longtemps en genèse, le regroupement des quelque 22 centres de recherche que compte la Wallonie a donc été officialisé récemment par le gouvernement wallon. Voir notre article.
Dans le secteur ICT, deux centres sont directement concernés, à savoir le CETIC et Multitel. Cenaero, pour sa part, bien qu’ayant des liens étroits avec l’IT, puisqu’il en utilise des moyens et outils (calcul intensif, techniques de simulation et de modélisation numérique…), est davantage rattaché aux secteurs industriels destinataires de ses services. A ce titre, tout rapprochement s’effectuera sans doute davantage avec des acteurs tels le SIRRIS ou le CRM (Centre de Recherches Métallurgiques).
L’objectif du regroupement des centres existants en “instituts thématiques” est tout à la fois de “rationaliser le paysage de la recherche”, d’éliminer les redondances (et concurrences) inutiles, de rationaliser les moyens, et d’instaurer une meilleure visibilité pour les destinataires et bénéficiaires finaux que sont les entreprises et le tissu économique de la région.
L’exercice toutefois ne sera pas évident. Après le trait de plume du gouvernement, il s’agira de régler maints problèmes et détails opérationnels (statut juridique, mode de financement, filiations par rapport aux organes de tutelle…). Le Ministre Jean-Marc Nollet, chargé de la recherche, dit “vouloir progresser rapidement en 2013”. Sur le terrain, les centres de recherche concernés, même s’ils accueillent positivement la nouvelle, soulignent que les problématiques légales, juridiques et fiscales sont complexes et nécessiteront du temps. Le cabinet CMS DeBacker a d’ailleurs été chargé de plancher sur ces questions. 2014 apparaît dès lors, à certains, plus raisonnable en termes de date de concrétisation finale pour une réorganisation réelle du paysage.
Des “associations fortes”
La vitesse avec laquelle les regroupements s’opéreront par “institut” variera donc sans doute en fonction des spécificités et du passé des différents centres.
Regroupement ne signifie par ailleurs pas fusion. Les centres de recherche, rassemblés par affinités et orientations, se regrouperont en “associations fortes” afin de collaborer plus étroitement et d’optimiser les synergies et répartitions de rôles. Ces “associations fortes” seront formalisées sous forme d’instituts thématiques qui, en final, seront au nombre de 6 à 8. Le chiffre exact doit encore être déterminé.
Synergies et collaborations seront assurées par le biais de comités de concertation scientifique, de comités de pilotage et de conseils d’administration croisés (administrateurs siégeant à plusieurs C.A.). La collaboration prendra par exemple la forme de réponses communes et/ou intégrées à des appels à projet.
Rapprochement CETIC/Multitel
Dans le secteur ICT, le CETIC (Centre d’Excellence en Technologies de l’Information et de la Communication), basé à Gosselies, et Multitel (Centre de recherche en télécommunications, traitement du signal et de l’image), basé à Mons et Tournai, sont a priori les deux centres de recherche qui sont directement concernés par le rapprochement.
Les deux centres y travaillaient d’ailleurs déjà depuis environ deux ans, histoire de préparer le terrain, d’identifier les zones de recouvrement à éliminer et les complémentarités à créer. Les points communs ont essentiellement pour noms systèmes électroniques et logiciels.
Simon Alexandre (CETIC): “se coordonner pour répondre conjointement à des appels à projets de recherche et relayer systématiquement les demandes d’entreprise qui seraient mieux satisfaites par d’autres centres”.
Simon Alexandre, directeur général du CETIC, estime que le travail de mise à plat est largement terminé. Les domaines d’expertise de chacun ont été identifiés et alignés. Par exemple, dans le domaine des capteurs: au CETIC, l’expertise logicielle; à Multitel, les compétences en conception de nouveaux dispositifs. Autres exemples: expertise cloud et qualité de logiciel pour le CETIC; traitement de l’image, du son, configurations de réseaux, certification ferroviaire pour Multitel. Reste à se coordonner et à se mettre d’accord sur les futures compétences qui viendront s’ajouter à leurs catalogues respectifs. Exemples potentiels: l’Internet des objets ou les villes intelligentes. “Dans ce dernier registre, nous avons tous deux des choses à apporter”, souligne Simon Alexandre. “Nous allons dès lors nous concerter afin d’être complémentaires dans ces futures problématiques de recherche.”
Wal-Tech
Pour chapeauter cette réorchestration des centres de recherche et piloter les futurs “instituts thématiques”, une cellule de coordination Wal-Tech verra le jour. Elle a d’ailleurs déjà commencé à opérer puisqu’une petite équipe de deux personnes, financée via un projet FSE, a été constituée.
Sa mission: structurer et superviser les collaborations inter-centres, coordonner les “associations fortes” et en optimiser le positionnement sectoriel, servir de “guichet unique” vers le monde extérieur, qu’il s’agisse de centres de recherche ou d’interlocuteurs étrangers, ou d’entreprises. L’avantage, pour ces dernières, sera qu’elles auront désormais une “interface”, un point de contact unique vers le monde de la recherche appliquée, Wal-Tech se chargeant de les aiguiller vers le centre qui peut le mieux répondre à leur problématique ou s’insérer dans un projet.
Wal-Tech fera aussi office d’interlocuteur unique pour les interactions avec les autres structures et organismes de recherche et participera à la définition du plan stratégique de la recherche appliquée en Wallonie. A l’international, il s’agira pour lui d’“accroître la visibilité de l’innovation wallonne tant au niveau européen que mondial.”
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